The burial / Sous la terre de Courtney Collins

Par Angggel

The Burial de Courtney Collins, Allen & Unwin 2012
Sous la terre, traduit par Erika Abrams, Buchet Chastel (parution le 29 août 2013)

Buchet ChastelAllen & Unwin


Résumé de l’éditeur:

Sous la terre s’ouvre sur un déluge: sous la pluie, dans la boue et l’obscurité, une femme berce le nourrisson qu’elle vient de mettre au monde puis lui coupe la gorge, l’enterre et s’enfuit. Cette même nuit, Jessie a tué son mari honni et mis le feu à la ferme isolée dans laquelle vivait le couple.

C’est le début d’une longue mélopée contée par cet enfant d’outre-terre qui relate la cavale de sa mère, première femme Bushranger de l’histoire australienne. Bientôt traquée par deux chasseurs de prime (note du Koala Lit: les éditeurs ont-ils vraiment lu le roman ?!?) – le métisse aborigène Jack Brown, son ancien amant, et Barlow, jeune sergent héroïnomane – Jessie s’enfonce toujours plus loin dans des paysages aussi cruels que les hommes qui les habitent. Voleurs de chevaux, enfants errants et filles de joie croisent la route de Jessie et de ses poursuivants.

Jessie Hickman, l’héroïne de ce premier roman par Courtney Collins, exista vraiment et elle fut l’une des rares femmes bushrangers (hors-la-loi) du XIXe siècle en Australie. Elle commença à gagner sa vie honnêtement à l’âge de 8 ans (environ) dans un cirque où elle acquit la réputation d’être une dresseuse de chevaux sans pitié. Lorsque le cirque fut vendu, elle commença à voler des chevaux pour gagner sa vie. Après plusieurs mois d’emprisonnement, elle devient l’apprentie de ‘Fitz’ Fitzgerald Henry, un homme violent et cruel. Et c’est à ce moment là que commence Sous la terre.

C’est un roman très agréable à lire, qui donne un aperçu de la pénible vie des stockmen australiens au début du XIXe siècle, et retrace fidèlement le destin hors du commun de Jessie Hickman. On visualise parfaitement les paysages, les montagnes et rivières qui sillonnent la Nouvelle Galles du Sud. Les grandes chevauchées en cheval donnent lieux à de belles descriptions de la région.

Ma mère lança son cheval contre le cours de la rivière. Les eaux, grossies par la pluie, étaient imprévisibles. Elle chercha des yeux l’arbre fendu qui lui avait servi de repère à l’aller, mais sa fatigue était telle que les arbres se ressemblaient tous, ressemblaient même, plus elle plissait les paupières pour mieux les distinguer, moins à des arbres qu’à des hommes penchés au-dessus de l’eau.

Il ne fallait pas qu’ils l’attrapent.

Elle se retrouva soudain en eau profonde, plus profonde qu’elle n’en avait gardé souvenir, sentit son cœur chavirer tandis que les sabots de Houdini raclaient les pierres de la rivière et dérapaient. Sans lâcher les rênes, elle le talonna, pressant les cuisses contre ses flancs, basculant le bassin en avant jusqu’à ce que, d’un bond puissant, le cheval reprenne pied.

Ils étaient parvenus sur l’autre rive.

 En revanche, le parti pris (tant loué par les critiques et blogueurs australiens) de faire raconter l’histoire par de l’enfant mort de Jessie, bien qu’assez original ne bouleverse pas pour autant la lecture du roman !

Sous la terre est nominé à plusieurs prix littéraires en Australie, notamment le Dobbie Award 2013 qui sera décerné en 24 juillet. Il était également sélectionnée pour le Stella Award, mais le jury lui a préféré Questions of Travels de Michelle de Kertser.

Lire un long extrait de Sous la terre en français ici.