Extraits du discours de François Fillon le 14 juin 2013 à Mandelieu pour redonner espoir aux français qui ont perdu foi en leur pays

Publié le 05 juillet 2013 par Pierrehk

Français et citoyen d’un pays libre qui a bâti des cathédrales, qui a porté sur les barricades du monde l’étendard des droits de l’homme, qui a brillé et qui continue de briller dans les arts, les sciences et les technologies, qui oppose aux tyrans sa force morale et militaire.    

Comme vous, mes amis, je me sens l’héritier d’une magnifique Histoire que nous n’avons pas le droit de brader par lâcheté ou confort personnel.

Notre génération à elle aussi sa part d’effort à accomplir et de conquêtes à entreprendre. Et pour cela elle doit avoir le courage de répondre à la question qui dicte tout le reste : où va notre patrie et où en sera-t-elle dans dix ans?

Sera-t-elle encore cette puissance indépendante qui a si souvent étonnée le monde, ou sera-t-elle une province, définitivement déclassée par la Chine, l’Inde ou le Brésil?  Sera-t-elle encore une terre de production, d’industrie, d’innovation, ou sera-t-elle vidée de ses jeunes qualifiés, de ses chercheurs, de ses entrepreneurs à qui l’on promet des impôts à 75%? Sera-t-elle rongée de l’intérieur par le chômage, la violence, minée par le défaitisme et le populisme, ou sera-t-elle au contraire unie et conquérante?

On me dit parfois : «François, tu dramatises et tu effraies les électeurs».

Je ne dramatise pas.

Et avant d’être des électeurs, vous êtes d’abord des citoyens à qui l’on doit la vérité car c’est elle - la vérité – qui permet d’affronter les réalités. On peut toujours se trouver mille excuses pour ne pas regarder cette vérité en face, mais elle est là : nous sommes en train de décrocher.

Depuis trente ans, année après année, nos déficits s’accumulent, nos exportations se tarissent, le chômage s’enkyste, et pourtant année après année, nous avons dépensé plus et travaillé moins. Avec Nicolas Sarkozy, nous avons tenté de réveiller la France, de faire sauter ses blocages, de restaurer sa compétitivité… J’assume ce quinquennat qui ne manqua pas d’audace et je ne me défausse pas de mes responsabilités.

Mais nous avons été balayés par la crise et par les mensonges de la gauche.

Inutile de ressasser le passé ni d’ailleurs de célébrer aveuglément notre bilan qui à l’évidence fut incomplet. Maintenant, de deux choses l’une : soit on se laisse couler, soit nous nous dressons ensemble pour écarter la gauche, rassembler la France et lui rendre un avenir.

Moi, j’ai décidé de me battre pour notre pays comme on se bat pour sa propre famille. J’irai au bout de mes convictions. Pas par orgueil, pas par esprit de revanche, mais parce que je veux être l’acteur d’une remobilisation nationale qui est nécessaire et possible.

Voilà maintenant une année que François Hollande est le chef de l’Etat. En 6 mois toutes ses hypothèses se sont effondrées comme un château de cartes.Notre pays s’est enfoncé dans les marais de la récession.

A qui la faute?

Pas à la droite qui avait laissé en mai 2012 notre économie en légère croissance. Pas à la crise mondiale ou européenne, du moins pas seulement. Contrairement à 2009, qui avait vu l'activité chuter de 4,5 %, la croissance mondiale atteindra 3,5 % en 2013. Les États-Unis affichent une croissance de 2,5 %. Le Japon, 3,5 %. L’Allemagne et le Royaume Uni sont autour de 0,5%. Bref, parmi les grandes puissances, seule la France est en récession!

Chez nous, tous les feux sont au rouge: l’investissement recule, les exportations reculent, la consommation recule, le pouvoir d’achat recule, seuls les déficits et le chômage avancent !

Notre déficit devait, parait-il, être limité à 3 % du PIB. Il  dépassera 4 % !

La dette, c’est déjà 100 Md€ de plus depuis l’arrivée de la gauche. Elle devait plafonner à 90 % du PIB… elle atteindra 96 % à fin 2014, ce qui nous place à la merci des marchés qui sont d’autant plus puissants que nous sommes laxistes.

