Le drone X-47B a décollé et atterri sur un porte-avions (vidéo)

Publié le 11 juillet 2013 par Charles Bwele @blog_e_sphere
Le mercredi 10 juillet 2013, le drone furtif X-47B (Northrop Grumman) a été catapulté du porte-avions George H.W.Bush puis a parfaitement apponté, marquant une date aussi historique pour l'aviation et l'aéronavale que celles du premier décollage (14 novembre 1910) à partir d'un navire et du premier appontage (19 janvier 2011) par Eugene Ely.

Auparavant, les démonstrateurs Salty Dog 501 et Salty Dog 502 de cet appareil avaient simulé plusieurs catapultages et appontages sur la terre ferme.

Si le fameux drone Predator est radiocommandé, le drone X-47B est supervisé par un opérateur humain qui lui ordonne simplement d'atterrir, de décoller, de prendre une direction précise et d'effectuer une tâche particulière, à l'instar d'un contrôleur aérien avec un avion de ligne ou d'un officier JTAC avec l'appui-feu aérien.

Les ordinateurs de bord se chargent ensuite de la navigation et du vol proprement dits et effectuent les petits ajustement nécessaires à un appontage d'autant plus réussi que cette manoeuvre est considérée comme fatigante, difficile et dangereuse par les pilotes de l'aéronavale. Grâce à ses multiples capteurs embarqués, le X-47B peut déterminer si les conditions environnementales (météo notamment) sont propices à un appontage en toute quiétude. De quoi alimenter les sempiternels fantasmes concernant Skynet ou la Matrice...


Au-delà de cet exploit, les démonstrateurs du X-47B ont validé un concept technologique qui produira des émules plus novatrices embarquées dans les porte-avions de l'US Navy et destinées à des missions d'ISR (Intelligence Surveillance Reconaissance), d'attaque au sol et de ravitaillement en vol d'avions de chasse ou de drones (radiocommandés ou supervisés) à l'horizon 2020. Dans la même période, l'US Air Force envisage également de déployer des essaims de drones furtifs opérant en coordination avec ses chasseurs et bombardiers pilotés dans des missions d'interception aérienne, de guerre électronique et de désignation et destruction de cibles au sol.

Malgré les colossales ressources tous azimuts et la longueur d'avance dont disposent le Pentagone et l'industrie américaine de défense dans le développement de drones furtifs, des scénarios de rattrapage technologique plus ou moins probants sont tout de même à la portée de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine et de maintes nations émergentes également versées dans la conception d'UAV (Unmanned Aerial Vehicle) et d'UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicle).
Après avoir rendu de bons et loyaux services, les démonstrateurs du X-47B prendront sous peu leur retraite dans des musées de l'aéronavale mais l'US Navy n'a pas encore indiqué s'ils seront accessibles au grand public...