[Test] Final Fantasy 7

Par Yomigues @Yomigues

Premier né de la plus célèbre licence de chez Square sur la PlayStation, Final Fantasy 7 est considéré par beaucoup comme étant le meilleur RPG de tous les temps. Il est aussi et surtout connu pour être l’opus qui aura permis de faire connaître l’ensemble de ses confrères sur console de salon. Mais Final Fantasy 7 mérite t-il vraiment tant de ferveur et d’engouement à son égard ? C’est ce que nous allons essayer de déterminer aujourd’hui.

La 3D et Gameplay

La plus grande des révolutions avec Final Fantasy 7, c’est qu’il est le premier épisode de la saga bénéficiant  de personnages bodybuildés, allant trop souvent à la salle de musculation. Non plus sérieusement, il est le premier de la saga à être doté de graphismes en 3D.  La pression est grande, surtout qu’après Final Fantasy 6 sur la SNES, les fans attendent au quart de tour ce nouveau volet, qui se déroule dans un univers dans la continuité du dernier épisode, celui de la science fiction.  Et vous savez que les japonais ne déconnent pas avec la qualité, c’est Harakiri en cas de déshonneur…  L’arrivée de la 3D risque t-elle de trahir l’esprit des anciens jeux de la licence ? Les fans apprécieront-ils cette révolution vidéoludique ? L’amorçage sera-t-il réussi ?

 

Autant de questions auxquelles on peut répondre avec un grand OUI. Pour un premier essai, force est de constater que c’est réussi. Comme à l’accoutumé, Final Fantasy 7 se compose de phases d’explorations entre villes et environnements peu hospitaliers.  Vous êtes toujours libre de parcourir la mappemonde comme bon vous semble, vos moyens de transports seront les chocobos, une camionnette, un sous-marin et un Aéronef. Les combats sont toujours en Active Time Battle, l’une des grandes nouveautés étant que l’opus se voit désormais rythmé par l’apparition ponctuelle de cinématiques tout au long du jeu. Le support du CD octroie une capacité de stockage de 40 minutes de vidéo, inédit et hors-norme en 1997.

La 3D permet aussi de rendre les combats plus réalistes avec l’apparition de la gestuelle : les monstres bougent, peuvent avoir une taille impressionnante (CF les Armes) et chaque personnage a une réaction lorsqu’il est attaqué, jette un sort ou use de  sa Limit Break. Le Chara-Design est confié à Tetsuya Nomura (FF 5,6,8,10, The Wolrds Will Ends With You, Kingdom Hearts) qui a fourni un travail impressionnant de classe et de bon goût, la réalisation et le scenario à Kitase Yoshinori ( Mystic Quest, Chrono Trigger), la bande son quant à elle est confiée à Nobuo Umetsu que l’on ne présente plus.

 

Le jeu est créé avec des logiciels surpuissants de l’époque tels que PowerAnimator et Softimage, ce qui donne naissance aux décors en 3D précalculés et aux personnages en 3D temps réelles.  Afin de nous offrir un jeu plus vrai que nature, des artistes de chez Square dessinent des environnements faits mains. Ceci rend le jeu plus immersif et nous fait oublier les temps de chargements  alors inexistants sur les consoles NES et SNES. Un travail d’orfèvre nécessaire pour ce jeu qui aura une grande influence sur le monde du RPG.

Les combats

 

Chaque Final Fantasy a apporté sa nouveauté au niveau des combats et FF 7 ne déroge évidemment pas à cette règle, faut pas déconner non plus ! Hiroshi Harata (programmeur des combats) invente les Matérias. Alors kézako la matéria les enfants ? Les matérias sont des sphères que vous trouverez, gagnerez, tout au long du jeu. Il existe quatre sortes de matérias, de quatre couleurs différentes : les vertes servent pour la magie, les rouges pour les invocations, les jaunes pour les capacités (voler, double attaque), les violettes pour des attributs de statuts (HP+ 10%, ect…).

Les matérias peuvent s’équiper sur vos armures ou vos armes. Simplissime non ? Et bien pas tant que cela. Les matérias pouvant se combiner, si vous utilisez judicieusement vos neurones, vous pourrez créer des effets dévastateurs et surpuissants, tel que l’arrêt du temps ou l’empoisonnement de votre ennemi, la possibilité de soigner tous vos compagnons en même temps,  voir le désapage du top que porte Tifa… Bah quoi, on peut toujours rêver non ?

Pour optimiser au maximum vos matérias, il vous faudra les utiliser régulièrement. Si vos personnages gagnent de l’expérience tout au long du jeu, il en est de même pour vos matérias. Ainsi, négliger une matéria restaurer risquerait bien de vous priver du sort soin X, pourtant plus que nécessaire à un certain stade du jeu, alors méfiance !

Autre nouveauté (on en finit plus c’est la foliiiiiiiiiie), les Limit Break. A force de s’en prendre plein la tronche, nos héros ont une jauge qui une fois remplie, donne l’accès à une commande appelée… Limite. Il y a deux limites différentes par niveau, sachant qu’il y a quatre niveaux. Il y a donc deux limites de niveau un, deux de niveau deux, ect…

Elles se débloquent sous certaines conditions : anéantissement d’un nombre d’ennemis par le personnage à qui vous souhaiter apprendre une limite, quête annexe, level up, ect… Il vous faudra donc faire preuve d’une grande patience pour jouir de toutes vos attaques..

Les Armes, monstres gigantesques issus de la terre, seront votre défi ultime, en particulier celle d’émeraude et de rubis. Avec respectivement un million  et 800 000 HP, des attaques à plus de 6000 et des conditions particulières pour les battre, les gamers les plus hardcores auront de quoi faire !

