LE GRAND TOUR DE TARENTAISE. UN VRAI TREK DE HAUTE MONTAGNE DANS LES ALPES! (1ère partie)

Publié le 16 juillet 2013 par Sylvainbazin
Comme je n'ai guère pu écrire au jour le jour, ayant peu de temps, les étapes étaient longues, et peu de réseau voire d'électricité, je vous livre maintenant un récit plus complet et quelques photos de notre périple à travers les montagnes de Tarentaise! Une semaine plus que bien remplie, avec de nombreux passages très alpins, le plus souvent au-dessus de 2000 mètres d'altitude, et des paysages sauvages et splendides. De quoi en prendre plein les yeux et plein les mollets!

LUNDI 8 JUILLET. Petit Cœur/ Refuge de , Les Chapieux.
42 kms et 3000 mètres de dénivelé positive.

Nous sommes partis de Petit-Cœur, un petit village au-dessus de la gare de Notre-Dame de Briançon, côté Beaufortain. Nos cœurs quant à eux sont bien gonflés pour aborder ce qui est tout de même une véritable petite aventure. Le parcours s'annonce long, difficile, certainement très beau mais nous réservera sans doute son lot de surprises.
Nous, c'est à dire les six "pionniers" qui seront les premiers à parcourir cette nouvelle grande boucle de près de 300 kms dans son intégralité. Philippe Delachenal, à l'origine de cette reconnaissance, organisateur et grand pionnier du trail en montagne, savoyard de naissance qui connait ces montagnes comme peu, mais qui passe pourtant pour la première fois dans certains endroits de ce tour, Daniel Boebion, lui aussi trailer plus que chevronné et montagnard patenté, Pierre-Michel Riondi, le même genre de pédigré même si il s'est souvent contenté de distances plus courtes, qui nous accompagnera jusqu'à jeudi, Caroline Freslon Bette, traileuse rénommée, ancienne championne d'aviron (son mari a été champion olympique, carrément) et accompagnatrice en montagne, elle anime de nombreux stages de trails et sa compétence sera la bienvenue, en plus de sa bonne humeur naturelle. Enfin Xavier Mills, un traileur et montagnard pour le moins chevronné également que je rencontre à cette occasion. Trois soixantenaires fringuants, trois trentenaires, notre équipée semble bien constituée!
Nous ne tardons pas à attaquer les premières pentes de notre itinéraire. Le chemin est pour l'instant un peu difficile à trouver, les panneaux sont rares et le débroussaillage n'a pas encore était effectué. Nous traversons quelques prairies à vaches, quelques passages où ça pique un peu les jambes! Mais parvenu à Nave, nous retrouvons un sentier bien meilleur qui nous fait rapidement prendre de l'altitude. Il fait beau, assez chaud et les conversations vont bon train.
Nous arrivons ainsi au terme de la première étape prévu dans le topo-guide (qui en distingue 28), au refuge du Nant du Beurre, où Philippe décide que nous nous offrons notre première pause. Bières de rigueur et discussion sympathique avec la gardienne. L'endroit est plus qu'agréable et offre une belle vue sur la Lauzière en face, encore tout pleine de neige.

