La communauté médicale et scientifique dans son ensemble réitère depuis plusieurs années ses avertissements et fait part de ses inquiétudes aux autorités de notre pays. Mais, les professionnels du bronzage se sentent protégés par la réglementation actuelle qui leur donne toute liberté pour franchir en touteimpunitéune étape supplémentaire dans leur campagne de désinformation conduisant irrémédiablement à l’augmentation de la prévalence du mélanome.
Ainsi, l’Académie dénonce,
· Sur le site d’une enseigne connue (1), les champions du cercle des Nageurs de Marseille, dont certains se sont particulièrement distingués lors des Jeux Olympiques de Londres 2012, sont présentés comme les » nouveaux ambassadeurs « d’une marque » à l’image de notre équipe : jeune, dynamique et ambitieuse dans sa spécialité « .
· Dans une étude publiée par des universitaires de la Harvard Business School de Boston, on apprend que, pour compenser le manque de soleil durant l’année dans l’une des villes où il pleut le plus en Angleterre, les joueurs de Manchester United utilisent, à raison de 3 séances par semaine, des cabines de bronzage installées dans leur vestiaire sur une idée (2) que les entraîneurs des plus grandes équipes de football disent vouloir reprendre …
Les professionnels du bronzage se « servent » des sportifs : Alors qu’il conviendrait de prévenir chez les sportifs, en particuliers de haut niveau, le risque accru de développement du mélanome, du fait justement d’une exposition souventprolongée au soleil, les marchands de soleil artificiel offrent aux clubs et aux fédérations l’installation de cabines et leur libre accès. En s’infiltrant dans le monde du sport, comme à une certaine époque le lobby du tabac, les professionnels du bronzage se donnent ainsi à peu de frais une image positive de jeunesse, de performance et d’apparente bonne santépuisque le bronzage permanent permettrait de » conserver un teint hâlé et (se) faire du bien au moral, surtout à l’approche de l’hiver ».
L’Académie « s’interroge » :
· Une publicité mensongère ne doit-t-elle pas être interdite ?
· Peut-on laisser nos champions céder à la désinformation des lobbys des UV artificiels ?
· Est-ce cette image du sport que l’on veut promouvoir ?
Promouvoir, notamment auprès des jeunes les plus influençables, en l’associant à l’image de la santé, du sport, du bien-être, une pratique classée comme notoirement cancérigène, notammentpar le CIRC (3) (Centre International de Recherche contre le Cancer de l’OMS), est une dangereuse imposture.
Source: Communiqué Académie nationale de Médecine
1. http://www.pointsoleil.com/nouveaux-ambassadeurs
3. http://www.iarc.fr/print.php?&uri=/fr/media-centre/iarcnews/2009/sunbeds_uvradiation.php
4. http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=27&idLigne=1830
5.[1]Arch dermatol 2006 ;142 :1471-1474. – Sports Med. 2013 Apr 9. - Sports Med. 2012;42:399-413. Br J Dermatol. 2011;165:360-7.