14 juillet au Petit Mont Blanc

Publié le 14 juillet 2013 par Assouf
Il fait frais ce matin aux Prioux (1710m), et la lumière n'est pas encore allumée. Direction le Petit Mont Blanc (2680m), je n'avais encore jamais mis les pieds de ce côté-ci de la vallée. La montée est tranquille jusqu'à la ravine laissée par le ruisseau des prioux qui lui, a foutu le camp. Là, on contourne une avancée rocheuse puis on monte en lacets très agréables, dans la pénombre et au milieu des lys de Saint Bruno. Des centaines, des milliers de lys !

Lys de Saint-Bruno


Après les lacets, la pente devient moins raide et on reprend vers le nord en direction de la cabane du Mône, à l'entrée du vallon qui mène au col du Mône (2593m). En route, j'aperçois un chamois plus haut, bien plus haut. Je le retrouverai une fois au col, encore loin, qui s'enfuit pourtant. Les marmottes sont plus tranquilles. 

chamois


Lumière

A 7h, double événement : la Lumière me touche et les lys disparaissent. Ne serions-nous d'ailleurs pas le 14 juillet ? Ah ! mais je comprends mieux. Jusque-là, je pérégrinais dans les temps obscurs, barbares, sauvages, noirs... Les abrutis de gueux avaient un Roi à fleur de lys. Et alors, la Lumière est arrivée. Les Lumières, même. Qu'est-ce donc ? Des philosophes milliardaires sur lesquels on peut s'asseoir (Voltaire), et des banquiers qui distribuent aux manants des fusils le 14 Juillet pour faire la Révolution. La Révolution... ah ! mais oui !... Les banquiers ont dit à la canaille : "vous en avez assez de donner le fruit de votre travail à ces vieux aristos ! il faut que ça change ! (le changement, c'est maintenant)". Puis, en chuchotant : "vous voulez pas nous le donner à nous, le fruit de votre travail ?". Le tour était joué. Passez muscade. La "Révolution"... Il ne restait plus qu'à apporter cela aux races inférieures de par le monde. 

Petit Mont Blanc - reliefs


Imaginez-donc ma Joie de voir les Lys remplacés par la Lumière en ce 14 juillet. Jules Ferry ouakbar ! Je me sentis très français tout d'un coup.

Pointe de l'Echelle


Bref. Reprenons notre chemin. Il n'y a plus qu'à monter au Petit Mont Blanc dans une ambiance assez lunaire, si on peut dire. Superbe. La Grande Casse est à contre-jour, c'est le petit regret. Qu'à cela ne tienne. Je redescends de l'autre côté, vers le col des Saulces (2371m). Des sculptures rocheuses m'attendent, et je croise un trailer qui monte, et me rejoint dans la descente durant mes activités photographiques. Il fait "le grand tour". Je le rattrape au col, et il m'explique qu'il va redescendre et remonter en face - vers les Nants ? vers les Marchets ? Bigre ! Non... en fait, il poursuit vers Péclet-Polset, on l'attend à un refuge vers là-bas pour le déjeuner. 

Pentes finales du Petit Mont Blanc, devant les Glaciers de la Vanoise

Sommet, sous le Grand Bec

  Moi, je remonte vers le Col des Saulces (2546m) - non, ce n'est pas une erreur de ma part - qui surplombe le lac blanc certainement rendu marron par les glissements de terrain qui doivent être monnaie courante par ici. Et hop ! hop ! hop ! je me retrouve au col du Mône (2593m) après avoir ainsi fait le demi-tour du Petit Mont Blanc. 

descente vers le col des Saulces


Petit Mont Blanc


Je redescends vers la cabane. J'avais repéré à la montée des nigritelles. Cette fois-ci, la lumière les atteint. Je les recherche pour les photographier. Et ma recherche m'offre en prime des edelweiss, toutes jeunes, magnifiques... 

Nigritelle

celle qui m'amène aux edelweiss...

Edelweiss


Il n'y a plus qu'à tout redescendre. Un chemin part sous le Petit Mont Blanc, vers le Grand Béchu, dans un relief tout à fait original, et qui me permettra de faire l'autre demi-tour du Petit Mont blanc. Quelques pointillés sur la carte IGN... quelques hésitations... vite balayées. Sentier bien tracé et extrêmement agréable, avec un ou deux passages un peu exposés mais sans risque, par temps sec. C'est assez impressionnant puisque tout du long, on voit la vallée, mais pas le sentier, dans des pentes extrêmement raides (les courbes de niveau !!) mais les lacets sont formidables... et le parcours tellement fleuri !

Ne reste plus qu'à remonter le GR 55 du Pont du Diable (1652m) au parking (1750m), partie évidemment la plus pénible de la randonnée, mais le pique-nique les pieds dans l'eau glaciale du Doron de Chavière efface ça...