Le chômage? Il bat malheureusement tous ses records et il gangrène les quartiers, les territoires, les familles. François Hollande promet fébrilement de stabiliser sa courbe à la fin de l’année, mais nous savons parfaitement que son pari repose sur l’utilisation massive des emplois aidés qui ne sont que des pansements sur un corps malade.

Et c’est précisément maintenant, en pleine guerre contre le chômage, que le gouvernement a l’idée de démanteler le régime des auto-entrepreneurs. Ce régime fiscal simple et motivant a entraîné plus d’un million de français à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. C’était trop beau pour être socialiste !

Après avoir pourchassé les pigeons voici qu’on chasse les poussins.  

Pigeons et poussins n’ont qu’un tort : celui de croire encore et malgré tout à l’esprit d’entreprise qui est au cœur de la croissance. Et au cœur de la croissance, il y a aussi la valeur du travail.

Souvenez-vous : en 2012, la gauche justifiait la fin des heures supplémentaires défiscalisées au motif qu’elles freinaient les embauches. Moins d’heures supplémentaires c’est moins de chômeurs, nous disait-on ! La gauche a supprimé ce dispositif. 9 millions de Français ont perdu en moyenne 450 euros par an… et pas un emploi de plus n’a été créé. Moins de travail, moins de pouvoir d’achat et toujours plus de chômeurs. Triste résultat ! 

Non, monsieur le Président, la récession française ne trouve sa cause ni dans la mondialisation, ni dans la zone euro, et Angela Merkel n’y est pour rien. La récession française est la conséquence directe de votre politique et de votre choc fiscal. Vous avez noyé les moteurs de l’investissement et de la consommation sous le flot des impôts.

J’ai dû moi-même augmenter les prélèvements obligatoires pour réduire la facture des déficits... mais trop c’est trop ! 2012-2013 : ce sont 50 milliards d’euros d’impôts ! Et ils ne ciblent pas seulement les grandes fortunes.

Les «riches», c’est vous tous : votre ménage dépasse 5000 euros, vous avez un appartement à louer, vous disposer de quelques actions à la banque… cela suffit pour vous faire passer de Job à Crésus.

En réalité, les socialistes ont préféré demander aux ménages et aux entreprises de payer la note des déficits plutôt que d’exiger de l’Etat qu’il se serre la ceinture. On réembauche 60.000 enseignants, on renonce au principe de ne recruter qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, on retarde la réforme des administrations, on supprime pour la fonction publique le jour de carence en cas d’arrêt maladie contrairement aux salariés du privé…

Bref, les socialistes ont choisi l’Etat plutôt que l’économie, les impôts plutôt que la réduction des dépenses publiques, et ce qui devait arriver arriva : l’activité s’est bloquée. Nous sommes en récession et je ne voir rien qui puisse nous en tirer rapidement.

La boite à outil de François Hollande, c’est du bricolage !

Son crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi n’est qu’une pale version de la baisse des charges que nous avions initié. Les rares entreprises qui pourront en bénéficier n’obtiendrons en réalité qu’une moindre augmentation de leurs charges fiscales et sociales qui ont explosé depuis l’élection de François Hollande.

Oui il faut baisser massivement le coût du travail en France qui est supérieur de 10% à celui de l’Allemagne et de près de 20% à la moyenne européenne. Le gouvernement a, lui, choisi de l’augmenter.

L’accord sur la flexibilité de l’emploi conçu et signé par le patronat et certains syndicats est intéressant, mais il ne sera applicable que pour les entreprises qui sont à la limite de la fermeture. C’est toute la France qui est proche du dépôt de bilan, et je recommande au gouvernement d’avoir la lucidité d’étendre cet accord à tout le pays qui a besoin de sortir des 35 heures.

Décentralisons le dialogue social, et donnons aux entreprises et aux salariés le pouvoir de négocier le temps de travail et de s’adapter aux nécessités de l’économie. Voilà le choc salutaire dont nous aurions besoin.

Dans la boite à outils, il y a, parait-il, la réforme de la formation professionnelle. Oui, le système actuel est verrouillé, poussiéreux et insuffisamment concentré sur les demandeurs d’emploi.  Mais le gouvernement aura-t-il le courage de braver les syndicats et les régions socialistes qui gèrent ce système ? Et quand cela se fera-t-il ? Au mieux dans un an ?

