Destinée

Par Arielle

   Une chenille chemine et gambille

   Elle tisse ses habits de soie, habile

   Se pare pour renaître en chrysalide

   Bientôt agile, elle fera de la voltige

   Elle papillonnera, coquine et subtile

   Ira butiner quelques corolles et pistils

   Ne se méfiant pas des vils pesticides

   Ah la vilaine bête qui les extermine !

   Pour une heure, un jour, elle scintille

   Innocente princesse chétive, sensible

   Qui de son cocon est sortie en vrille

   Espérant pouvoir sourire de pacotilles

   Las ! Crochetées aux noires mantilles

   Elles deviennent objets d’art, futiles

   En présentoirs, en ville on les exhibe

   Ignorant tout de leurs vies si fragiles

   Une chenille peinte larmoie en vitrine

   N’ayant pu goûter aux rouges myrtilles

   Empoisonnée par un fatal insecticide

   Arme de guerre des jardins, bisbille.