Google, Apple, Amazon : le manque à gagner des contribuables

Publié le 05 juillet 2013 par Copeau @Contrepoints

Pour les services fiscaux des États occidentaux, certains géants technologiques sont accusés de trop jouer à l'optimisation fiscale. Accusations qui ne résistent pas à l'analyse.

Par l'auteur du site Le Bobo Libéral

Les géants des nouvelles technologies, Google, Apple et Amazon pour ne citer qu'eux, sont accusés, par le biais de leur optimisation fiscale, et cela en toute légalité, de provoquer « un manque à gagner » aux États. Inacceptable en cette période de disette que de telles entreprises, largement bénéficiaires, ne participent pas à l'effort de redressement étatique en payant leur dû.

Et la France n'est pas en reste dans ce combat. Quand il s'agit de recouvrer l'argent des autres.

On peut en effet regretter, que par ces contorsions fiscale, ces entreprises payent moins d'impôts que leurs consœurs de petites tailles et locales, alors qu'elles bénéficient de subventions et des infrastructures étatiques.

Mais n'oublions pas qu'elles sont à l'origine aussi de gains, substantiels, profitant aussi bien aux privés qu'aux publics qu'il faut mettre en balance avec ce fameux « manque à gagner».

En ne prenant pour exemple que Google, cette entreprise par le biais de son service Google Drive met à disposition de tous traitement de texte, tableur, powerpoint et cela gratuitement. Google Book assure des économies substantielles aux étudiants en proposant des ouvrages universitaires depuis chez eux. 90% des médecins se servent du moteur de recherche pour leur travail. Les exemples sont trop nombreux pour être tous citées, mais on peut affirmer que Google, et les autres entreprises visées dans cette affaire, permettent de rendre disponible aux plus grands nombres des services qui auparavant étaient coûteux, donc moins accessibles.

Ainsi particuliers, entreprises et administrations publiques bénéficient de gains que ces entreprises pourvoient par leur services.

Les homme des l’État devraient prendre en compte ces avantages, ces gains qui profitent à tous, avant de s'indigner d' un manque à gagner. Et s'il y a concurrence déloyale parce que d'autres entreprises payent plus d'impôts. Pourquoi pas ne pas le leur baisser au niveau de celui qu’obtiennent ces entreprises par leurs optimisations fiscales ? Mais cela obligerait à une baisse drastique des dépenses publiques, ce qui est proprement impensable.

Mais imaginons, que finalement, cet argent aille bien dans les caisses de l'État. Qu'il soit pleinement recouvré. Sera-t-il bien utilisé ? Resorbera-t-on notre déficit qu'aucun gouvernement en trente ans n'a su équilibrer ? Servira-t-il à des investissements d'avenir ? Au regard du bilan calamiteux de l'État, on peut légitimement en douter. Avec un passif pareil, aucun particulier ne recevrait un prêt. Mais nous parlons de l'Etat, et ce n'est pas pareil. Et cela on l'a bien compris.

Cet argent, comme celui déjà ponctionné, sera dilapidé dans des projets fumeux, des subventions clientélistes, des administrations opaques, des projets d'avenir sans lendemains, des dépenses somptuaires...

Il serait préférable qu'il reste entre les mains de ces entreprises, que l'on accuse à tort de frauder. Il pourra être de nouveau investi pour améliorer la qualité des services qu'elles proposent. Et s'il finit en dividendes, tant mieux. C'est la récompense à des investisseurs qui ont su anticiper les industries du futur. C'est par ce biais que la société, par le libre marché, remet ces capitaux aux plus capables. Et si ces investisseurs échouent par la suite, les capitaux changeront de mains.

Avec les hommes de l’État, c'est tout l'inverse. Même quand ils ont lamentablement échoué, qu'ils ont fait preuve d'une incompétence stratosphérique, d'une indigence sans pareille, d'une nonchalance abyssale, de mensonges répétés et éhontés, qu'ils pillent quotidiennement le fruit du labeur des citoyens et mettent en peril les epargnes de tout a chacun, ils continuent à percevoir des sommes colossales et a gérer des pans entiers de nos vies. Et cela malgré une soi-disante alternative démocratique, censée sanctionner les incompétents.

Dans ces conditions il est obscène de parler de manque à gagner pour l'État, c'est plutôt celui des contribuables qu'il faudrait dénoncer avec vigueur.
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