Moi je suggère une réforme radicale : L’obligation pour tous les demandeurs d’emploi d’accepter une formation professionnelle et le premier emploi qui leur sera offert s’il correspond à cette formation. La solidarité n’est pas à sens unique.

La France ne peut être solidaire que de ceux qui acceptent de travailler et de faire des efforts pour relever leur pays.

Parmi les outils, il y a aussi ces contrats d’avenir et ces contrats de génération qui sont supposés booster l’emploi des jeunes.

Ces énièmes contrats ne provoquent aucun engouement. Pourquoi ?

Parce que la formation n’est pas là, parce que la réglementation du travail est dissuasive, et parce que l’activité est au point mort. Et pourtant, il y a des entreprises qui recrutent et qui cherchent preneurs.Savez-vous, que près de 7000 postes sont disponibles dans nos entreprises de travaux agricoles et forestiers ? Savez-vous que dans le monde de l’artisanat, de la restauration, des aides à domicile on se bat pour embaucher !

Plutôt que d’entraîner la jeunesse sur des contrats ruineux pour les finances publiques, précaires et superficiels dans des structures publiques, il faut mettre le paquet sur l’orientation et conduire les jeunes vers les filières d’avenir.

La France n’a pas besoin d’un bricoleur avec sa caisse à outils, elle a besoin d’un chef d’Etat lucide, courageux, expérimenté et rassembleur.

J’accuse François Hollande de ne pas voir que le combat contre la crise exigeait et exige l’unité nationale.

Le «mariage pour tous» a déchiré la société française. François Hollande porte une lourde responsabilité. Il a choisi d’ignorer les appels de cette France attachée à la tradition du mariage et à la filiation, et disons-le, attachée à une certaine idée de la famille.

Cette idée, le gouvernement l’a méprisé, et il la maltraite à nouveau avec le rabotage du quotient familial qui n’est qu’un impôt de plus pour financer l’impuissance publique.

Le mariage pour les couples homosexuels, le quotient familial, les emplois à domicile, c’est toute la politique familiale qui est attaquée par le gouvernement.

La famille, c’est une valeur, c’est une politique pour la natalité et pour favoriser le travail des mères. Ca n’est pas une variable d’ajustement budgétaire comme les autres !

Il en est de même pour ce qui est de la citoyenneté française qui n’est pas une valeur de circonstance.

Pourquoi et à quelle fin, le Président de la République remet-il sur la place publique la question du droit de vote des étrangers aux élections locales ? Il sait que cette mesure divise profondément  les Français, il sait même qu’elle ne pourra pas être adoptée car la gauche ne dispose pas de la majorité requise pour modifier notre constitution. Alors pourquoi le fait-il ? Par conviction ? Peut-être ! Et si c’est le cas j’oppose ma propre conviction.

En France, le sentiment d’appartenir à la même nation est trop souvent oublié et parfois même méprisé. La faute est partagée. Partagée par ceux des Français qui n’ont que faire de leur pays au lieu de le respecter comme tout citoyen loyal.

Mais elle est aussi le fait d’une immigration qui a été trop longtemps incontrôlée et qui n’a pas toujours su ou voulu s’approprier l’identité de la France. Du coup, trop de nos concitoyens ont le sentiment de ne plus se sentir chez eux et bien des étrangers ne se sentent pas Français.

Il faut être clair !

L’immigration doit être réduite à son strict minimum en fonction de nos capacités d’accueil et de nos besoins économiques. Les aides sociales doivent être réservées aux migrants légaux présents depuis plusieurs années sur notre territoire.

Le parlement doit pouvoir décider du nombre d’étrangers que nous souhaitons accueillir, des compétences dont nous avons besoin et des régions du monde vers lesquelles nous voulons nous tourner, et cela chaque année, à l’issue d’un débat public où chacun devra prendre ses responsabilités.

Et puisqu’il faut être doublement clair: pour voter, il faut être Français car la République ne se découpe pas en tranches. Je m’oppose à la société communautarisée, ghettoïsée, où chacun est invité à se replier sur lui-même sans jamais être invité à assumer un destin commun. Je récuse cette société liquide où tout se vaut, où tout est relatif; et je lui oppose une société solide où les droits et les devoirs marchent d’un même pas, où le sens de l’intérêt général est supérieur au culte de l’individu.

