La présence simultanée de symptômes de dépression et de troubles liés l’alcool est fréquente et de nombreuses études ont montré que la consommation problématique d’alcool peut être associée à la dépression, non seulement en raison de l’apport accru d’éthanol, mais aussi à cause d’autres facteurs de modes de vie associés à l’excès d’alcool eux-mêmes facteurs de dépression. En revanche, soulignent les auteurs, la consommation modérée d’alcool, en particulier de vin, a été inversement associée au risque de maladies cardiovasculaires. Or les maladies cardiovasculaires et la dépression partagent certains mécanismes physiopathologiques communs. Ici, les auteurs ont donc décidé d’enquêter sur le rôle spécifique de chaque boisson alcoolisée dans le risque de dépression et évalué l’incidence de la dépression légère à modérée sur une cohorte de buveurs. Alors que sur cet échantillon le vin était la boisson alcoolisée la plus consommée, ils ont pu évaluer spécifiquement l’association de la consommation de vin avec la dépression.
· une consommation modérée d’alcool de 5 à 15 g / jour est significativement associée à un risque réduit de dépression (HR : 0,72 IC : 95% de 0,53 à 0,98) vs les participants abstinents,
· une consommation de vin de 2 à 7 verres par semaine est significativement associée à un risque de dépression réduit de 32% (HR : 0,68).
Les auteurs soulignent, qu’à leur connaissance, aucune autre étude de cohorte prospective n’avait rapporté de tels résultats sur la relation entre consommation d’alcool ou de vin et risque de dépression. Ils expliquent la relation par l’effet neuroprotecteur de composants comme le trans-resvératrol et par des critères positifs de mode de vie caractéristiques des buveurs modérés et particulièrement de vin. Ils concluent sur cet effet protecteur d’une consommation faible et modérée de vin, mais mettent en garde sur les risques liés à une consommation excessive d’alcool…
Source: BMC Medicine doi:10.1186/1741-7015-11-192 30 August 2013Alcohol intake, wine consumption and the development of depression: the PREDIMED study (Visuel Fotolia)