Voici le commissaire Suitaume confronté aux partisans du réchauffement climatique. Mais cette fois-ci, ils n’y vont pas de main morte ! Passé à la sauce Gordon Zola, le terrorisme écologique devient une véritable menace. Les membres s’organisent en une confrérie avec nom de code à la clé: suivant l’ordre de CORIOLIS, on envoie FAREINHEIT faire le sale boulot auprès de CELSIUS. Plutôt déterminés, ils n’hésitent pas à assassiner ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues, à leur enlever les yeux, à provoquer des tsunami voire à s’éliminer les uns les autres. Bon, il faut dire qu’ils ne sont ni très subtils, ni très élégants: à vouloir préserver leur identité sous le masque d’Al Gore, le prix Nobel de la paix et chantre de la cause écolo, ils sont incapables de se reconnaître les uns les autres.
Au grand bonheur du commissaire d’ailleurs: comme ils commencent à s’éliminer les uns les autres, plusieurs s’applique à essayer de découvrir qui se cache sous les masques et abandonnent leurs informations à la police lorsqu’ils trépassent. Le jeu de piste n’est pourtant pas si aisé à suivre: même s’ils accusent les défenseurs de l’industrie de leur en vouloir à mort, comme les écologistes règlent leurs comptes entre eux, il est difficile de mettre la main sur les vrais coupables de chantage, meurtre et autres catastrophes naturelles provoquées. L’intrigue se dénoue avec beaucoup d'habileté, menée de concert par Suitaume d’un côté et Purdey de l’autre, et l’on suit avec délectation et beaucoup d ‘intérêt cette histoire qui touche, encore une fois, à un sujet bien d’actualité et n’hésite pas à montrer comme la question du réchauffement climatique peut-être transformé en faux problème qui se poserait en réalité depuis le Moyen Age, où l’auteur n’hésite pas à nous replonger au moyen de vieilles légendes aussi fantastiques que lubriques.
Parce que Gordon Zola n’a rien perdu de son langage fleuri et j’ai eu le plaisir de le voir habilement conjugué à son érudition: “L’intrigant avait habilement glissé le ver dans le fruit. Héloîse, qui ne méritait pas le nom de “Dame”, vida les bourses de son mari en deux coups d’écuyère à Pau, tout le petit pécule or y passa ainsi que les bijoux de famille… elle ne laissa rien”. J’ai tout particulièrement adoré les interventions de l’auteur à sa propre gloire, qu’il s’agisse de faire des charades sur son nom ou de mettre en note “Lire “Qui veut la peau de Marc Lévy”, par moi”, ou de prévenir qu’une scène géniale est sur le point d’arriver. Cette fois-ci, intervient également un certain Kévin, élève qui dort près du radiateur et pose tout le temps des questions niaises, preuve que Gordon Zola et moi devons avoir des amis communs. Le livre devient quasiment interactif lorsqu’il nous propose de cocher la bonne réponse concernant la suite de l’histoire. Encore une preuve qu’avec ce livre, on est en excellente compagnie.
La note de Mélu:
De quoi bien rire sur un sujet brûlant… Reste plus que l’atmosphère se réchauffe entre Suitaume et Purdey. Un très grand merci aux éditions du Léopard Démasqué pour cet excellent moment.