Jersey, un paradis du nord (et pas uniquement fiscal)

Par Manveru

Aujourd’hui une aventure spéciale de nouveau m’attendait : la visite de l’ile de Jersey.

Assez tôt le matin je suis arrivé au port de Granville, où j’ai pris le ferry en direction de Saint Hélier, la capitale d’ile. Un conseil : il est bien de réserver la place avant de venir et la compagnie de ferry exige de venir pour l’enregistrement environ 1h avant le départ. Dans mon cas le bateau partait à 9h00, mais j’ai du être sur place déjà à 8h00. Granville possède les parkings gratuits à la proximité du port où nous pouvons sans problème laisser la voiture. Une fois enregistré et passé des douanes, nous partons avec le bateau.

Jersey de loin

Château Elisabeth

Port de Saint Hélier

Le voyage dure environ une heure. Arrivé sur place, nous passons encore une contrôle des passeports et cartes d’identité et ça y est ! Nous sommes sur le territoire d’un nouvel état à visiter :)

Ma première impression de Jersey, c’était qu’il n’y a pas beaucoup de différence avec la Grande Bretagne. Nous y retrouvons l’architecture anglaise, de la conduite à gauche, des fish and chips, des british breakfast (que j’ai mangé en guise d’un déjeuneur :D) etc. Nous voyons ensuite un peu de différence dans des bâtiments plus anciens de l’ile, qui sont d’avantage liées à la tradition normande que britannique et dans les noms géographiques qui sont tous en français.

J’ai passé environ 3 heures à me balader dans la ville de Saint Hélier et à découvrir son histoire, l’architecture. Ensuite j’ai pris un des bus qui permettait de faire le tour de l’ile et voir les points marquants. Il faut quand même savoir qu’en voiture il faut parcourir environ 65 km. Il y a aussi un sentier pédestre de plus que 100 km.

L’ile de Jersey est un cas bien particulier : de fait, c’est une principauté dirigé par la Duchesse de Normandie … ou plutôt la reine Elisabeth II d’Angleterre.

Jersey est dirigée par un bailli et par un parlement, les États de Jersey (51 membres élus). Les États comprennent actuellement le Bailli, le Lieutenant-Gouverneur (représentant de la Duchesse de Normandie), dix sénateurs, les connétables des douze paroisses, vingt-neuf députés, l’Avocat Général et le Procureur Général.

Jersey ne fait pas partie de la couronne britannique, c’est uniquement l’union personnelle et par « convenance » des affaires extérieures sont gérés par le pouvoir exécutif de la Grande Bretagne. L’absence de personnalité juridique ne veut pas dire pour que le bailliage est assimilé au Royaume-Uni (dont l’État a été formé par l’Union des anciens royaumes d’Angleterre et d’Écosse et la principauté de Galles). Mais historiquement, le duché de Normandie n’a jamais formellement cessé d’exister en tant qu’état (devenu indépendant du Royaume de France) alors même qu’il ne subsistait plus ensuite que sur ses dernières terres insulaires.

Le gouvernement autonome s’occupe des affaires intérieures et des relations internationales en ce qui concerne les questions d’impôt, d’environnement, de travail, de culture, de commerce et d’autres questions qui ne touchent pas aux droits de la Couronne.

Ce statut particulier de l’ile lui permet de profiter de son autonomie, et souvent elle est considérée comme un des paradis fiscaux (il est vrai que le nombre des banques y est très important et des institutions financiers sont une source très important de la revenu sur l’ile). Nous pouvons également observer quelques signes matériels de la richesse sur l’ile, telles que des grandes résidences très riches et des voitures bien chères.

Le système féodal de Jersey s'est maintenu jusqu'à nos jours (mais sans pouvoir politique et judiciaire). Il existe en effet plus d'une centaine de fiefs, à la tête desquels se trouve un « seigneur », ou une « dame ». La Couronne britannique en la personne du duc de Normandie, la reine Élisabeth II, possède quelques-uns de ces fiefs, ayant appartenu à des abbayes ou à des prieurés bas-normands, avant le XVIe siècle.

Jersey est habitée par environ 100 000 personnes, dont à peu près 51% des Jersiais (citoyens d’état du Jersey). Le reste de la population est constitué principalement par des britanniques, ensuite des irlandais, portugais, et des français. Apparemment, maintenant il y en a beaucoup des immigrés polonais. L’ile utilise sa propre monnaie en parallèle de livre anglaise, qui néanmoins peut servir uniquement sur l’ile de Jersey. Trois langues sont parlées à Jersey : l'anglais (85% de la population), le français (environ 15%) et le jersiais (parlé par environ 3% des habitants, étant le patois normand).

L’histoire

En termes d’histoire, Jersey était habité depuis très longtemps, surtout qu’elle a devenu une ile uniquement il y a 4000 ans environ à cause d’augmentation des niveaux des mers. Les tribus néolithiques ont laissé des dolmens et monuments funéraires qui peuvent être toujours trouvés sur l’Ile (mais je ne les ai pas vu lors de mon bref passage)

L’ile était habitée par des tribus celtiques à partir d’environ 300 av. J.C.

Au VIe siècle, selon l’hagiographie, saint Hélier aurait évangélisé Jersey, demeurant une quinzaine d’années sur un rocher dans la baie de la Ville avant son martyre aux mains de pirates. Le village construit autour de l’église fondée à sa mémoire sur les dunes de la côte voisine est devenu la ville de Saint-Hélier, capitale de l’île.

