Paris : Présentations masculines été 2014 (3ème jour)

Publié le 29 juin 2013 par Fabricegil @thenewreporter
Il n’y a pas que le luxe dans la mode, semblent nous dire Henrik Vibskov à travers sa nouvelle collection masculine. Connu pour son extravagance et son non conformisme, le styliste continue de fasciner dans son approche expérimentale de la mode. La saison été 2014 ne déroge pas à la règle et construit comme à l'habitude un dressing étrange et fantaisiste. Mise en scène autour d'une installation façon coffret garni ici et là de cheveux décolorés, les vingt pièces de la collection se compose ainsi de vêtements étranges au niveau des coupes, mais prenant vie dans de nombreux imprimés. Tout comme les collections passées, on retrouve beaucoup de points, de tissus teints ou d'imprimés plus enfantins. Moins farfelus, les autres pièces font preuve de plus de morosité dans leur utilisation. Outre les imprimés et quelques pièces vives, les couleurs disparaissent pour laisser place à une vision plus sombre du vestiaire. Pour finir, on notera le côté toujours très renouveau du créateur danois qui opte, cette saison, pour des chapeaux ajourés ornés de cheveux. On retrouve ainsi dans ces pièces, tout comme dans les derbys étrangement collées sur d’épaisses plaques de bois aggloméré (chaussure plié comme sur la pointe des pieds, l'ADN même de la Maison.

John Galliano

Avec un certain talent, le designer coréen JUUN.J aime s’en tenir aux pièces à manches. Cette saison, une idée de volume boule est développée via des sweat-shirts numéroté façon football américain et des manteaux de formes classiques, le tout porté sur des minis shorts. Uniuniform telle est la thématique choisi par le styliste qui décrit à travers son travail une cassure des codes standards de la mode : sportswear/Tailoring - Féminin/masculin (grandes créoles aux oreilles de ces messieurs) - minimalist/avant-garde. Cela donne une rondeur molle, musclée et souple à la fois. Au bout d’une dizaine de passages, on a compris. Au vingtième, carrément. À l’approche du final, quelques sweat-shirts imprimés de portraits stylisés cornus estompent le sentiment de répétition.
Cerruti propose une collection sage mais austère avec son styliste Aldo Maria Camillo fraîchement débarqué l’année dernière. Rappelons-nous, il y a quelques années, à Milan, Monsieur Cerruti -qui n'est plus que spectateur de la société- était tout de même inquiet sur le sort, sur l’avenir de la maison. Mais aujourd’hui Cerruti revient à ses fondamentaux, le costume, le costume stricte... mais pas que. Noirs boutonné droit sur col de chemise ivoire, aubergine ou bleu glacé sur les trenchs ceinturés poitrine donnant une allure nouvelle mais interprété sur la quasi-totalité de la collection… point trop n’en faut, beige ou ivoire dont l’usage du textile presque transparent laisse largement apparaître les épaulettes ? on ne voit que ça ! Dans l’ensemble l’allure est décidée, cérébrale, virile. Les lunettes solaires ajoutent une touche classieuse à l’ensemble des propositions.
Chez John Galliano, Bill Gaytten se souvient de ce don pour la coupe du fondateur (au moins aussi manifeste que celui pour l’orchestration des shows). Dans un article récent publié sur le Web, Sylvia Jorif (magazine ELLE) reconsidérait la situation médiatique du Couturier insistant sur son prochain retour. Fini les crêpages de chignons et autres querelles politico-religieuse qui n’en valent plus la peine… Monsieur Galliano ne s’est-il pas excusé ? Economie contre ragots, avenir contre médiocrité : choisissez votre camp. En attendant plus d’éclaircissements, à Paris, les vestes de Gaytten tombent asymétrique en color-block. En dessous, les pulls-tuniques se drapent avec ampleur et les casquettes se vissent sur la tête. Les pantalons courts à fond descendu participent à camper une dégaine carrément bien enlevée. Des imprimés immenses s’intercalent dans les silhouettes, au fil de ce défilé de mieux en mieux balancé. Du très bon Gaytten...Fabrice Gil