Cependant notre parcours du jour est encore très loin de son terme et nous reprenons donc notre marche d'un bon pas. Avec nos sacs de 6 à 8 kgs, il est difficile de courir et à l'instar de ce que je pratique sur mes "grands chemins" nous adoptons naturellement un rythme de randonnée rapide plus adapté à ce type d'expédition.
Nous franchissons ainsi les premiers cols de notre trek. Dès celui de la grande  Combe, qui culmine à 2350 m, nous rencontrons la neige, encore bien présente à ces hauteurs. Pas de soucis pour l'instant, si ce n'est se mouiller les pieds. Nous observons une seconde pause, assez brève, au refuge de la Coire, où Philippe récupère un dictaphone qu'il avait oublié là... cinq ans plus tôt!
De gros névés sont cependant encore présents un peu plus loin, et le col du Coin et celui du Bresson nous offrent un paysage encore presque hivernal. Quelques appuis sont un peu plus délicats et le GPS de Caro n'est pas inutile pour être sûr de trouver le bon chemin, souvent encore recouvert. Il a cependant quelques traces.
La dernière ascension du jour nous mène tout de même assez haut, à plus de 2650 mètres d'altitude, vers le col du Grand Fond, que j'avais déjà franchi sur la GTA, mais pas dans le même sens. La vue en haut est splendide mais l'orage est plus que menaçant. Le ciel s'est bien assombri et le tonnerre se fait entendre. Nous ne traînons pas.
Par chance, nous descendons dans la bonne vallée, celle où l'orage sera le moins violent. Il n'est même pas violent du tout et la longue descente, assez rocailleuse et très humide, les ruisseaux sont gonflés et ont envahi les sentiers, se passe presque sans goutte de pluie, ce qui ne nous empêchent pas d'avoir les pieds trempés. Xavier, qui n'aime pas du tout les orages, a filé. Je descend plus tranquillement avec Caroline, nos vétérans étant juste derrière et nous rejoignent avant d'arriver aux Chapieux, où nous trouvons le gîte de la Nova.
L'endroit offre une cuisine agréable et très bienvenue après une débauche d'efforts comme celle d'aujourd'hui. 42 kilomètres, souvent à plus de 2000 mètres d'altitude et avec 3000 mètres de dénivelé positif, c'est tout de même beaucoup. Mais ce sera sans doute notre programme type pour cette semaine.

En attendant, le repose est le bienvenu, les discussions toujours aussi sympathiques, tournent autour du trail, de la montagne et des sentiers... Le gîte, placé sur le TMB, est comble. Beaucoup d'américains, quelques français dont un vieux cycliste qui parcourt la France en suivant au plus près les frontières, une démarche plutôt originale qu'il décrit avec passion. Mais l'heure du coucher sonne vite, à 22 heures tout le monde tente de dormir. Pour ma part le terme tenter est juste, car je ne vais pas bien y arriver, comme tout le reste de la semaine d'ailleurs.
MARDI 9 JUILLET

Les Chapieux- Refuge de l'Archeboc.
50 kms et 2550 m positifs.

Je suis tout de même un peu fatigué ce soir en écrivant ce récit que vous lirez sans doute demain car le réseau ne passe pratiquement pas ici, au refuge de l'Archeboc que nous avons atteint après dix heures de marche sans chômer.
Ce matin, c'est vrai, nous avons un peu pris notre temps avant de partir des Chapieux.  Un bon petit déjeuner,  un passage à la chèvrerie pour acheter quelques fromages, nous ne sommes partis que sous le coup de huit heures.
Nous avons décidé d'opter pour la variante la plus basse,  par le sentier du facteur et Préfumet, pour éviter le col de l' Ouillon, qui semble vraiment trop difficile avec les conditions actuelles.  Madame Arpin, figure locale et sœur de l'ancien champion de cross-country, nous l'a déconseillé. Cela me va très bien, je ne suis pas spécialement à l'aise dans les passages de neige "aériens" et depuis mon accident népalais je n'aime vraiment pas les dévers glissants, même si ceux là n'ont tout de même rien à voir avec les chaos du Kanchenjunga. Mais un parcours dénué de vrais gros dangers me va bien. N'allons pas tenter le diable non plus. C'est suffisamment beau et difficile pour se sentir vivre une belle échappée.