Mais soyons lucides, François Hollande ne cherche pas un débat de fond qu’il sait perdu d’avance. Il cherche à rassurer sa gauche, il cherche à électriser le climat politique, à diviser la Nation, à favoriser les extrêmes et à nous détourner de son échec économique. 

Cette façon de présider la Nation n’est pas à la hauteur des défis qu’elle doit relever.

Au cœur de ces défis,  il y a un ressort qui a poussé la France durant des siècles et qui s’est brisé, une sorte de force en nous et en l’avenir qui s’est perdu : je veux parler de la foi dans le Progrès.

Chaque soir, nous nous demandons de quoi sera fait demain. Et chaque matin, sur les continents indien et asiatique, des centaines de millions d’hommes et de femmes se lèvent en se disant que le progrès est à portée de leurs mains.

En France, nous ne savons même plus ce que ce terme signifie. Pire que cela, l’idée même du progrès nous angoisse. Je veux que nous retrouvions le goût de croire au progrès et de nous battre pour lui.

Naturellement le Progrès n’est pas une mathématique linéaire, et il fut même, par le passé, sanctionné par des régressions violentes…Mais le goût du Progrès est un état d’esprit, c’est une dynamique de vie qui nous pousse en avant et nous conduit à inventer, à risquer, à oser.

Il est faux de penser que le passé était meilleur que le présent et plus confortable que ce qui sera demain. Cette nostalgie française est trompeuse. Nos grands-parents travaillaient  12 heures par jour; tous les dix ans ils étaient arrachés de leur famille pour aller à la guerre; l’espérance de vie ne dépassait pas 60 ans…Et pourtant ces hommes et ces femmes regardaient l’avenir avec confiance.

Ils traçaient des routes, bâtissaient des barrages et des canaux pour maitriser la nature, ils découvraient dans le savoir des livres et l’instruction des Ecoles le pouvoir de la liberté, ils s’enthousiasmaient de voir la science et les technologies bouleverser leur existence. Leur  vie était dure, mais leur ardeur et leurs rêves d’amélioration les motivaient.  

Aujourd’hui, tout ce qui touche au progrès, est suspect. Tout rapport avec le futur est présumé hérétique. Nous sommes blasés et tétanisés.

Il est mortifère de trembler de tout, de penser que tout est fichu, que tout a été essayé, et au demeurant cela est viscéralement contraire à l’esprit Français qui, tout au long de l’Histoire, s’est révélé exceptionnellement créatif et téméraire. Nous avons appris à avoir peur de tout, du nucléaire, des OGM, du gaz de schiste, des nano technologies, de la mondialisation, des mutations économiques, des innovations scientifiques, de l’étranger qui tape à notre porte, du voisin de palier lui-même…

Au premier souci, on est conduit vers une cellule psychologique.
Au premier accident, on fait une loi et un règlement.
Nous sommes tombés dans le chaudron de la précaution.

Ca n’est pas avec ce fardeau là que nous affronterons ce siècle ! Comment pourrions-nous relancer la croissance, l’économie, conquérir des marchés nouveaux, si on se satisfait de cette petite soupe de narcissisme et de paranoïa qu’on nous sert tous les jours.

Je veux réconcilier notre pays avec cette idée de progrès, et lui dire que le redressement est possible. Pour s’en convaincre, retrouvons la mémoire de l’Histoire.

En 1889, la France est au bord du gouffre.La crise immobilière, bancaire, puis économique tétanise l’activité et nos industries voient passer sous leurs yeux les révolutions industrielles : l’anglaise avec la machine à vapeur, l’allemande avec la mécanisation, l’américaine avec l’électricité. Dans nos rues, les ligues factieuses défilent et on ne parle que du scandale de Panama. Les journaux titrent «la Grande Dépression». Mais le culte de l’innovation est tel qu’il portera la France à l’apogée de sa prospérité en 1900. Photographie, électricité, téléphone, métallurgie fine, automobile, aéronautique, notre pays réagit.En onze ans, la France passe de la «Grande dépression» à la Belle Epoque.

