Comme tout le monde, j'aime bien me garder quelques séries en réserve pour l'été, pour ces moments où il n'y a pas grand chose de nouveau à découvrir. Et Supernatural en fait
partie. Sauf que l'an dernier, alors que j'étais déjà bien en retard et que j'avais seulement vu la saison 6, j'avais arrêté. La saison 6 était assez mauvais dans son ensemble et reste à mon avis
la saison la moins bonne de la série à ce jour. Le problème c'est qu'elle n'était pas à la hauteur des attentes que j'avais pu mettre en Supernatural. La saison 5 concluait un
chapitre important de la série et la saison 6 n'avait pas su rebondir pour nous offrir quelque chose de réellement nouveauté. Eric Kripke, le créateur de la série avait dit qu'il
n'avait pas plus de cinq saisons en tête et forcément, quand l'on commence à étirer une série sur la longueur juste pour le plaisir des rentrées d'argent et des audiences, on se casse les dents.
Mais je me suis lancé cet été après plusieurs moments de doute dans l'aventure de la saison 7. A l'aveugle. Surtout quand l'on me prévient avant avec des messages du genre : "Prépare toi à
t'ennuyer cette saison est catastrophique" ou "Je me suis tellement fait chier avec cette saison".
Tout commençait très mal. Autant vous dire que j'avais déjà envie d'abandonner. Une fois le premier épisode enfilé, je dois avouer que j'ai tout de suite compris de quoi on me parlait.
Effectivement, c'était raté. Mais comment presque tous les season première de Supernatural finalement. Je crois, dans mon souvenir, ne jamais avoir réellement réussi à apprécier
aucun premier épisode de saison de Supernatural. C'est étrange mais c'est un fait. La mise en place de la saison est donc assez brouillonne mais une fois que j'ai senti que l'on
allait avoir une sorte de remix des Tommyknockers (une oeuvre de Stephen King qui sera prochainement adaptée en mini-série pour NBC à nouveau)
j'ai tout de suite accroché. En effet, la saison prend alors une forme beaucoup plus plaisante et amusante. Les épisodes trouvent le moyen encore une fois de se moquer de la pop culture (ce qui
avait été à moitié raté dans la saison précédente alors que la série commençait à amorcer une nouvelle manière de faire les choses).
Du coup, cette saison et le combat des Winchester conte les Leviathan trouve son salut dans une poignée de personnage plus jouissifs les uns que les autres. On peut notamment saluer l'excellent
James Patrick Stuart (Battlestar 1980) qui, dans le rôle du grand méchant de la saison, va réellement nous offrir ce que l'on était en droit d'attendre de sa
part. On peut également saluer Benito Martinez (The Shield) même si ce dernier n'est pas celui qui aura réussi à le plus me surprendre. La saison lorgne donc
énormément sur tout un tas de références prises au cinéma d'horreur et fantastique. Entre l'oeuvre de Stephen King des Tommyknockers on peut également parler des
Profanateurs de Sépultures. Il y a quelque chose d'absolument génial derrière ce genre d'intrigues finalement où des créatures prennent la place des êtres humains (ici ils ont
pour but de créer une manière de nourrir les humains pour les rendre beaucoup plus digestes).
On peut également être déçu par les deux héros, constamment dans le défi, dans la chamaillerie. Alors certes ce n'est pas le cas dans tous les épisodes mais je trouve sincèrement que cela
commence à devenir un peu trop redondant. La série doit s'affranchir de tout ce qu'elle a fait par le passé. Une fois la saison 7 achevée, je ne pouvais pas rester là-dessus. Contre mon avis
personnel de départ (celui d'y aller doucement avec une seule saison), j'ai donc enchaîné avec la saison 8. Et quelle saison. Il faut dire que le public de Supernatural a mis du sien pour que
j'attaque la saison 8. "Elle est bien meilleure tu verras", "C'est l'une des meilleures saisons de la série". Avec de tels arguments, il ne m'en a pas fallu beaucoup pour enchaîner. Surtout que
je n'avais pas détesté la saison 7 tant décriée. La saison 8 est à mon sens (et comme pour beaucoup) celle de la renaissance de Supernatural.
La saison 8 est bonne pour une première raison : on revient à l'origine de la série et à cette opposition entre le Paradis et les Enfers. Tout cela va permettre de mettre en scène un Mark
Sheppard dans le rôle de Crowley de façon jouissive. Ce personnage est d'ailleurs l'une des rares excellentes choses nées de ces dernières années végétatives de Supernatural. Cet acteur,
que j'admire beaucoup pour son talent, va apporter quelque chose de très intéressant jusqu'au bout de la saison. De même que l'apparition à plusieurs reprises de Amanda Tapping
dans un rôle à double tranchant, celui de Naomi : symbolisant le Bien elle est capable de faire le mal simplement pour arriver à ses fins. Le paradoxe de ce personnage va même le rendre si
intéressant que le téléspectateur est déçu de ne pas pouvoir la voir plus souvent à l'écran. La saison va également réussir à se servir du prophète Kevin de façon bien plus intéressante. Le
personnage était assez mal introduit l'an dernier et cette année il sera l'un des atouts maitre de la saison.
On peut encore une fois être déçu par tout un tas de stand-alone particulièrement pompeux. Entre l'épisode autour de Chronos (avec Jason Dohring ou Jason Boring pour les intimes)
qui ne m'a pas passionné pour un clou - le problème vient encore de ces voyages dans le temps que je trouve inintéressants - ou encore Bobby dans un des derniers épisodes de la saison. La
première partie de la saison revient donc à ce que Supernatural sait faire de mieux. Castiel prend une place un peu plus intéressante dans la série et ce même s'il reste malgré
tout l'une des grosses faiblesses de Supernatural à mes yeux. Le tout permet d'attendre par ailleurs un final explosif rendant à Supernatural toute sa dimension de série à grand spectacle
fantastique. Et le cliffangher est alors là pour nous rappeler à quel point la prochaine saison risque d'arriver à nous lancer sur de nouvelles très bonnes idées. Supernatural en
avait besoin et les téléspectateurs également.