Hanayamata : pour prolonger l’été, venez danser le Yosakoï !

Publié le 27 août 2013 par Paoru

En cette dernière semaine de vacances, j’avais envie d’un peu de légèreté. Après deux dernières critiques aux thématiques plus cérébrales, Opus et Zéro pour l’éternité, parlons aujourd’hui de Hanayamata de Hamayumiba, aux éditions Doki-Doki, dont le premier tome est sorti il y a quelques jours.

Ce titre a débuté en 2011 au Japon dans le mensuel Manga Time Kirara Forward (Puella Magi Madoka Magica, Merry Nightmare) de l’éditeur Hôbunsha, qu’on connait aussi pour K-ON!. Entre tranches de vie, aventures sympathiques et surtout personnages féminins à la mignonitude maximale, Hanayamata est donc parfaitement à sa place parmi ses petits camarades, en apportant une petite touche culturelle sur le folklore nippon : le Yosakoï, une danse énergique que l’on peut voir durant les matsuri.

Certains d’entre-vous connaissent sans doute déjà l’auteur, Hamayumiba, puisqu’il a signé auparavant Un carré de ciel bleu, publié en France chez Doki-Doki. Il a également participé a d’autres titres au sein de collectif comme K-ON Anthology et dispose d’une expérience notable dans le doujinshi de 2005, l’époque de ses débuts, à 2009.

Je termine les présentations en précisant que la série compte pour l’instant 3 tomes au Japon et qu’elle est toujours en cours, avec un volume tous les 10 mois, en gros. Le second tome arrivera chez nous en novembre.

Et maintenant, en route pour l’article !

Et si on dansait ?

Naru Sekiya est timide. Beaucoup. Tout le temps. Sa vie est donc des plus solitaire, morne et banale. Oh, bien sûr, Naru rêve de mondes imaginaires, de princesses en jolies robes. Mais les rares personnes qui la remarque ou qui la connaisse lui explique qu’à 14 ans il est temps de laisser de coté ses contes de fée et de s’ouvrir un peu au monde ! Néanmoins, les jours de notre collégienne continuent de se suivre et de se ressembler : discrets, gris et sans saveur.

Jusqu’au soir où elle croise le chemin d’une jeune fille dans un magnifique costume, qui danse gracieusement sous les étoiles… Une fée ? Naaaaan, Naru a surement du rêver. En fait, la réalité va se montrer beaucoup plus… déroutante. Cette demoiselle existe belle et bien et il s’agit d’Hana, une nouvelle camarade de classe venant des États-Unis pour partager sa passion : le Yosakoï !

A l’opposé de notre héroïne, Hana est pleine de vie, extravertie, enjouée, spontanée et elle se moque bien de se faire remarquer. Malheureusement pour notre timide écolière, l’américaine se souvient très bien de leur rencontre et elle va bruyamment harceler Naru pour l’initier à sa danse traditionnelle japonaise préférée et former un club. Une activité où l’on doit danser devant les gens, être le centre d’attention d’une fête ? Mais c’est complètement impossible !!! Mais, face à la ténacité d’Hana, la magie du Yosakoï et de ses costumes, face à l’espoir d’une vie un peu plus colorée… La vie de Naru pourrait bien commencer à changer !

C’eeeeeest miiiiiignooooon !

Comme je vous l’avais dit en introduction et comme vous l’avez deviné en lisant le résumé, nous voici avec une série qui joue sur des personnages féminins assez jeunes, purs, craquants… Mignons quoi, ou kawaï si vous préférez. En faisant le choix d’un scénario en tranches de vie pour ce premier tome, le mangaka laisse toute la place à ses protagonistes principaux et son duo phare : Naru et Hana. C’est sur cet antagonisme que fonctionne la série pour le moment : la première est excessivement timide, rougit jusqu’aux oreilles dès que plus d’une personne la regarde, manque de confiance en soi… Toute la panoplie habituelle. L’excès inverse est personnifié par Hana, qui porte l’étiquette de l’excentrique américaine, chatoyante comme sa blonde chevelure, bondissante telle une jeune féline encore non apprivoisée.

