S'il vous plait, aidez-nous à les aider en donnant un peu de vous

Publié le 19 juin 2013 par Asse @ass69014555

Sylvie,

présidente d' Entraides-Citoyennes

Ce soir, en rentrant d'un de mes petits rendez-vous avec quelques unes de ces " ombres de la rue " près desquelles beaucoup passent sans même les voir, j'ai décidé de vous appeler à l'aide avec mon cœur et mes tripes !

Nous avons besoin de vos dons - argent, nourriture, vêtements, produits d'hygiène, couvertures - tout de suite, là, maintenant ! Il s'agit vraiment d'assistance à personnes en danger et ce danger est imminent et permanent.

Entraides-Citoyennes a pour vocation d'aider les sans-abris, les sdf, les exclus " par tous les moyens, en vue d'un exercice effectif de leurs droits fondamentaux ". Notamment donner à manger à ceux qui ont faim ; donner des vêtements à ceux qui sont en guenilles ; aider à la scolarisation d'enfants à qui les parents ne peuvent même pas offrir un cartable... Où ça ? En France ! Ici. Sous nos yeux.
Pour aider ces hommes cassés par la vie,

on a besoin de sous et de bras !

Des sous pour acheter de la nourriture : car même en passant par les grossistes et par la récup' il manque toujours une partie de ce qui est indispensable. Certes on se débrouille pour donner du pain et de la soupe une fois par semaine. Mais pour ceux qui ne sont même plus en état de bouger, il faudrait qu'on soit en mesure de laisser quelque chose qui leur permette d'attendre la prochaine maraude. La Banque alimentaire distribue des denrées aux associations. Le coût est d'un euro le kilo et on ne les a pas !

Des bras avec un peu de cœur et de temps libre derrière : pour collecter des denrées ; éventuellement les cuisiner ; venir les distribuer... On a vraiment besoin de personnes qui pourraient donner quelques heures de leur temps pour aider ceux qui sont si souvent contournés sur leur bout de trottoir...

Je sais, je sais...

    J'en ai entendu qui disaient " je ne donne pas d'argent pour la nourriture distribuée aux sans-abris, je donne mon temps pour militer afin que les choses changent en profondeur ". Oui... Il le faut ! Mais en attendant on a enterré en France, en moins de six mois, 251 sans-abris...

Comme ce sera peut-être le cas pour Daniel. Electricien qualifié qui survit dehors après avoir successivement perdu son emploi, son logement, ses Assedic et attend maintenant que l'administration se décide à lui verser un RSA qui ne lui permettra de toute façon que de survivre et sûrement pas de se loger dans l'immédiat !

Comme ce sera peut-être le cas pour Gheorghe, sa femme et ses trois enfants... Une famille de roms arrivés de Roumanie il y a quelques mois pour tenter leur chance en France et qui font laborieusement la manche pour survivre avant... de retrouver pire !

    Et puis il y a ceux qui se disent " qu'ils aident déjà en payant leurs impôts ou en versant leur obole à une association nationale ". Oui... C'est bien... Mais...

Le nombre de places d'hébergement d'urgence est très insuffisants durant la " trève hivernale " : 73% des refus du 115 au cours de l'hiver 2012/2013 sont dus, selon Médecins du Monde, au manque de place. Un nombre de place qui passe de 18000 à 5000 en période d'été alors que le nombre de sdf augmente avec la reprise des expulsions locatives !

Et puis ils ont faim ! Besoin de soins ! Besoin de vêtements ! Besoin d'un minimum de chaleur humaine et de relations sociales !

Nous sommes dans le contexte de l'assistance à personne en danger !

Envoyez un chèque pour participer à notre action

Apportez-nous vos vêtements et chaussures pour homme inutilisés

Pensez à nos maraudes en faisant vos courses

[...] Pour Guy, 49 ans, la fin de la trêve hivernale fait remonter l'angoisse de ne plus manger à sa faim. " Après le 31, beaucoup de soupes populaires ferment, il faut se battre pour avoir le plus tôt possible une carte d'aide alimentaire, sinon ton état peut se dégrader rapidement ", explique-t-il.

Claire Schwartz, médecin qui assure la permanence médicale de l' Agora tous les mercredis, n'hésite pas à prescrire du Renutryl ou du Fortimel. " Ces médicaments, en principe, sont indiqués pour prévenir la dénutrition de personnes atteintes d'un cancer ou du sida qui ne peuvent plus déglutir, mais je m'en sers pour remettre sur pied les patients qui présentent une faible tension, ils ont l'avantage d'être remboursés ", explique la praticienne bénévole.

Youssef, 30 ans, le reconnaît. Après avoir passé les nuits d'hiver au mieux dans un des centres d'hébergement parisiens, au pire dans le métro, il a le moral à zéro. Avec le redoux, ce Marocain, professeur de sport lorsqu'il vivait encore au pays, s'attend à voir la vie repartir, mais sans lui. " En ce moment, quand je vois les gens passer pour aller au travail, je ne peux pas m'empêcher de pleurer ", avoue-t-il.

Les solutions de survie trouvées par les sans-abri pour éviter les pires moments de l'hiver peuvent entraîner une détresse durable. Patrick Henry, médecin et fondateur du recueil social de la RATP, considère qu'une personne ayant passé deux mois sous terre dans le métro, sans repères temporels, nécessite deux années de prise en charge psychologique pour se remettre de ce qu'elle y a subi.

Guy, Youssef et les autres se retrouveront bientôt éparpillés dans l'espace public. Le psychiatre Alain Mercuel ne prend plus aucun rendez-vous ces trois prochaines semaines. Il veut consacrer tout son temps à aller à leur rencontre. À l'arrivée du printemps, le chef du service " santé mentale et exclusion sociale " de Sainte-Anne constate un phénomène de " décompensation psychique ". Selon une étude menée en Île-de-France à laquelle il a pris part, un tiers des personnes à la rue souffrent de troubles psychiatriques sévères, d'anxiété, de troubles de l'humeur ou psychotiques, et 12,9 % présentent un risque de suicide.

Pour ce praticien, la sortie de l'hiver constitue un facteur " déclenchant ", " aggravant " et " précipitant ". " Les personnes sans-abri ont épuisé leurs réserves pour arriver au bout du marathon de l'hiver, à la fin de la trêve certains s'écroulent ", commente-t-il. Dans cette période difficile, il engage chacun à multiplier les contacts humains avec les habitants de la rue. La meilleure des prescriptions pour soigner la souffrance de ceux qu'il nomme les " aliénés ".

Le 4 janvier 1954, l'ancien maquisard Henri Grouès, surnommé l'abbé Pierre, publie une lettre ouverte dans Le Figaro où il raconte comment un bébé était mort de froid dans la nuit, au moment où le gouvernement refusait d'accorder des crédits pour la construction de cités d'urgence. Alors que les rigueurs de l'hiver 1954 ne cessaient de s'accentuer, l'abbé Pierre multiplie les appels, notamment sur les ondes de radio Luxembourg, en faveur des sans-logis et des déshérités.

Avec la communauté d'Emmaüs qu'il a fondée à Neuilly-Plaisance, il organise une grande campagne de collecte de vêtements et de nourriture et appelle les Français à une "insurrection de la bonté". Cette campagne de l'abbé Pierre déclencha un formidable mouvement d'opinion et fit du fondateur d'Emmaüs un personnage particulièrement populaire.

Elle rappelle également que les inégalités sociales restaient particulièrement importantes au début des années cinquante, malgré les débuts de la croissance économique, et que la crise du logement léguée par la guerre n'était pas encore complètement résolue.