l’Oeil de Washington

Publié le 14 juin 2013 par Wtfru @romain_wtfru

On vous à déjà fait le coup de « ma liberté commence là où s’arrête celle des autres ». Mais en observant de très près ce qu’il se passe aux Staïtes qui joue le rôle des autres, on se rend compte que sa liberté à lui ne s’arrête pas, donc ma liberté ne commence pas. C’est également un peu audacieux de la part de Barack O. de jouer la carte du « c’est pas mois, c’est les autres » ou celle du « oui, mais les autres le font et on leur dit rien » en regardant les chinois dans la bride des yeux. Grâce à lui, nous révisons nos fondamentaux avec la règle d’or du « pas vu, pas pris et, même pris la main dans le sac, toujours nier, même l’évidence ». Ce proverbe WhoTheFuckAreYou, peut aussi bien vous servir dans votre couple qu’être utilisé comme idée de tatouage au cas où vous auriez la mémoire d’un poisson rouge sous acides.

Mais qu’est-ce qui peut bien mettre l’administration américaine dans tous ses états ? Le coup de sifflet d‘Edward Snowden. Ce jeune homme, ancien employé de la CIA puis de la NSA s’inscrit dans la lignée des Whistleblowers (ou lanceur d’alertes), qui seuls contre tous, vent de face avec un braquet de 53-39 et 13-26 au sommet du Tourmalet, ont fait prendre conscience à l’opinion publique qu’elle était en train de se prendre une énorme quenelle. Vous en connaissez tous un ou une et nous pouvons nommer ici W. Mark Felt aka. Gorge Profonde informateur duquel est lancé le scandale du Watergate ou Erin Brockovich et sa poitrine aveuglante connue pour avoir révélé une affaire de pollution d’eau potable à Hinkley, Californie. Chez nous, un point moins sexy mais tout aussi tranchant, Jean-Louis Drouet qui identifia Louis XVI alors qu’il tentait de se faire la malle ou Irène Frachon de qui est venu l’affaire du Médiator. Bref, pour une fois, on se range du côté des poucaves désintéressées. La preuve en est que si on n’en fait pas un film ou que si ils/elles n’ont pas une paire de missile sol-sol à en crever les yeux (pas de discriminations – spéciale dédicace à Michael Moore) il a peu de chances qu’on se souvienne de leur nom. Avouons qu’un p’tit coup de fisca-leaks et de Tapie-leaks pourrait aider certains magistrats à sortir d’un beau merdier, quitte à ce que ça mette Médiapart au chômage technique pendant quelques temps

Edward Snowden a mis à nu deux programmes : « l’un basé sur l’article 215 du Patriot Act autorise la surveillance massive des numéros de téléphone des américains. Comme l’a répété Barack Obama, les conversations ne sont pas écoutées. Les américains peuvent être rassurés. L’autre (PRISM), basé sur l’article 720 autorise les écoutes électroniques, l’espionnage des messages Facebook, des videos etc..  Mais dans ce cas, seuls les étrangers sont visés. La loi a été reconduite en décembre. « Aucun américain n’est ciblé », affirment les défenseurs du programme ». Si jamais les naïfs qui pensaient que ce qu’ils balançaient en long, en large et en travers sur le net ne seraient jamais inquiétés veulent le remercier, ils peuvent envoyer fruits et autres gourmandises dans l’hôtel à Hong-Kong dans lequel il s’est réfugié.

Voilà comment une interview de 12 min donnée au Gardian anéanti l’impression de « pays cool » que nous avions sur les Etats-Unis d’après l’ère Bush.

http://www.guardian.co.uk/world/video/2013/jun/09/nsa-whistleblower-edward-snowden-interview-video

Le fond du problème reste le même et les infos d’Edward Snowden tout droit sorties de la matrix ne font que raviver la problématique vie privée – vie publique. C’est donc tout le système qui doit être revu et corrigé, et nous serions plutôt des partisans de ceux qui pensent que si nous n’avons rien à cacher, et que les autres ont du temps à perdre, qu’ils espionnent nos conversations ! Commencez par faire preuve de bon sens en ne publiant pas les choses que vous souhaitez garder confidentielles. Evidemment, ne facilitez pas la tâche des services secrets et surtout ne vous plaignez pas si on arrive à retracer l’historique des cinq dernières années de votre vie publiée en ligne.

Il y a déjà peu de chances qu’en tant que privés ils nous espionnent, mais surtout, à part un grand moment de solitude car on a mis le doigt sur votre fantasme en tant qu’homme de porter de la lingerie féminine en regardant Top Chef, il ne risque pas de vous arriver grand-chose.