Le livre se meurt…

Publié le 06 septembre 2013 par Missdonut @YIPIKAII

…mais pas de la maladie à laquelle vous pensez. Le livre se meurt de n’être plus livre.

Crions à tord et à travers que le livre numérique va tuer le livre papier et fermons les yeux sur un mal plus vil. Le livre se transforme petit à petit en moyen de communication, à un objet de pure consommation. Fini les belles bibliothèques, aujourd’hui le livre se lit et se jette. De toute façon ce qu’il y a à l’intérieur de mérite pas bien plus.
Je vous vois déjà monter sur vos grands chevaux mais vous sentez bien que je parle d’une catégorie et non pas de ces livres que chérissent les vraies lecteurs. Cette catégorie mange goulument semaine après semaine la vraie littérature.

Cela fait maintenant quelques années que je vois les symptômes de ce mal ronger petit à petit un monde que j’aime tant. Et cet en regardant un des derniers catalogues d’éditeur que j’ai eu la pleine conscience que le vrai mal se trouvait là. Alors que le livre numérique incite les gens à la lecture et à se tourner également vers le papier, les ouvrages de consommation pure nous dégoûtent de ce qui, pourtant, était à une époque essentiel à notre éducation.

Prenons des exemples qui j’en suis sûre vous parleront. Les people, la politique, le foot. Dans le mois de septembre sort ou va sortir les livres écrits sur ou par : Nana Mouskouri, Muriel Robin, Lorànt Deutsch, Olivier Falorni (député),  Michel Pouzol (Député), Frédéric Thiriez  (Football mise en examen), Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Claude Dassier (Connivences. Dans les couloirs du pouvoir et du foot) , Sébastien Loeb, Rama Yade, Ferry Luc… Est-il encore nécessaire que je m’explique ? Ouvrons les yeux ! 

Ajoutez à cela les pseudo-investigations faites par des pseudo-journalistes, les centaines de régimes qui ne feront que vous faire perdre de l’argent, les hommages malsains qui pleuvent après le décès d’une personnalité…le livre se meurt d’une maladie bien plus grave que le progrès. Il se meurt car nous pensons pouvoir acheter la culture à coup de gros billets. Il y a quelque temps je vous avez parlé de la manipulation des médias, le livre n’est pas épargné. Les livres ne s’écrivent plus par passion ils se commandent en prévision d’un évènement. Combien de manuscrits sur la vie de Mandela sont en train d’être peaufinés à l’heure actuelle, à votre avis ? Et je ne parle pas des auteurs qui à date fixe tous les ans sortent un bouquin comme des machines bien huilées.

Alors je sais ce que vous allez me répondre : "c’est le business". J’en suis bien plus consciente que vous pouvez le croire, ce business paye mon salaire. Mais j’aime à croire qu’il est possible de faire du business sur de la qualité. Le livre est à porté de toutes les mains (ou presque hélas) profitons-en pour parler d’autres choses que des dernières intelligences de Nabilla ou des dernières frasques de Gerard Depardieu. Le livre se meurt et la culture avec lui.

Oui ouvrons les yeux. Nos libraires et écrivains préférés n’y survivrons pas. Mais ils ne sont pas les seuls. Le mal a touché en premier le cinéma qui maintenant n’arrive plus à produire un film original qu’une à deux fois par an. Non, maintenant le cinéma puise dans les livres…

(source image : DOLK)


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