Bientôt la Grande Boucle

Publié le 05 juin 2013 par Mart1

Depuis plusieurs mois je guette l'arrivée du film La Grande Boucle (en salle le 12 juin) dont je vous ai déjà parlé ici.
Plusieurs choses nous intéresse dans ce film :

  • l'évocation du monde cycliste : l'histoire permet de croiser les cyclistes professionnels, les cyclos amateurs, et les admirateurs qui s'installent sur le bord des routes pour assister aux courses
  • l'appui logistique d'ASO, l'organisateur du Tour, qui promet une immersion au sein de la course, gage de la crédibilité du film sur l'aspect sportif.


En tant qu'amateur de l'univers cycliste j'étais inquiet de la crédibilité du film : comment faire une comédie tout en restant fidèle aux codes du vélo ? J'ai pu assister il y a quelques jours à une projection de presse avec d'autres blogueurs et journalistes sportifs, et j'ai passé un bon moment.
Le film est assez réussi et permet de s'immerger de façon réaliste dans l'ambiance du Tour (malgré quelques faiblesses comme l'intervention de Nelson Montfort, en décalage avec le monde du vélo … et qui n'est pas non plus un bon acteur). On n'est pas dans une grosse comédie, ni dans un drame. C'est plus fin que ça. On peut utiliser le terme de "feel-good movie", un film qui a un petit goût d'enfance, qui nous en met plein les yeux, et qui finit bien. En plus d'une d'être comédie agréable, les amateurs de vélo s'amuseront à y trouver de multiples références et des clins d’œils à l'univers cycliste (on en reparlera un peu plus tard sur le blog).

Pour autant l'omniprésence des marques laisse une impression mitigée. La caravane publicitaire est indissociable du Tour de France, il était donc évident qu'en adoptant une posture réaliste le réalisateur devrait faire figurer des sponsors dans son film. Mais n'est-il pas allé un peu loin ? Le film évoque clairement le poids que les partenaires du cyclisme peuvent avoir sur la course et sur les coureurs. Mais là où le Vélo de Ghislain Lambert mettait en évidence des marques imaginaires, la Grande Boucle cède un peu facilement aux sirènes du placement de produit. Le film en devient même un objet publicitaire au service de la promotion du Tour 2013 (le dispositif marketing est très fourni et vous avez peut-être déjà remarqué les nombreux concours qui accompagnent la sortie). Le risque est grand pour un film, qui est a priori une œuvre artistique, qui veut raconter une histoire porteuse de sens et d'émotion, de se retrouver étiqueté comme un vulgaire gadget marketing. Finalement, en cela la Grande Boucle est peut-être très proche de la course qu'elle évoque. Philosophons : le Tour peut-il perdre son âme à trop vouloir jouer avec le feu du marketing ?
A vous de vous faire une idée. Allez voir le film, et laissez votre avis dans les commentaires ci-dessous !
PS : voici le site officiel du film pour (re)découvrir la bande-annonce et quelques photos