Cette tranche d’histoire est la preuve qu’un retard qui parait insurmontable peut être rattrapé en quelques années par la puissance du travail, la stimulation de l’investissement et la fougue de la créativité

Rappelons-nous aussi la terrible crise de compétitivité de 1958, lorsque confrontée au déficit extérieur et budgétaire, la France se demandait comment «boucler ses fins de mois». Dès la première semaine de son mandat, le Général de Gaulle prend parti pour une «remise en ordre» sans laquelle, ce sont ses mots, «nous resterons un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité». Le reste de l’histoire est connue: réduction drastique des dépenses, rétablissement spectaculaire de l’équilibre budgétaire, expansion sans précédent, âge d’or de l’industrie française.

Plus récemment et à côté de nous, regardons l’Allemagne. Au début des années 2000, l’Allemagne est paralysée par ses conservatismes et étouffée par le coût exorbitant de sa réunification. Ses déficits dérivent, sa balance commerciale est déficitaire, dans les länder de l’Est le taux de chômage atteint 20%. Bref, l’Allemagne est alors la nation malade de l’Europe.

Le Chancelier Gerhard Schröder engage alors un programme de réformes visant à restaurer la compétitivité de l’économie grâce à une libéralisation du marché du travail et une refonte de son modèle social. 10 ans plus tard, l’Allemagne est la nation forte de l’Europe.

L’exemple allemand est une chose, mais je pourrais citer celui du Canada, de la Suède, de la Corée du Sud… De tous ces pays qui ont décidés, de façon ordonnée et courageuse, de se moderniser et qui ont atteint leurs objectifs.

Le progrès français est parfaitement possible et nous en avons les atouts. Nous avons l’atout du nombre et de la jeunesse de la population. Nous sommes le pays d’Europe dont la démographie est la plus soutenue.
Nous avons l’atout de la productivité des salariés. Malgré les 35 heures, nous sommes l’une des nations dont les travailleurs sont les plus performants. 
Nous avons l’atout de l’éducation, de la formation et de la recherche, et là encore, malgré nos lacunes, nous tenons les premiers rangs, et les Nobels français excellent dans les mathématiques, la médecine, la physique.
Nous avons l’atout des leaders économiques qui exportent et fédèrent autour d’eux les filières des PME. Là aussi nous tenons le coup : il y a Airbus qui double Boeing, EDF, GDF-Suez qui figurent parmi les premiers producteurs d’électricité au monde, Areva qui conquiert l’Inde après la Chine, AXA qui assure le monde, Orange qui est un des principaux acteurs mondiaux de la téléphonie mobile et de l’Internet, Michelin, LVMH, Kering, Total, Carrefour, Danone, Lafarge, Vinci, tous numéro 1 mondiaux dans leur domaine…
Nous avons l’atout de l’attractivité du territoire, et là notre pays répond présent grâce à la qualité de ses infrastructures : 20.000 entreprises étrangères sont établies en France et totalisent 20% de nos emplois.  
Nous avons l’atout de la solidarité et la santé car il n’y a pas d’efficacité économique de long terme qui soit fondée sur la précarité sociale. Notre système social, notre médecine et nos hôpitaux sont enviés de par le monde.

Nous avons encore les atouts qui assurent  la souveraineté nationale : l’agriculture qui assure notre indépendance alimentaire, l’énergie nucléaire qui garantit notre indépendance énergétique, nos forces armées qui sont considérées parmi les plus performantes du monde, notre culture et la beauté de la France qui font de notre pays le foyer de toutes les admirations.

Je me souviens d’une conférence à l’université de Moscou où sur lèvres des étudiants le mot «France» rimait avec les mots «brillance», «espérance », «chance». Oui nous avons des atouts et c’est en s’appuyant sur eux que nous devons être une place forte de l’innovation, de l’investissement, de l’entrepreneuriat. 