 Nous démarrons donc par une gentille descente sur la route,  en profitant du paysage et de cette mise en route progressive. Nous rentrons dans le vif du sujet en prenant le chemin du facteur. Ce petit sentier serpente entre prairie et forêt et descend progressivement. Le facteur n'a pas dû distribuer le courrier par là depuis un bon moment car le sentier n'est pas toujours évident. Quelques arbres et autres obstacles pimentent notre progression.  Nous passons aussi dans une prairie où les vaches, des génisses, nous prennent en chasse. Xavier et moi sommes bon pour un plongeon sous la barrière. 
Nous remontons ensuite par un chemin plus large et découvrons un beau chalet au hameau de Prefumet. La toutoune des lieux n'a pas l'air très d'accord avec notre passage mais se calme rapidement.  Nous continuons notre chemin vers les hospices du Petit Saint Bernard. De très beaux sentiers ou nous pouvons marcher d'un bon pas et admirer le paysage.  Seul petite contrariété je m'aperçois que j'ai perdu mon portable. Décidément j'ai des soucis avec ce type d'appareil cette année!  Je repars un peu en arrière mais ne le trouve pas.  Tant pis j'ai les moyens de communiquer cette semaine donc tout va bien...
Nous arrivons à 13h30 aux hospices où nous nous accordons une bonne pause pour déjeuner, sur les marches de cet édifices qui aujourd'hui sert de musée et d'office du tourisme, posé à la frontière franco-italienne. Un hébergement devrait y voir le jour très bientôt, pour les futurs "pèlerins" de ce GTT et pour les autres.
Le saucisson,  le fromage de chèvre et même la bouteille de vin rouge généreusement portée par Xavier sont les bienvenus!
D'autant plus que la suite sera bien costaude! Nous attaquons une première montée régulière vers le col de la Traversette. Nous rencontrons la neige assez vite en empruntant une piste de ski. Je cale mon rythme sur celui de Philippe. Ca monte raide.
Mais en haut du col nous assistons à un spectacle fascinant mais toujours dangereux : un gros orage se profile dans la vallée, tout proche de nous aussi. Les éclairs sont impressionnants et le tonnerre gronde. Nous nous interrogeons sur la conduite à tenir. Mais finalement au vu de notre direction nous décidons de poursuivre.
L'ascension vers le passage Louie Blanc n'est pas facile et encore bien enneigée. Nous progressons cependant et retrouvons le shiste un peu plus haut.  La pente est vraiment forte, l'effort intense. Nous marchons courbés sous nos sacs et pliés sur nos bâtons, ou l'inverse. La vue est belle mais se mérite donc. Le décor de haute- montagne est en effet splendide et l'horizon vraiment sauvage. En haut nous retrouvons aussi un ciel plus bleu,  nous avons encore réussi à passer entre les gouttes! 
La descente est très enneigée et Gps de Caro n'est pas de trop pour noud indiquer le chemin même si à l'orientation cela reste jouable. 

 Lorsque nous parvenons en bas nous suivons un sentier balcon qui longe un torrent,  que nous devrons traverser plus loin, faute de passerelle qui a sans doute été emporté par le fort courant. Ca pulse un peu mais nous passons sans encombre.
Ensuite il ne nous reste plus, après avoir atteint le joli hameau de la Savone que de remonter un bon et beau sentier au milieu des arbres et des fougères jusqu'au refuge. Nous sommes tout de même bien content d'apercevoir à la lisière le hameau abritant le refuge. L'endroit est isolé et le site vraiment majestueux.  Daniel et Jean Pierre qui ont pris une variante et franchis un col de plus, arrivent une heure plus tard.
L'accueil au refuge est assez spécial. Nous sommes les seuls clients mais le patron n'est pas très engageant. Il se détend un peu en se plaignant que ce nouvel itinéraire ne lui apportera rien. Pas très positif. Heureusement, le dîner est bon et bien revigorant après une journée tout de même bien remplie et la douche chaude fait beaucoup de bien. Demain, nous repartons pour une grande balade dans la montagne.
MERCREDI 10 JUILLET.
Refuge de l'Archeboc/ Refuge du col du Palet.
46 kms et 2300 m positifs.

