Je descends du train à Clapham, sors mon téléphone met en route le GPS – parceque le gymnase est au milieu de nulle part – et 20 minutes plus tard, je rentre dans un centre communautaire déserté. Il y a juste deux jeunes-femmes qui m’accueillent avec un grand sourire. Elles me demandent d’enlever mes bijoux et si j’ai déjà fait du cerceau ; je secoue la tête en précisant que j’ai fait un peu de trapèze.
Je me change rapidement et entre dans le gymnase et surprise (ou pas) il n’y a que des filles ;) on commence par une demi-heure d’échauffement. Au programme ? Séance intensive d’abdominaux : parabole, parabole inversée, pompes… Et puis… après l’effort, le réconfort ! On s’approche des cerceaux. J’ai toujours cette même excitation mêlée d’angoisse à l’explication des exercices. Je m’approche avec gourmandise de la barre du cerceau et retrouve avec enthousiasme les automatismes du trapèze.
Mêmes positions étranges, équilibres improbables et brûlures de frottement. Je regarde avec un peu de nostalgie ma voisine de droite dont c’est le tout premier court de cirque aérien. Elle a du mal à se hisser sur le cerceau, s’angoisse à l’idée de faire le moindre mouvement, de tomber, de se blesser… mais son visage s’illumine à chaque étape qu’elle franchit sous le regard bienveillant de l’instructrice.
Extenuée mais heureuse, je rentre. Demain, j’aurai les abdos en compote et les jambes douloureuses mais pendant une heure et demi, après une longue journée au bureau j’ai joué comme un enfant. Je regarde les quelques photos qui ont été prises et sourit en voyant su mon visage le même sourire que mon fils quand il découvre un nouveau jeu.