Le défenseur de l’Identité Nationale, sollicité par des patrons craignant de se voir privés de leurs employés sans-papiers, vient de déclarer qu’il n’y aurait pas de régularisation massive. Il démontre ainsi que sa position n’est rien d’autre qu’idéologique.
Etant donné que les situations seront examinées au cas par cas, il est dans l’incapacité absolue de prévoir quel sera le résultat de ces examens. En effet, selon les consignes qui seront données aux examinateurs, on pourra observer une régularisation massive ou au contraire une régularisation au compte-gouttes. Une personne sincère, sans a priori, aurait pu indiquer qu’il n’y aurait pas de régularisation globale, automatique, systématique, ou générale. Mais on ne peut exclure qu'elle se révèle massive. Soulignons au passage la perversité de l'emploi du terme massive. On aurait pu dire importante, plus neutre et surtout plus en accord avec ce que qu'on est soucieux d'éviter, régulariser beaucoup et, par conséquent aux yeux d'un Hortefeux, trop de sans-papiers. Mais l'évocation de la masse, par sa proximité avec massue, arme primitive et barbare, renvoie aisément à l'image de hordes sauvages déferlant sur notre pays et convient à merveille à ceux qui cultivent la haine de l'étranger.
Cette parole, bien conforme au personnage, signifie de manière éclatante que, pour éviter de déplaire à ceux que le Front national avait auparavant abusés, notre si compatissant ministre a choisi le compte-gouttes, sacrifiant ainsi délibérément la prise en compte des situations individuelles au profit d’un dogme nuisible à la vitalité de la France.