Stoker // De Park Chan-wook. Avec Mia Wasikowska, Nicole Kidman et Matthew Goode.
Ce qu'il faut savoir avant toute chose c'est que Stoker est un bon film, mais qu'en plus de ça il a été écrit par Wentworth Miller (Prison
Break). Je ne m'attendais pas du tout à ce que cet acteur ait un talent pour l'écriture. En tout cas, au moins il y a quelque chose à sauver chez (car l'on ne peut pas dire que choisir
Resident Evil en guise de carrière cinématographique soit une bonne chose). Mais il l'a écrit sous pseudonyme. En effet, alors que l'acteur pensait que l'on ne prendrait pas son
scénario au sérieux l'a proposé sous le pseudonyme Ted Foulke (Foulke est plus précisément le nom de son chien). Après cette petite page culture, Stoker est pour moi une bien
belle petite surprise. Mis en scène par Park Chan-wook, le réalisateur du très bon Old Boy et du sympathique Lady Vengeance était de retour avec
un film plus américain mettant en scène un casting première classe.
Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la
jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…
L'histoire tient debout grâce à son côté étrange et envoutant. Tout au long du film on se demande ce qu'il se passe réellement sous nos yeux. Notamment parce que les personnages sont tous très
mystérieux mais pour le meilleur. Le tout est avant tout dû au talent de Mia Wasikowska, une actrice époustouflante qui crève l'écran. Il faut dire que Park
Chan-wook ne se prive pas de mettre en avant le talent de son actrice. Bien que le film s'enfonce parfois dans l'illogisme, ce n'est que pour mieux nous surprendre par la suite. Je suis
content de voir que le film n'a pas froid aux yeux. Passant d'un univers à la fois innocent et artistique à quelque chose de beaucoup plus sombre et démentiel. Certaines scènes sont
volontairement choquantes mais le tout est fait avec une telle esthétique que l'on ne peut qu'être profondément emportés par ce que Stoker tente de nous raconter.
On peut également saluer le fait que Park Chan-wook fait évoluer son style vers quelque chose d'assez différent dans ce film. Il expérimente tel une sorte de laboratoire en
mélangeant les effets de style dans sa mise en scène léchée. Le tout rutile grâce à un scénario qui parvient à ne pas perdre le spectateur alors que tout était là pour soit tomber dans les
facilités, soit ennuyer. C'est malicieux du début à la fin et je me demande même si au fond, Park Chan-wook n'aurait pas pu aller encore plus loin dans l'effet de style. J'ai
trouvé ce film tellement ingénieux et plein de trouvables (notamment autour de cette histoire de ceinture, ou encore de congélateur). Après, il faut pénétrer dans cette histoire étrange sans se
perdre. Au premier abord ce n'est pas aussi simple que l'on ne pourrait le penser.
Note : 8/10. En bref, une oeuvre étrange mais fascinante pleine d'effets de style ingénieux au scénario efficace.