Verdi par Placido Domingo

Publié le 30 août 2013 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky

© gnuckx – Flickr

Après Anna Netrebko, attaquons nous à un autre monument lyrique qui consacre également un album à Verdi, année Verdi oblige.

Placido Domingo dans un album très sobrement intitulé Verdi met son talent au service du maître italien dans ses airs pour…. baryton ! On apprend autour de cet enregistrement que le célèbre ténor entretient une relation très particulière avec ce timbre de voix depuis les tous débuts de sa carrière. Il ne s’agit pas finalement d’une si grande surprise. Souvenez-vous la retransmission de Rigoletto en direct de Mantoue sur France 3 il y a quelques années, le rôle de Rigoletto, baryton, y était tenu par Placido Domindo. Baryton, Verdi, Domingo. Les trois ingrédients d’une mayonnaise réussie ou d’une sauce aigre ?

Quel été pour Placido Domingo ! D’abord une embolie pulmonaire qui l’oblige à annuler de nombreuses représentations et à effectuer un séjour à l’hôpital, les photos de sa sortie sont disponibles sur les réseaux sociaux que Placido Domingo affectionne particulièrement. Encore une âme d’adolescent.
Ensuite il retrouve le chemin des planches et retrouve… Anna Netrebko (quand on parle du loup) au…festival de Salzbourg. Il est comme ça Placido Domingo, quand il est guéri, il est guéri.

Et là, loin de se ménager, le chanteur espagnol enchaîne avec cet album très attendu, dans une tessiture inhabituel même s’il déclare très humblement : "Je ne prétends pas être un baryton"

La couverture de l’album et les photos à l’intérieur ne laisse rien présager de très bon. Placido Domingo se met en scène en tant que… Verdi. Rien que ça. Déjà la dernière fois dans son album Songs nous n’avions pas pu nous empêcher de rire face à la couverture "discutable" et aux choix de ses partenaires comme Zaz. Mais passons sur ce choix de déguisement en Verdi et admettons que l’idée est amusante.

Pourquoi tant d’indulgence ? Mais parce que l’album est formidable. Oui, formidable.

Quelle voix ! Placido Domingo nous enrobe, nous envoûte, nous séduit. "Ma voix se développe vers de plus en plus de couleurs" déclare-t-il. Effectivement ! Le chanteur atteint des sommets. Puissant et tellement solide, son interprétation laisse sans voix. Dès le premier air de Macbeth qu’on lance presque négligemment, on stoppe son activité pour plus se concentrer et apprécier la palette de ce chanteur exceptionnel. Dans Un Bal Masqué, il brille également de mille feux. Un peu moins de d’adhésion peut-être pour La Traviata avant de revenir à des airs magnifiques de Simon Boccanegra et du Trouvère, entre autres.

"Verdi est celui qui atteint le cœur des gens avec ses mélodies" d’après Placido Domingo. En ce qui nous concerne, c’est ce dernier qui nous a atteint.

Qui gagne le match entre Anna Netrebko et Placido Domingo ? Pourquoi en faire un match ? Les deux sont dans la même équipe, celle de l’excellence.

Belle rentrée musicale à tous.

La critique de l’album d’Anna Netrebko est à lire ici.