Wolverine, le combat de l’immortel (James Mangold)

Publié le 24 juillet 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Pour les fans des comics, la sortie d’un nouvel opus est toujours un rendez-vous, même si l’on pressent le risque qu’il soit bien plus décevant que les BD d’origine ou que le film initial.

Dans la série des X-Men, les différents films et leurs dérivés, notamment le plutôt réussi « X-Men : le commencement » ou le premier volet dédié au personnage de Wolverine « X-Men Origins : Wolverine » avaient su apporter un autre angle d’approche du monde mutant, en filmant dans le premier, les héros à leurs débuts accompagnés d’acolytes aux pouvoirs nouveaux et savoureux, et en donnant l’occasion dans le second, de mieux comprendre la personnalité et l’histoire d’un personnage, Wolverine en l’occurrence (qui se mesure d’ailleurs à des adversaires intéressants comme Gambit).
C’est de cette trame que l’on repart cette fois, et l’on retrouve le héros, à la suite d’ « X-Men : l’affrontement final », meurtri par la mort de sa bien-aimée, qu’il a lui-même provoquée pour sauver l’humanité, qui s’est retiré en marge du monde. Autant dans les deux autres films, précédemment cités, on percevait clairement la fidélité au comics d’origine, autant ici on se demande si tout est bien présent dans la BD. On part de loin et de pour faire de ce film un moment intéressant, il va falloir faire quelques prouesses.

Si au départ, les retrouvailles avec le héros et son flash back en 1945, en plein cœur de la seconde guerre mondiale, dans les événements du bombardement atomique sur la ville de Nagasaki, sont plutôt captivants, le scénario plat vient rapidement gâcher la saveur de cet épisode.
Cela est grandement dû à la nature du film, qui déborde de références du James Bond (pour la relation prévisible entre le héros et la femme du film) en passant par Inception (pour les rêves et réveils multiples, la confusion entre les rêves du héros et la réalité), Matrix Reloaded (pour la scène sur le train), de Tigre et Dragon (pour le personnage de l’amoureux et protecteur Harada) ou Kill Bill pour le personnage de Yukio (qui est intéressant). On était venus voir un film traitant du monde mutant, dont les ingrédients sont pourtant bien identifiés, et on se retrouve avec un mélange de film d’action asiatique, de James Bond et de films de super héros récents. On est déçus et un peu perdus. Emportés par la folie d’une course-poursuite à laquelle s’associe Wolverine, pour la protection de Mariko, la petite-fille de celui à qui il a sauvé la vie en 1945, on se heurte à la foule de clichés et de portes ouvertes enfoncées, pour en conclure à un scénario prévisible et peu intéressant.
On essaie de se raccrocher au héros lui-même, invincible, et pourtant une fois encore affaibli. Menacé dans sa puissance, son pouvoir est convoité par des personnes que l’on identifie rapidement comme les méchants, il est combattu par une horde de yakusa, et par le Clan qui pense-t-on, sert les mêmes objectifs que lui à savoir, protéger la jeune femme. La menace de son pouvoir remet en cause ses combats extrêmes auxquels il nous a habitués, à l’exception de quelques uns, où le héros donne dans la surenchère dans l’affrontement, passe par la mort et se régénère, fidèle à son image.

Le film introduit pourtant bien mal Mariko, compagne de Wolverine dans les BD, en la faisant passer pour une conquête aisée, qu’il ajoute à son tableau de chasse, devant les yeux désolés de Jean Gray apparue en songe. Il se trouve qu’elle est une de ses femmes, puisque sa vie très longue de super-héros, lui offre une multitude d’existences. De même son rapport avec Vipère , tout juste ébauché, (la seule méchante mutante) qui fait rapidement penser à celui qu’avait pu avoir Mystique dans le premier X-Men, attirée par son pouvoir autant que par son charme. Dans la BD, il se marie avec elle, par dette d’honneur. Ici dans le film, il est aussi affaibli par les assauts constants et carrément lourds à la longue de son défunt amour. En dépit de son impressionnante musculature, il manque cruellement de consistance.

Cela dit, on découvre avec plaisir le personnage de Yukio, jeune fille abandonnée recueillie pour servir d’amie à Mariko étant petite, et devenue guerrière émérite, qui possède le don de voir la mort des gens, et qui manie le sabre comme personne. On apprécie les bons mots du héros, (même si ce n’est pas très fin) fidèle à son humour que l’on a vu dans les films précédents.

Enfin, autant Wolverine repart avec l’envie de vivre, autant nous avec l’envie que le prochain film annoncé en teaser en guise de conclusion soit meilleur que celui-ci, et qu’il soit à la hauteur des autres.

A voir :
Wolverine , le combat de l’immortel, un film américain, de James Mangold (2h06)

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