Paris, un peu plus loin

Publié le 23 juillet 2013 par Gentlemanw

Ma fille est partie avec un sourire. Le plus grand des sourires, celui de sa nouvelle liberté, un début d'études supérieures, de nouveaux défis et diplômes, un nouvel appartement à Paris.

Des pas de géant, un sourire quand elle faisait chaque carton, organisée, elle préparait son minimum car le studio n'est pas immense, mais si fonctionnel, au 5e étage sans ascenseur, une vue sur le ciel, une petite terrasse, un rêve parisien. Elle rayonnait lors de la visite, ensemble nous avons regardé les détails, moi surtout le prix, les charges, mais elle sera bien ici.

Modeuse, elle se rêvait déjà en plein dîner entre copines, avec son amie, entre deux bambous, avec la dolce-vita. Et surtout les boutiques, les jupes, les robes, les chaussures et leur virus actif en toutes saisons, les sasc à main, elle ne cachait pas ce bonheur. Mais toujours, en remontant dans le métro, elle m'a rassuré, elle m'a rappelé qu'elle mangerait avant de craquer pour un nouveau chapeau, une nouvelle paire de lunettes. Peut-être d'ailleurs un petit job, avec sa copine d'ailleurs. Serveuse, deux ou trois soirs par semaine, avec les études. 

Comment afficher tant de bonheur ?

Nous étions heureuses, comblées de ce lieu qui devient sa vie, ses futurs souvenirs, elle était un soleil, une jeune femme dévorante , alors aujourd'hui elle emménage. Je ne suis pas là, retenue dans ma belle ville de province par le travail, je me tiens au courant par téléphone. Hier elle est partie avec un copain conducteur de la camionette pour les cartons, avec son amie, main dans la main. Un dernier signe de la main. Sa vie.

Oui je suis fière d'elle, de sa joie communicative, de sa vie, de ses décisions, d'être là prêt d'elle quand elle veut encore se confier. Etre parent prend un sens aussi ce jour-là.

Nylonement