Nous sommes repartis assez tôt du refuge de l'Archeboc, mais nous avons pris un joli chemin qui n'était pas le bon, enfin pas le plus direct. Cette petite boucle nous ajoute quelques kilomètres au programme du jour, mais cela nous a donné l'occasion d'admirer encore ce beau vallon et nous a mis en jambe.
Par la suite, nous suivons un petit sentier qui s'enfonce dans la forêt puis dans les prairies d'alpages. Le décor est bucolique à souhait. Nous longeons un gentil torrent, la floraison nous livre une belle palette de couleurs estivales. Le hameau du Monal, perdu dans ce décor féerique, est mignon comme tout. Quelques maisons en pierre, une chapelle, posés au milieu d'une prairie, devant une petite marre.
Pour rendre ce décor encore plus authentique, un paysan du coin, ancien camarade de régiment de Philippe, conduit une vache qui s'était échappée sur le chemin. Le temps semble suspendu.
Seul le pris du Beaufort vendu là, en euros, nous rappelle que nous sommes bien en 2013. Nous reprenons notre marche à travers ce décor toujours aussi bucolique, croisant un large troupeau de moutons au milieu des fleurs des champs, avant de nous offrir une pause déjeuner sur un chemin dominant le lac de retenu du barrage de Tignes. Là, c'est sûr, nous sommes bien revenus au XXI e siècle.

La descente vers le Villaret du Nial n'est cependant pas désagréable. Parvenu là, nous nous offrons une séance d'auto-stop pour franchir les tunnels et nous rendre à Val d'Isère. Nous devons en effet, pour des raisons de timing et d'enneigement, laisser de côté la traversée de la Sassière et du passage du Picheru. L'étape reste cependant très longue.
Nous nous séparons par groupe de deux pour avoir davantage de chance de trouver une voiture. Comme j'ai la chance de faire équipe avec Caro, nous trouvons tout de suite et sommes en très peu de temps à Val d'Isère. Le temps pour moi d'acheter- en urgence et c'est un comble vu le nombre de paires que j'ai dans mon clapier- des chaussures (j'ai pris une paire que je pensais en meilleure état et dont les œillets se détachent au fur et à mesure de notre progression, vu la technicité des terrains, ce n'est pas du tout agréable) dans le premier magasin ouvert, celui des guides, où l'accueil est très sympathique, et nos compagnons arrivent eux-aussi.
Philippe et moi allons alors à l'office de tourisme pour un petit interview pour le journal local (Le Dauphiné) avant de repartir par un agréable sentier balcon qui longe l'Isère en surplomb avant de retrouver la forêt pour grimper jusqu'à Tignes. Là, le chemin est un peu plus difficile à trouver; nous traversons la station, assez fréquentée tout de même, et retrouvons Pierre-Michel et Daniel pour entamer l'ultime ascension du jour, vers le col du Palet.
Cette fois-ci, nous n'échapperons pas à l'orage. Le ciel se charge à mesure que nous grimpons les lacets de ce col assez facile... La pluie tombe, de plus en plus serrée, les éclairs et le tonnerre sont tous proches. On ne flâne pas. Le col du Palet est tout de même assez long, surtout qu'il ne monte pas très franchement sur la fin.

Nous dévalons la pente enneigée sur l'autre versant pour parvenir à nous abriter au refuge, qui n'a jamais aussi bien porté son nom. Le dortoir est comble. Nous le partageront ce soir avec un groupe de marcheurs du midi, qui font le tour de la Grande Casse et ont eux aussi beaucoup marché dans la neige aujourd'hui. Nous tentons de faire sécher nos affaires, sans trop d'illusion quant à leur humidité pour demain. Caro et Xavier, qui étaient un peu devant, ont quant à eux subis la grêle...
Le bon repas et l'accueil sympathique de Nicolas et Marion sont les bienvenues pour nous réchauffer avant de penser à l'étape encore bien copieuse qui nous attend demain.
JEUDI 11 JUILLET.
Refuge du col du Palet- Refuge de la Valette.
50 kms et 3000 m+

Nous avons tôt fait d'enfiler à nouveau nos affaires à peine sèches, malgré le poêle. Nous quittons le refuge pour remonter la pente enneigée que nous avons dévalé hier et qui est encore un peu dure au petit matin. Nous prenons cette fois ci le temps d'admirer la vue depuis le col, avant de nous diriger par un autre versant vers Champagny le Haut.
Le parcours ne présente pas de difficulté et c'est dans un très beau décor, avec la Grande Casse en fond de décor que nous descendons tranquillement vers les premiers villages avant Pralognan. Nous sommes dans le parc national. Les fleurs sont belles, les marmottes semblent familières.
Au bout de trois heures de marche, nous arrivons à Champagny où Hélène, chargé de mission pour le Pays Tarentaise Vanoise nous attend. Philippe et moi restons un instant en sa compagnie (nous devions rencontrer aussi quelques journalistes locaux, mais ils ne sont pas là) avant de retrouver nos compagnons un peu plus loin.