C’est d’ailleurs un petit jeu du chat et de la souris qui se joue dans ce premier volume : Naru est mortifiée d’être la cible de cette nouvelle arrivante excentrique qui attire les regards et qui l’entraîne sous le feu des projecteurs, alors que c’est son pire cauchemar. Même si le Yosakoï intrigue réellement Naru, elle préfère s’en contenter en songe, rangé dans son jardin secret. Elle va donc progressivement faire un blocage et se braquer, mais Hana est des plus opiniâtre.

Malheureusement pour cette dernière, dans un pays où le clou qui dépasse attire le coup de marteau, son caractère survitaminé va la pousser rapidement sur le banc des exclus et quelque chose se débloque petit à petit chez Naru : voir une fille qui demande à tout le monde d’être son amie et de partager son aventure mais qui se retrouve finalement isolée comme elle va la faire réfléchir… Mais je ne vous en dis pas plus.

Hanayamata narre donc l’histoire d’une amitié naissante en utilisant des voies très classiques. Mais si le fond manque d’originalité la forme est attrayante, les personnages bien mis en valeur et le titre offre finalement ce qu’on attend de lui : une histoire joyeuse, légère, avec de l’humour, une ambiance chaleureuse, des émotions positives, etc. Le titre est également très bien présenté : l’expérience de Sô Hamayumiba, dont je vous parlais plus haut, lui a conféré un excellent coup de crayon pour ce type de personnage. Le chara-design est sans faute notable, la gestion du rougissement parfaitement maîtrisé, les mouvements de cheveux d’Hana toujours agréables à regarder et pour une fois les décors sont à la hauteur.

Habituellement on les néglige dans ce type de récit, et on nous sert des gros plans et plans moyens avec des fonds blancs alors qu’ils sont ici plus présents, en alternant des décors faits mains et quelques trames bien choisies. Ainsi, on gomme un peu le coté superficiel de l’œuvre et on favorise nettement l’immersion du lecteur dans le quotidien de nos héroïnes.

Le Yosakoï, une tradition costumée et festive

En dehors du graphisme, le second plus de ce titre est donc cet ingrédient culturel spécifique au Japon. Quand un manga se fait véhicule culturel, même par petite touche, c’est toujours appréciable. Dans le cas présent je ne connaissais rien de rien au Yosakoï et cet article a été l’occasion d’apprendre que cette danse est, en fait, assez « moderne » pour un élément culturel. Elle est née en 1954 dans la ville de Kochi (au sud de l’île de Shikoku), en réinterprétant la plus séculaire Awa-Odori, la « danse des fous » de la province d’Awa, qui accompagne les festivals d’été japonais. Depuis cette danse s’est répandue dans plus de 200 villes à travers le pays et même au-delà.

Des écoles sont nées et des équipes officielles ont été créées pour participer à des compétitions officielles, qui existent depuis quasiment deux décennies pour les plus vieilles. La danse est même pratiquée dans les écoles désormais. Fait amusant : il en existe même un club en France, à Bordeaux, depuis 2010 !

Le style Yosakoï est très énergique et mélange des mouvements de danse traditionnelle japonaise avec de la musique et des rythmes modernes. Dans le tome 1 d’Hanayamata on apprend que l’un des accessoires emblématique est le naruko, un petit clapet en bois avec un manche qu’il faut faire claquer en rythme. La danse se pratique à plusieurs, dans des costumes très variés tant par la forme que par la couleur. Pour vous donner une idée, rien de tel qu’un peu de vidéo et de photos pour vous permettre d’apprécier. C’est assez joli, il faut bien l’avouer !


(Pour regarder la vidéo en HD cliquez sur le petit rouage sous la vidéo )

Fiche descriptive

Titre : Hanayamata
Auteur : Sô Hamayumiba
Date de parution du dernier tome : 21 août 2013
Éditeurs fr/jp : Doki-Doki /
Nombre de pages : 192, n&b et couleur
Prix de vente : 7.50 €
Nombre de volumes : 1/3 (en cours)

Hanayamata © HAMAYUMIBA Sô / Hôbunsha

Vous pouvez découvrir le titre grâce à la preview disponible sur le site de l’éditeur.