Comme nous l’avions initié avec Nicolas Sarkozy, il faut mettre le paquet sur les investissements d’avenir en concentrant les efforts de la nation sur les secteurs stratégiques et les créneaux technologiques qui feront les ruptures de demain : les transports du futur, les biotechnologie, la robotique, la gestion intelligente de l’énergie, les économies d’énergie, les réseaux d’information à très haut débit…

Je n’entre pas dans les détails, si ce n’est pour dire que cette stratégie d’innovation doit être ciblée sur les segments à haute valeur ajoutée qui nous distingueront des pays concurrents.Elle doit être articulée au niveau européen afin de démultiplier notre puissance scientifique. Elle doit être épaulée par nos universités qui doivent être plus autonomes et davantage liées au monde économique.Elle doit être animée par une volonté commune: «inventons et produisons Français et européen», car ce sera bien plus efficace et bien moins dangereux que de rétablir nos frontières.

Qui dit innovation dit aussi prise de risque. Le principe de précaution ne doit pas tout étouffer.

Un exemple : beaucoup d’experts estime que le gaz de schiste peut être la ressource du futur. Les Etats-Unis n’hésitent pas à l’exploiter, et une partie de la croissance américaine est liée à cette nouvelle politique énergétique. La France, elle s’est interdite toute recherche dans ce domaine.

Oui, nous pourrions être totalement indépendant sur le plan énergétique, avec le nucléaire et le gaz de schiste mais nous avons choisi de fermer Fessenheim et d’interdire la recherche de technologies respectueuses de l’environnement pour extraire le gaz de notre sous sol ! Qui peut le croire ?

Qui peut reconnaître dans ce refus de tout progrès le pays des lumières, l’inventeur de l’automobile, de la photographie, du cinéma, des vaccins, du béton, du micro ordinateur, de la carte à puce, le pionnier de l’aviation, des trains à grande vitesse ? Quel gâchis !

Le monde nous défie et nous lui opposons l’obscurantisme, la jalousie, la peur du progrès, la haine de la réussite, l’égalitarisme aveugle qui conduit à l’exil des talents et la montée de la pauvreté.

Ce goût du progrès suppose un nouvel état d’esprit, et il y a des conditions à remplir pour cela.

Première condition: c’est le rassemblement des Français autour d’un projet réformateur. Ca n’est pas avec le «peuple de gauche» contre le «peuple de droite» que nous affronterons le XXIème siècle. Il faut un programme cohérent et réaliste, qui transcende les lignes partisanes. Certains pensent que l’on regagnera la France et qu’on la sortira de l’ornière en prenant tous les virages à droite… Au parti socialiste, ils disent au contraire qu’il faut mettre la barre à gauche. Le progrès ne grandira pas à l’ombre des caricatures politiques. Moi, je ne découpe pas la France en tranches, je la prends comme un bloc !

La seconde condition, c’est la réaffirmation de l’intérêt général, et là nous sommes au cœur de notre Force Républicaine.L’intérêt général, ça n’est pas la somme de toutes les requêtes ! C’est un axe autour duquel nous devons tous faire l’effort de nous adapter et de nous fédérer. Dans un monde de 7 milliards d’habitants, les 65 millions de Français ne doivent pas être encouragés à dire «et moi et moi et moi», mais entrainés à dire «et nous» ! Sans cette rupture culturelle, le Progrès français sera toujours privé de l’essentiel: je veux parler de cette vertu qu’ont les citoyens de donner à leur pays autant qu’ils reçoivent de lui.  

La troisième condition, c’est la liberté, dont le corolaire est la responsabilité. Nous sommes l’un des pays au monde qui compte le plus de réglementations.Chez nous, tout est encadré, calibré, surveillé : de l’extension de votre terrasse aux conditions d’embauche d’un jeune, de l’organisation des taxis à la gestion du personnel d’une PME. Cela, c’est la marque d’une société qui se défie de tout, et surtout d’elle-même ! Comment voulez-vous que le Progrès surgisse au milieu de tant de défiance. La France a besoin d’oxygène et les Français doivent être placés en situation de bâtir leur destin personnel.

Pour cela réformons l’Etat et invitons la société à s’investir ; allégeons le code du travail qui étouffe l’emploi; ouvrons les champs du  dialogue social de terrain; renforçons l’autonomie de nos universités; célébrons le mérite de ceux qui se retroussent les manches et qui prennent des risques; clarifions la décentralisation et construisons un nouveau contrat entre l’Etat et les libertés locales; faisons confiance aux familles car c’est d’abord à elles d’éduquer leurs enfants et sanctionnons – comme Eric l’avait proposé – celles qui sont passives devant l’absentéisme scolaire et la délinquance de leurs propres enfants.

