[Pilot] Last Tango in Halifax : Une histoire de seconde chance

Publié le 26 juillet 2013 par Laserietheque @laserietheque

Last Tango in Halifax est un petit bijou de série britannique comme eux seuls sont capables de créer. Je ne sais pas comment ni pourquoi je suis passée à côté de cette série l’hiver dernier, mais je suis tellement ravie que Lodie m’en ait parlé hier après avoir elle-même vu passer une critique sur Tumblr. La magie des réseaux sociaux a opéré j’imagine… Diffusée sur BBC One entre novembre et décembre 2012, Last Tango in Halifax a réuni pas moins de 7 M de téléspectateurs en moyenne sur ses six épisodes. Une saison deux est actuellement en tournage pour une diffusion probable à la fin de l’année. Cette review s’attardera uniquement sur le pilot, et j’espère autant vous enchanter que cet épisode inaugural a su le faire avec moi.

Celia Dawson (Anne Reid) et Alan Buttershaw (Derek Jacobi) ne se sont pas vus depuis soixante longues années au cours desquelles ils se sont mariés, ont eu des enfants et sont devenus veufs. Ils se recontactent par hasard sur Facebook et entament une relation épistolaire. Lorsqu’un jour Alan lui propose de se retrouver pour un cup of tea, Celia, d’abord hésitante, accepte finalement cette rencontre qui sera pour le moins mouvementée et riche en émotions. Au fil de l’après-midi, ils se prennent à rêver d’une autre vie, celle où le destin ne les aurait pas empêché d’être ensemble à cause d’une lettre perdue délibérément par un autre amour, la future femme d’Alan. Les sentiments amoureux ne s’oublient pas si facilement, même après tout ce temps, et resurgissent aussi forts que lorsqu’ils étaient adolescents. Une seconde chance s’offre à eux et ils vont la saisir aussi passionnément qu’ils le peuvent.

Anne Reid et Derek Jacobi – Last Tang in Halifax

Sans dévoiler le reste de l’épisode et des intrigues (ce n’est pas l’envie qui m’en manque pourtant !), les personnages secondaires, à commencer par les filles d’Alan et de Celia, toutes les deux dans la quarantaine, connaissent également leur lot de problèmes à la fois du côté de la vie privée que du côté de la vie professionnelle. Caroline, la fille de Celia, doit faire face à un mariage catastrophique tandis que Gillian, veuve, a du fil à retordre avec son fils et son ex-beau-frère. Les deux familles que tout oppose, notamment sur le plan de la classe sociale, n’ont donc que faire des amours de leurs parents mais devront finalement composer avec leurs aventures tout au long de la journée. Car oui, le terme "aventure" est ici, étrangement, approprié. Qui aurait pu croire qu’une simple tasse de thé pouvait se transformer en course poursuite ? (Là, lecteur, lectrice, si ce n’est pas du suspense pour te faire regarder l’épisode, je ne sais plus quoi faire).

Une rencontre pour le moins tendue.

Last Tango in Halifax est une comédie romantique familiale à la fois touchante et bouleversante qui ne donne pas dans le pathos ni dans le bon sentiment. Les émotions sont disséminés, ici et là, avec parcimonie et justesse. Le casting remarquable (même si je ne connaissais aucun de ces acteurs je sais reconnaître le talent lorsqu’il est sous mon nez) confère à cet épisode pilot une atmosphère attachante et presque reposante. Les dialogues tantôt incisifs, drôles et dramatiques sont essaimés avec modération pour ne pas ennuyer le téléspectateur mais juste assez pour le faire rester au bout des 56 minutes qui semblent passées à une vitesse surprenante. Je ne saurai être assez élogieuse à propos de cette série et ne vous la recommanderai jamais assez chaudement. Si vous me lisez régulièrement, ou pas d’ailleurs, vous connaissez tout mon amour pour les histoires de famille, qu’elles finissent bien ou mal, et vous devez donc me faire confiance quand je vous vante les mérites de Last Tango in Halifax car, cette histoire là, est de loin décemment écrite et décemment réalisée. On croit à ces personnages qui se retrouvent après tant d’années, on croit à leur authenticité, à leurs maladresses, à leurs doutes et à leur envie attendrissante, même à leur âge, de tout recommencer et de croire encore au bonheur. Une bonne série repose avant tout sur une histoire bien racontée, même si elle manque parfois d’une certaine originalité.