Fausse idée n°2 : on peut contre typer une couleur.

Par Sandrine Audras @SandrineAudras

C’est ce que l’on vous dit … dans les grandes surfaces de bricolage par exemple… sauf que ce n’est pas vrai.

Ce n’est pas si simple que cela de "créer" une couleur, alors la reproduire …
Comme cela …
Ce n’est pas possible en 10 minutes !
Même à l’aide d’une bonne grosse machine qui va touiller devant vous 3 ou 4 ingrédients dans une pâte blanchâtre quelconque.

 Bon, certes, ce ne pas tout de le dire : il s’agit d’ expliquer pourquoi maintenant.

*

*

Une couleur, en peinture, c’est quoi au juste ?

Un subtil assemblage que l’on compose à partir des couleurs dites "primaires" que sont le Rouge, le Bleu et le Jaune,  auquel on ajoute – ou retire – une capacité de réflexion de la lumière.

Le Blanc et le Noir ne sont pas à proprement parler des "couleurs", plus des "apporteurs de contrastes". [Pour faire "compliqué", c'est là]

Et c’est la modulation de l’intensité des flux lumineux additionnés qui permet d’obtenir toutes les teintes intermédiaires (pas de panique, c’est expliqué au paragraphe suivant !).

Donc une couleur est totalement déterminée par :

  • La qualité et la quantité des composants de base (et oui, on en revient à cela – cf Fausse idée n°1).

Une couleur peut utiliser jusqu’à 12 pigments différents.
Et ces 12 pigments peuvent donner jusqu’à 50 possibilités différentes de combinaisons pour obtenir une seule couleur….


 Si on a pas la vrai recette… on peut chercher longtemps !

*

  • La lumière.

La sensation de couleur est due au fait que les matières absorbent plus ou moins certaines radiations de la lumière du soleil, en corrélation avec le pouvoir de discernement de nos yeux.
Chaque fabriquant combinant différemment les composants nécessaires pour faire une peinture (re cf Fausse idée n°1).

*
 Si on a pas la même combinaison de composants … on ne peut pas avoir la même réfraction de lumière !

*

*

Le contretypage: vérités et contre vérités.
*

L’idée est de reproduire le plus fidèlement possible une couleur.
Sur présentation d’un échantillon, la machine à teinter va "scanner" la couleur présentée via un spectromètre et en déduire la composition pigmentaire.

Ensuite, se fondant sur les 16 colorants (en moyenne) dont elle dispose, elle va "doser" ces derniers pour les incorporer à ce que l’on peut appeler une base, une finition.

Agitez, mélangez le tout pendant quelques minutes et le tout peut sembler jouer !

Sauf que … comme ce n’est pas la "vrai" recette…. les combinaisons de pigments ne sont pas les mêmes… et le rendu couleur ne peut pas être conforme à l’original.

Et l’on s’en rend compte lorsque l’on compare une peinture contre typée avec une peinture originale sous différentes conditions de lumière: lumière naturelle, lumière tungstène et lumière fluorescente.

*

☛ A la lumière naturelle, les deux teintes paraîtront similaires, mais pas du tout à lumière tungstène et lumière fluorescente.

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

Le changement d’apparence d’une même couleur sous différents types d’éclairage s’appelle le métamérisme.
C’est en partie ce qui permet à un fabriquant de procéder aux tests "qualité" de sa peinture et vous garantir un rendu conforme en fonction de chaque finition (mat, satiné, laque, etc.)

*

Une peinture contre typée qui pourra vous sembler être très proche de la couleur originale d’un fabriquant sous l’éclairage d’un magasin a de très grandes chances de paraître différentes une fois appliquée chez vous, sous vos propres éclairages.

 Un contre typage ne tente de copier que la couleur, et non la qualité de finition.
La copie obtenue ne pourra se comporter de la même façon et son aspect sera différent de celui de l’original.

*

Voilà peut être pour vous l’explication à quelques déceptions rencontrées….
Si vous souhaitez un look, un rendu, une couleur particulière, le plus sûr est d’acheter le produit original !

*

*

Articles Liés

[Dossier Spécial Déco et Préjugés]: Toute la vérité sur la Peinture !