Après un période de dépendance bretonne, l’île qui religieusement dépendait traditionnellement de l'évêché de Coutances, lui-même dans l'archidiocèse de Rouen, a été naturellement incorporée au duché de Normandie après 933.

En 1204, le roi de France Philippe-Auguste conquiert la Normandie. Les îles de la Manche restent sous le contrôle de Jean sans Terre, roi d’Angleterre et duc de Normandie, ce qui marque la séparation politique entre la partie insulaire de Normandie et la partie continentale.

Les Constitutions du roi Jean Sans Terre assurent les libertés et l’autonomie des îles - c’est l’origine du gouvernement de Jersey.

Le château de Mont-Orgueil est construit afin de défendre l’île contre les Français. Le château, qui domine la côte à l’est de l’île, est un symbole de l’indépendance de Jersey.

Les siècles suivants ont laissé Jersey plus ou moins dans l’ombre d’évènements mondiaux.

En XVIe et XVIIe siècle, les défenses fortifiées de l’île étaient renforcés pour tenir compte de l'usage du canon et le château de Mont-Orgueil était remplacé par une forteresse sur l’îlot « L’Islet » occupé par l’ancienne abbaye de Saint-Hélier (désaffectée à la Réformation). Le nouveau château Elizabeth garde l’entrée du port de la ville.

Lors des perturbations de la Guerre Civile d’Angleterre, Jersey accueille Charles, Prince de Galles, héritier au trône. À la suite de l’exécution de son père, Charles Ier, le prince est proclamé roi sur la place du marché de Saint-Hélier le 17 février 1649. Jersey est donc le premier pays à reconnaître le nouveau roi. Après la restauration de la dynastie en 1660, le roi Charles II montre sa reconnaissance pour l’abri offert par Jersey en offrant la masse en argent que l’on voit aujourd’hui aux séances de la Cour Royale de Jersey et des États de Jersey. George de Carteret, Bailli de Jersey, reçoit des terres en Amérique du Nord – c’est la fondation de l’État du New Jersey.

La bataille de Jersey, le 6 janvier 1781, fut la dernière tentative française de conquérir l’île. Après cette attaque, l'île anglo-normande fut protégée par la construction d'une trentaine de tours rondes de Jersey.

Pendant la deuxième guerre mondiale, l'île a été occupée par les troupes allemandes de la Wehrmacht entre 1940 et 1945.

Visite de Saint Hélier

Une belle maison

Chambre des Etats, le parlement du Jersey, pas très impressionnant, mais il y a que quelques dizaines des députes, ils gagnent 50k£ pour siéger deux fois par semaine dans cette institution...

Centre ville de Saint Hélier, remplie des boutiques duty free

Des villes de Jersey sont très fleuries, ceci fait vraiment plaisir de regarder des compositions pleines des couleurs !

J'aime bien ce type d'architecture brittanique

Crapaud, le symbole des Jersiais

Des restaurants sont en grande variété à Saint Hélier et dans les autres villages de l'ile

La mairie de Saint Hélier, appelé ici "salle paroissiale"

Quelques quartiers un peu plus éloignées du centre-ville, nous avons des volets dans les fenêtres de style anglaise (ouverture vers la haut), ce qui fait un curieux mix entre ce que nous trouvons en France et en Angleterre.

Un des nombreuses églises de l'ile... je n'ai pas eu le temps de visiter les intérieurs cette fois-ci par contre.

J'aime bien les briques/pierres de la maison à droite, j'ai vu pas mal des bâtiments construits avec ce type de pierre.

Quelques maisons un peu plus dans le style anglais

Retour vers le centre-ville

la halle des marchés

Noms bilingues des rues, la plupart des endroits sur l'ile a des noms en français/jersiais, parfois ils ont également un nom en anglais.

Petits bâtiments mignons :D

Quelques habitants locaux joyeusement artistiques ...

La maison avec des vitraux, j'en rêve d'en avoir une maison avec des vitraux ! avec le soleil tombant dedans ceci doit être magnifique.

Howard Davis Park, vraiment très intéressant et plein des couleurs

Les muettes, elles sont partout

Mémoriel des soldats britanniques et américains morts dans la libération de Jersey

Départ en route autour de l'ile ... château d'Elisabeth

Saint Aubin

Beaumont

Fort Saint Aubin

Saint Aubin de près

Des belles dénivelés

La campagne

La Corbière, tour de radio et anciennes bunkers et installations allemandes de l'époque de 2eme guerre mondiale

La phare de la Corbière

Une des tours rondes (système de défense de l'ile contre les français)

De nouveau en route

Saint Ouen, très belles paysages, et ces voitures ...

Des joueurs de golf sont là, des belles voitures, le monde des riches est là

Des fleurs, tellement des fleurs

Greve de Lecq

Encore une de ces tours de défense

La plage de Greve de Lecq

Dans la Paroisse (commune) de St Mary

Saint John

Une des manoirs jersiais

Saint Martin

Fliquet

En arrivant à la ville de Gorey

Château du Mont Orgueil à Gorey

Gorey, une ville vraiment trop mignon

Le retour vers Saint Hélier et quelques maisons dans le style anglais