La sécurité est aussi une condition du Progrès car comment regarder  sereinement l’avenir quand dans votre rue vous êtes contraints de baisser les yeux  pour ne pas «froisser» le petit caïd du coin. Les coups de menton du ministre de l’intérieur n’y font rien : la délinquance a repris sa terrible ascension encouragée par le laxisme coupable de sa collègue de la justice.Tous les indicateurs sont dans le rouge, à tel point que monsieur Vals n’hésite plus à casser le thermomètre des statistiques pour dissimuler son échec.

Mes chers amis, le progrès Français est notre avenir.

Il réclamera naturellement du courage, des efforts, des remises  en cause… mais les objectifs sont atteignables et raisonnables.Pour réduire les dépenses publiques, il faut ramener le nombre des fonctionnaires à son niveau des années 80. Que je sache, la France n’était pas à l’époque sous-administrée.

Pour sécuriser nos retraites, il faut progressivement passer aux 65 ans. C’était la situation qui prévalait avant 1981. Nos parents et grands-parents assumaient de travailler jusqu’à cet âge alors même que l’espérance de vie était de 15 ans inférieure à la nôtre.

Pour produire plus, il faut sortir du schéma rigide des 35 heures. Est-il vraiment inacceptable et insupportable de faire ce que nous faisions tous avant 1998 ?  

En vous parlant du Progrès, je pensais à mon fils qui a onze ans et à tous les jeunes militants réunis ici ce soir. Avoir 20 ans, c’est s’interroger sur le sens que l’on veut donner à la vie, c’est voir le risque comme une opportunité de se dépasser, c’est voir l’avenir comme une aventure et non comme un terrain balisé. Ce que je crois et vous dis sans démagogie, c’est que le bonheur est une conquête. N’ayez pas peur. 

Oui les temps sont durs, et on peut ne pas aimer ce monde-là, on peut s’en inquiéter, mais c’est le nôtre et il faut s’y battre avec nos atouts, avec nos valeurs, et surtout avec la lucidité de ceux qui savent que le progrès est une quête permanente.

Maintenant, nous allons nous mettre au travail. Notre devoir est de nous préparer et de préparer la France à se relever.

D’abord, il faut restaurer notre crédibilité politique en bâtissant un programme alternatif sérieux et réaliste. Nous ne regagnerons pas le cœur des Français avec des postures et des promesses.

A ceux qui me disent qu’il faut adoucir notre discours et promettre aux français quelques sucreries, je réponds que nous ne gagnerons rien à copier la gauche.A ceux qui m’interrogent sur nos relations avec l’extrême droite, je réponds “soyons forts et soyons nous-même, car c’est ainsi, et seulement ainsi, que nous retrouverons la confiance des citoyens”.

Ensuite, il faut rassembler notre famille politique qui a été mise à mal par l’élection tronquée de novembre dernier. J’aurai pu rompre, mais j’ai choisi de privilégier l’unité car ma personne à moins d’importance que vous tous.Je me suis battu pour l’honneur de notre parti et pour le remettre sur des rails démocratiques solides. Nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes, mais l’objectif est atteint.L’UMP sera dotée des statuts démocratiques exemplaires. Les élections internes seront contrôlées par une autorité indépendante et l’instauration de primaire pour désigner notre candidat à l’élection présidentielle est actée.

Je joue franc jeu : je serai au rendez-vous de cette primaire de 2016.

En attendant, comptez- moi sur moi pour ne rien laisser passer à ce gouvernement, car si la gauche détient tous les pouvoirs, elle n’a pas celui de nous faire taire.Les élections locales seront notre premier test. Je m’engagerai partout et à fond.

Après, nous aurons trois années pour réussir l’alternance. Moi je me lance pour la France et j’ai besoin de vous pour ouvrir le chemin. Etes-vous prêts à traverser les doutes, les attaques, les vents contraires ?

Etes-vous prêts à la bataille ? Etes-vous prêts à cette aventure ?

Si vous l’êtes, alors nous irons au-devant de toutes les forces françaises, et nous les réveillerons, nous les entrainerons, et vous verrez qu’elles nous porteront au-delà de nos propres espérances.

Vive la France et vive la République