La "Révolte du vinaigre" au Brésil

Publié le 19 août 2013 par Copeau @Contrepoints

À la presse et à la police qui accusent les "vandales", un documentaire oppose l'autre versant des choses, résumé par les slogans des manifestants : "Le vandale, c'est l'État".
Par Fernanda Canofre, traduit par Henri Demoulin pour GlobalVoices.

Parmi les manifestants de tout âge qui sont descendus dans les rues de Fortaleza, dans l’État du Ceara au Brésil, au cours des manifestations qui ont secoué le Brésil ces derniers mois, il y avait quatre journalistes qui filmaient, caméra au poing. Le résultat : un documentaire indépendant intitulé "Le vandalisme" et qui porte la signature du Collectif Nigeria.

Les médias traditionnels brésiliens souffrent d'une crise de crédibilité auprès des manifestants, mais les mass medias ont dû dernièrement consentir un espace à la "masse des médias" venus de la rue. Les vidéos en direct, les transmissions "en live" de Midia Ninja, sont devenues la voix officielle des rues, du nord au sud du pays. Néanmoins, ils sont peu nombreux à avoir réussi comme le documentaire "Com vandalismo" la synthèse des différentes atmosphères durant les manifestations.

Au travers de photos peu éditées et des longues séquences vidéo, ce film critique le discours habituel des médias traditionnels, qui classent les manifestants entre "pacifiques" et "vandales". Il cherche au contraire à comprendre les causes des événements plus que leurs conséquences. Le ton est donné dès le début avec cette question : "Quelle peut-être la motivation d'une désobéissance civile ?"

En ne se limitant pas seulement à couvrir les événements survenus à Fortaleza en juin et juillet dernier, ce documentaire fait une analyse du climat général des manifestations dans tout le Brésil pendant cette période. Il accompagne l'évolution de ces manifestations qui ont commencé par des protestations contre le retard dans l'attribution de cartes d'étudiants puis se sont transformées ensuite en revendications liées à des questions majeures concernant l'éducation, la santé publique et la politique. Comme c'est arrivé dans d'autres États, quand le nombre de participants s'est accru, les divisions et les malentendus entre eux ont fait de même.

À la presse et à la police qui accusent les "vandales", les réalisateurs opposent l'autre versant des choses, résumé par les slogans des manifestants : "Le vandale, c'est l'État". Ce film propose un contrepoint pour faire prendre conscience de sujets tels que les expropriations pour faire place aux chantiers préparant la Coupe du monde et la violence de la police militaire, entre autres.

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