À 15 ans, j'ai grimpé le mur et j'ai fui, direction Paris. J'ai atterri dans un foyer. Monsieur Jacky m'a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j'allais percer comme danseuse. Dans la rue, c'est sans limites. J'ai eu le nez dans la coke, j'ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l'hôpital, […] c'est le luxe des gens de peu.
Mes amis de la rue m'en ont beaucoup appris : "Neuneuil", "Darty" "Zonzon", "la Fiole". […] Je ne les laisse pas tomber, c'est un peu ma famille. Dehors, tu n'as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd'hui, je me suis reconstruite. J'ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j'ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu'elle y a vécu. »
Elina Dumont
Livre "Longtemps, j'ai habité dehors"
Trois choses m'ont permis d'avancer : le théâtre, la psychothérapie et toutes les personnes qui, un jour, m'ont fait confiance. Grâce à elles, je peux dire que je suis sortie de la survie... pour entrer dans la vie !.
Elina Dumont
(La Vie)