La « finance responsable » se porte bien

Publié le 11 avril 2012 par Capaweb

Alors que 8 % des Français seulement savent ce qu'est l'ISR, l'Investissement Socialement Responsable, ce dernier est pourtant en plein essor : il est passé de 50,7 Mds d'euros d'encours en 2009, à 68,3 Mds en 2010. Selon Novethic, un centre de recherche spécialisé dans la responsabilité sociale de l'entreprise et l'ISR, cette forte croissance est due à trois facteurs principaux : la conversion de gros fonds à l'ISR, la croissance de l'épargne salariale qui intègre l'ISR et de nouveaux mandats dans ce domaine attribués en gestion déléguée.

Deux types de gestions peuvent lui être attribués : la gestion collective, pour un ensemble de souscripteurs, particuliers et/ou institutionnels, et la gestion dédiée, répondant plutôt aux besoins soit d'une clientèle privée fortunée, soit d'investisseurs institutionnels. La croissante est plus nette pour la gestion collective, puisqu'elle a augmenté de 39 %, représentant ainsi plus de 59 % de ce marché en 2010, soit 40 Mds d'euros, contre 28,2 Mds d'euros pour la gestion dédiée.

L'épargne salariale et solidaire monte en flèche !

S'agissant de l'épargne salariale ISR, elle a presque doublé ! Elle représente 18 % de l'épargne salariale avec des encours approchant les 10 Mds d'euros. Une des raisons importantes de cette forte croissance : une loi qui, depuis le 1er janvier 2010, oblige les entreprises à proposer au moins un fonds solidaire en épargne salariale.

Concernant l'épargne solidaire, dont les activités qu'elle finance ne sont pas cotées en Bourse, elle progresse également de 31 % par rapport à 2009. En 2010, elle s'élève à 3,15 Mds d'euros, selon les données de l'association Finansol, qui fédèrent les financeurs solidaires. La souscription au capital de financeurs solidaires permet une réduction d'impôt sur le revenu de 22 % du montant de la souscription et une réduction de l'impôt de solidarité sur la fortune de 50 %. Le montant des activités ainsi financées a atteint le 681 M d'euros en 2010, soit 39 % de plus qu'en 2009. L'épargne solidaire a ainsi permis de consolider 34 000 emplois et de loger ou reloger 2 500 familles, contre 2 000 familles en 2009 et 26 000 emplois consolidés cette même année. A l'heure actuelle, il existe plus de 125 placements d'épargne solidaire, labellisés Finansol.

Un désintérêt pour le Livret du Développement Durable

Ce livret a été créé en 1983 pour financer les besoins des petites et moyennes entreprises, avant d'évoluer en 2007, pour servir aux travaux d'économie d'énergie dans les bâtiments anciens. Mais le Livret Développement Durable (LDD) n'obtient pas le succès escompté : en 2009, puis en 2010, il connaît une décollecte importante, passant de 69,2 Mds d'euros à 68 Mds d'euros. En avril 2011, il stagne toujours à 69 Mds d'euros. L'étude conclut que la hausse du taux d'intérêt, passant de 2 % à 2,25 % pourrait lui être favorable.

Le don, dopé par la technologie

Selon l'analyse des collectes de 73 associations et fondations de références déterminées par France Générosités et le Cerphi (Centre d'Etude et de Recherche sur la Philanthropie), les dons ont augmenté de 11,8 % en 2010 : la moitié a été perçue par voie de donations, legs et assurance-vie.

Au titre de leur mécénat, en 2009, 18 313 entreprises ont déclaré un don, 16 % de plus qu'en 2008 et deux fois plus qu'en 2006. 491 Mds d'euros ont ainsi été récoltés, soit 10 % de plus par rapport à l'année précédente.

D'autre part, le micro-don se développe bien notamment grâce aux nouvelles technologies : la carteDON lors des passages en caisses dans les grandes surfaces, l'arrondi solidaire prélevé sur les salaires des employés volontaires, ou encore l'initiative internationale Massivegood qui incite les citoyens à faire un don lors de leur achat de billet d'avion.

Margaux Duquesne ©CAPA Conseil

* http://www.mescoursespourlaplanete.com/