Pierre-Michel nous quitte à Champagny, c'était prévu, mais nous sommes encore six car Christophe Boebion, le fils de Daniel, un trailer très chevronné et rapide, nous a rejoint au même endroit.
Je grimpe d'ailleurs à bonne allure, en sa compagnie, jusqu'aù refuge du Grand Bec. La montagne est belle, le soleil brille. Tout va bien. La pause déjeuner est cependant la bienvenue. Une bière et quelques victuailles plus tard (Christophe a apporté quelques bonnes choses, genre pain, fromage et saucisson), après avoir discuté avec Dimitri, le gardien du refuge, nous songeons à repartir pour une longue et rude après-midi de marche. Le parcours s'annonce en effet des plus relevé.
Après le col de Leschaux, que nous atteignons rapidement, nous nous engageons dans une longue traversée, toujours au-dessus de 2300 mètres d'altitude, vers le col Rosset. Le sentier balcon est parfois vertigineux et certains passages sont un peu délicats. Mais l'endroit est sauvage, nous sommes vraiment au cœur du parc national. Après le col, nous trouvons de nombreux névés, dont le premier, en descente, ne me semble pas très facile.
Nous marchons ainsi jusqu'aù lac des Vaches, bien connu des coureurs et des randonneurs du Tour des Glaciers, que nous abordons cette fois ci par en haut. Puis c'est dans une neige encore assez profonde que nous rejoignons le col de la Vanoise. Les travaux d'agrandissement du refuge sont en cours et comme le chemin est encore long, nous ne nous attardons pas trop.
Le vallon de l'Arcelin offre un spectacle majestueux. Le décor est sauvage, près du lac des Assiettes, une cuvette de glace, nous apercevons un bouquetin sur un névé.
Le ciel, comme hier, se fait de plus en plus menaçant. Il pleut un peu lorsque nous traversons une zone de lapiaz, des pierres lisses et assez glissantes. En abordant le col du Grand Marchet, nous nous séparons en deux groupes: Christophe, Daniel et Philippe continuent par le chemin prévu tandis que Caro, Xavier et moi décidons de passer le bas (ce qui nous fait remonter davantage) au vu du ciel et des conditions d'enneigement du passage.
La descente est assez longue mais facile, et nous fait presque frôler Pralognan. Nous sommes bien fatigués et, c'est vrai, un peu tentés de bifurquer et de nous arrêter là, à boire une bière et se reposer tranquillement chez nos amis communs Greg et Sigrid. Mais tout de même, nous entamons notre remontée. Il pleuviote mais finalement nous allons échapper à l'orage.
Le sentier est en pente, c'est normal ici, mais bien forte. Les pierres forment des marches bien hautes, le passage du pas de l'âne nous oblige même parfois à mettre les mains pour aider à notre progression vers le sommet. Nous sommes bien fatigués mais nous rigolons bien. Nous rebaptisons certains passages, dont le col du Grand Marchet que nous atteignons péniblement, de noms pas vraiment présentables.

Pourtant le lieu est splendide et l'arrivée vers le refuge de la Valette me révèle un des plus beaux endroits que j'ai vu dans les Alpes françaises, avec lac d'altitude et vue imprenable sur les glaciers.
Nous apercevons au sommet nos trois amis, qui sont finalement juste devant nous.
L'arrivée, ainsi que le très solide repas, fait du bien. Le refuge est encore pas mal fréquenté, par des randonneurs et des alpinistes. Le repos sera plus que le bienvenue, car nous ne sommes pas au bout de notre marche et de ses belles surprises!