Fin du Livret A en toute discrétion...

Publié le 29 avril 2008 par Rebus
 
 Pas les sujets qui manquaient aujourd'hui, j'aurais pu parler du nouvel abandon en rase campagne des droits de l'homme par Sarkozy. Ébloui par le soleil de Tunisie, celui ci est persuadé que Ben Ali est un grand démocrate et le dit. On commence à les connaitre nos décomplexés, les affaires sont les affaires et, si Pékin vaut bien quelques humiliations, bon, il serait mal venu de faire la leçon à Tunis.

  D'autant plus qu'un natif célèbre de Tunisie, aujourd'hui Maire de Paris s'est empressé de s'excuser auprès de notre peu glorieux président de l'embarra qu'il avait éventuellemnt causé en faisant des risettes au dalai lama. Bie,, ça, Monsieur Delanoé de ménager la chèvre et le chou, le Tibet et Pékin, les droits de l'homme et Sarkozy. Dommage que Sarko, toujours élégant ait aussitôt cafté cet aplatissage du maire de Paris. Dommage mais, bien fait, na !!!

  J'avais prévu de parler de Bertrand et de son projet non négociable pour les retraites, mais comme laissé en commentaire au Petit Sarkopathe Illustré, euh, non, Bertrand, c'est des poussées d'urticaire assurées... Sur son projet, on peut citer ce sondage tordant des Échos qui nous assurent, sans rire, que les français sont favorables aux 41 années de cotisation. On peut douter des conclusions du sondage mais il apporte quelques éclairages intéressants. On y apprend que, étonnamment, les ouvriers et employés seraient nettement moins favorables à cette mesure que d'autres professions.

  Professions que l'on ne nomme pas mais, tout simplement, cette réticence ne serait elle pas en rapport avec la pénibilité des métiers, l'espérance de vie réduite des ouvriers vis à vis des cadres, ou simplement les rémunérations de ces retraites. Pour rappel, il n'y a toujours aucune négociations, pourtant promises par Fillon en 2003, sur la pénibilité des métiers...

  Bon, ceci dit, revenons un peu au livret A, un sujet que j'avais déjà évoqué dans un billet plus ancien. Le Livret A est un gros gâteau sur lequel les banques louchaient depuis longtemps. Et bien, le gâteau est livré clés en mains (un gâteau se livre-t-il comme une voiture ?) depuis hier avec les compliments du gouvernement Sarkozy. Camouflé dans Loi de Modernisation de l'Économie, très peu évoqué dans les médias, c'est tout simplement l'avenir du logement social qui est remis en cause par cette captation.

  Bon, faut les comprendre les banques. Elles épongent à coups de milliards leurs spéculations hasardeuses et là, il y avait un pactole qui ne demandait qu'à être ramassé. Un petite plainte au niveau européen, quelques rencontres avec les têtes pensantes du gouvernement (oui, même Lagarde) et hop, l'affaire est dans le sac.
 Pour situer le cadeau et ses conditions mirifiques, le Livret A c'est 143 milliards d'euros, garantis à 100 % par l'état et pierre angulaire du logement social en France. La transmission du magot aux banques remet tout simplement en cause ce financement. L'État ne garantira plus que 60 %, transmis au CDC à l'ouverture du livret A par la banque, les 40 % dégagés ainsi pouvant être engagés sur des opérations plus spéculatives ou rentables.

 Désengagement de l'État à nouveau vis à vis de la solidarité nationale et coup de pouce à nos banquiers dans le besoin. Elle est pas belle la vie en Sarkozie?