LE PETIT DESORDRE DE LA MER de Joelle Ecormier

Publié le 30 juillet 2013 par Amandine97430

Quatrième de couverture des Éditions Océan:Pourquoi ne me sauves-tu pas cette fois ? Ce n’est pas possible de te dire ce qui arrive. C’est toi la devineresse, toi qui fais semblant de lire ma vie dans les arabesques de mon marc de café. Et moi qui fais semblant de croire. Peut-être sais-tu que tu ne verrais rien ce coup-ci, peut-être que tous les dessins seraient effacés, que ma tasse resterait blanche. Est-ce que cela te ferait peur ce silence plus grand que les autres ? Sais-tu d’avance que de tout cet abîme il n’y aurait rien à dire, rien à faire, que nous avons usé tous les subterfuges. Suis-je arrivée au bout de ta main charitable, Andreea ?Tu m’as toujours épargné le versant nord, le plus difficile. Et là tu me le laisses.
Andreea, je crois que je suis en train de m’effacer du monde.»

Mon avis:Depuis longtemps,j’entendais parler de l’auteure réunionnaise Joëlle Ecormier sans pour autant franchir le pas car jusqu’à maintenant,je n’avais jamais eu l’occasion de lire ses romans.Il est évident que Le petit désordre de la mer m’a donné envie de lire davantage de romans de l’auteure notamment ceux qu’elle a écrit pour la jeunesse.Par ailleurs,j’ai fait découvrir ce livre à ma mère qui tout comme moi l’a beaucoup aimé,j’espère qu’il en ira de même pour vous.

« Barbara Zara est en train de disparaître, de déserter sa vie, de s’enfuir de la vie. Auteure reconnue de livres pour enfants, Barbara n’a plus qu’une histoire à raconter, celle belle et triste de La Fille de l’Air. Ses enfants la rattachent encore à la terre alors qu’elle voudrait parfois s’envoler, ne plus sentir le poids des choses (…) ».(Extraits Le petit désordre de la mer)

Pourtant,les débuts avec cette œuvre n’ont pas été faciles.L’introduction avec « la Petite fille de l’air » était magnifique peut-être un peu trop d’ailleurs car j’ai  eu quelques difficultés à entrer dans l’histoire elle même par la suite.Dans le premier chapitre par exemple,j’ai eu du mal à cerner quel était le rapport entre la narratrice et la petite fille de l’air.Au départ,c’était très confus et on a du mal à savoir qui est l’écrivain,qui est Andreaa.Il faut dire aussi que la mise en page du texte est très serrée,ce qui étouffe le texte .De plus,la ponctuation est quasi inexistante,le texte manquait d’aération pour moi.Néanmoins,ce sentiment de confusion disparait au fil des pages,ce qui laisse au lecteur l’opportunité d’apprécier à sa juste valeur la plume talentueuse de Joëlle Ecormier.

Sur la quatrième de couverture,on compare l’écriture de la romancière à de la poésie.Il est vrai que Joëlle Ecormier a une façon bien à elle d’évoquer les sensations,les impressions et les émotions.Par le biais de sa narratrice,elle nous parle de choses de la vie quotidienne mais qui pourtant revêt sous sa plume,une dimension enchanteresse magique et magnifique.Et ce,même dans la tristesse.Elle révèle un monde qu’on voit tous les jours et qui pourtant,nous échappe.Là où on ne verrait qu’un courant d’air soulevant une écharpe,elle y voit une fille transparente qui tente de s’accrocher à la vie.A travers le regard de l’auteure,même la disparition la perte ont quelque chose de puissant,de beau mais aussi un côté dévastateur.La réalité n’est pas enjolivée,elle est juste comme on devrait la regarder la voir.Le lecteur aura peut-être envie d’entrainer son regard,de l’exercer afin de voir les choses de la façon dont Joëlle Ecormier les voit.Si tant est que cela soit possible mais j’y crois personnellement.

« J’ai pensé que ma mère ne reviendrait pas lorsque j’ai trouvé la petite broche en perles de verre montée sur une épingle dorée. C’était mon cadeau à sa dernière fête des mères.Je n’ai jamais cessé d’être cette petite broche abandonnée ».(Extraits Le petit désordre de la mer)

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’art et la manière d’être attirée invariablement par des histoires qui mettent en scène des blessés de la vie.Des gens qui ont tout perdu,des gens qui fuient,des gens qui ont peur.Des gens qui se battent envers et contre tous,contre eux-mêmes surtout mais parfois aussi contre le monde.Le petit désordre de la mer en fait partie avec une auteure qui n’est pas sans rappeler une autre romancière,Delphine de Vigan.Avec la poésie en plus néanmoins.

Ma note:17 sur 20