Certains critiques parlent déjà de son chef-d’œuvre, ce qui est un peu tôt à dire. Laissons-lui le temps de vieillir un peu, il n’est tout de même sorti que début juin. Cependant, ce commentaire, je vais m’en rapprocher car les premières écoutes permettent effectivement d’entrapercevoir un disque somptueux, en tout cas au moins dans la lignée de ses dernières productions, ce qui serait déjà superbe. Pour ce qui est d’en prédire un succès plus large que les précédents, cela sera peut-être la cas car c’est effectivement un disque davantage tourné vers la scène internationale, mais rassurez-vous, sans pour autant renier aucun de ses amours : du flamenco au jazz, en passant par la « chanson » ou la musique cubaine.
Toujours aussi sensuelle sur les photos, Buika ne l’est pas moins quand elle chante. En presque une heure pour douze morceaux parfaitement choisis, parmi : des compositions de l’Espagnole, et des reprises. J’ai déjà quelques préférences, malgré la grande homogénéité des chansons qui possèdent toutes une subtilité, un soupçon de charme. Déjà mentionnés plus haut, certes, « Sueño con ella » et « Como era » n’en sont pas moins splendides toutes deux. Ajoutons à cela une reprise incroyable de Jacques Brel, « Ne me quitte pas » est ici accompagné d’une instrumentation aussi innovante qu’ambitieuse ; un moment magique ! Mais je vais m’arrêter ici, car, pour être sincère, il me faudrait nommé chacun des neuf autres titres pour telle ou telle raison. Je me contenterai alors de citer les différents artistes repris : dans l’ordre, le pianiste légendaire cubain Ernesto Lecuona, le chanteur et pianiste argentin Rodolfo « Fito » Páez, encore un Argentin avec l’artiste Dino Ramos, Billie Holiday et son cultissime « Don’t explain », à nouveau un Argentin avec le chanteur et guitariste Roque Narvaja, en terminant par une reprise en anglais de l’Américaine Abbey Lincoln. Un mariage réussi d’horizons aussi proches qu’éloignés, avec l’aide de ses collaborateurs de longue date Iván "Melón" Lewis et Ramón Porrina à la production.
La Noche Más Larga a pourtant un talon d’Achille, très vite perceptible : c’est un album que l’on souhaiterait entendre durer des heures durant… et qui finit vite par tourner en boucle sur la platine. Attention donc, il est grandement enivrant, et une addiction est même à craindre, car Buika est de toute évidence l’une des plus grandes chanteuses de notre époque.
(in heepro.wordpress.com, le 17/06/2013)
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