Les quêtes annexes

FF7 fourmillent de quêtes annexes qui allongent considérablement la durée de vie du jeu. Il vous faudra environ une bonne quarantaine d’heures pour terminer l’histoire principale, mais il serait dommage de passer à côté de ces quêtes qui vous permettent d’en apprendre souvent plus sur vos héros et vous délivre bien souvent les dernières armes ou invocations.

La quête de Youffie est par exemple assez amusante, alors que vous allez sur son île, celle-ci vous dérobera toutes vos matérias… Il vous faudra la retrouver et comprendre pourquoi, tout ceci vous laissant tout de même obtenir l’invocation Leviathan.

 

L’histoire de Vincent Valentine, personnage optionnel ayant pourtant un rôle majeur, est aussi passionnante. Ancien Turk, découvrir son passé mystérieux lié à celui d’Hôjo est un vrai plaisir, d’autant que cela vous permettra d’avoir sa dernière limite et son arme ultime.

La quête du chocobo doré est à la fois la plus légère et pénible du jeu. Il vous faudra aller à la ferme Chocobo, accouplez des chocobos particuliers entre eux avec une noix spéciale (allez savoir ce qu’ils font de cette noix les dégueulasses)…  Les quêtes annexes rajoutent facilement une bonne vingtaine d’heures de jeu supplémentaires.

Le scénario

Très proche de la mentalité issu de la religion du Shintoïsme, Final fantasy 7 est un titre qui se met au vert et qui défend la planète. Dans ce monde, tout fonctionne grâce à l’énergie Mako que ponctionnela compagnie Shinra. Le problème, c’est que l’énergie Mako est la source de vie même de la planète et à force de trop en abuser, la planète finira par se mourir. Final Fantasy 7 est donc un titre écologiquement engagé, ce qui explique pourquoi les héros principaux sont des « terroristes » issus du groupe AVALANCHE, qui tente de détruire les usines Mako afin de sauver la planète.

Si cet aspect traité en fond est attrayant, le sel de l’œuvre demeure cependant en son personnage principal, Cloud Strife. Mystérieux et distant, Cloud se présente à nous comme étant un ancien première classe du SOLDAT, groupe d’élite de la Shinra, cherchant à se venger de son ancien ami, le première classe le plus puissant, Sephiroth.


Le jeu finira par nous en apprendre plus sur la réelle identité de Cloud et pour le coup, ce twist scénaristique en cours de jeu est des plus appréciables. Le jeune homme n’a jamais été un première classe du SOLDAT, il ne l’a d’ailleurs jamais été… On apprend  qu’il n’était qu’une simple milice (le rang le plus bas chez la Shinra) et que ses souvenirs se sont mélangés suite à un événement dans le jeu avec ceux d’un autre personnage.

La plongée dans la psyché de Cloud, lorsque Tifa le rejoint dans la rivière de la vie, est pour moi le passage le plus onirique du jeu. Il est traité de façon intelligente et vraiment bien amené. La reconstitution du puzzle qu’est le passé de Cloud est pour moi LE meilleur moment. Je n’ai presque jamais ressenti ça auparavant en termes d’ambiance. C’est mystique, étrange, curieux… J’ai adoré.

Je ne parlerai que de Cloud, mais le passé de l’ensemble des personnages jouables est très bon, Vincent Valentine en tête bien sûr. Pour terminer dans cette partie, ma critique ne serait pas complète si je ne parlais pas de Sephiroth et de la mort d’Aérith.


Sephiroth est certainement le méchant le plus populaire et le plus apprécié de l’histoire des Final Fantasy. Presque invincible, beau, intelligent et le torse à moitié découvert, ses fangirls sont nombreuses… La raison de sa folie meurtrière à Nibelheim le rend en fait profondément humain… Découvrant qu’il est le fruit de manipulation génétique, le pauvre homme perd la boule et veut buter tout le monde…

Quant à Aerith, son décès a fait l’effet d’une bombe parmi les joueurs. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un héros de votre équipemeurt dans un Final Fantasy…  Tellah dans FF 4, Galuf dans FF 5… Je vais vous faire part de mon analyse personnelle. Je pense que le choc vient du fait qu’Aérith est un personnage auquel on s’attache rapidement, de part sa personnalité candide, son tragique passé ou son charme plus doux que celui de Tifa. Ajoutons à cela que c’est une jeune femme pleine de vie et non un vieux crapaud.


La « relation » qu’elle entretient avec Cloud qu’elle drague, son implication et le fait qu’elle meure aussi brutalement des mains de Sephiroth (qui la transperce sans vergogne de son immense Katana et qui vous sourit genre « Hin Hin ») alors que vous étiez parti à sa recherche et surtout, l’utilisation de son thème précisément au moment ou celle-ci s’effondre… Et la montée en puissance de la musique lorsque la matéria de cette dernière rebondit pour la première fois jusqu’au combat contre Jenova…  C’est juste l’une des meilleures scènes dans un jeu vidéo. Quelle tension dramatique, une mort vibrante d’émotions !

Conclusion

Final Fantasy 7 est indéniablement un RPG culte qu mérite amplement toute la ferveur qu’il suscite. Abouti sur tous les points de vue et digne grand frère de Final Fantasy 6, il ouvra une voie royale pour ses petits frères à venir et s’inscrit comme l’un des meilleurs RPG de la PS1, aux côtés de Grandia ou Xenogear. Je lui donne 10 matérias d'invocation sur 10 !

          /10