"68" me casse les pieds !

Publié le 30 avril 2008 par Showshoes

Ca fait bientôt vingt ans qu'on nous bassine avec Mai 68. Vingt ans que tous les ans on commémore les évènements de mai 68. Vingt ans qu'on se congratule entre patrons de presse parce qu'on y était sur les barricades, parce qu'on a occupé la Sorbonne, parce qu'on "l'a" fait. Alors c'était pas la guerre, mais c'était presque ça. "On" a fait bouger la société ! De l'Huma au Figaro, en passant par Libé tous les journaux, quotidens, hebos, mensuels, nous annoncent l'anniversaire en grande pompe de mai 1968. 40 ans, ça se fête, c'est incontournable.

... Et insupportable. Tout ça parce que leurs parents avaient fait la guerre, avaient libéré la France, alors il a fallu qu'eux aussi à 20 ans, ils la libèrent de nouveau. Un complexe qu'ils ont érigé en modèle de société.
Je ne suis pas contre 68, je suis contre une commémoration qui n'a pas de sens. Je suis contre les ténors de cette "révolution", révolte, manifestation, (choisir le mot qui vous plaît) qui se cramponnent à leur fauteuil et ce depuis plus de quarante ans. C'est bien simple les soixante-huitards tiennent toujours (encore) les rênes du pouvoir médiatique et/ou politique. Quelques exemples : Edouard Balladur, conseiller aux affaires sociales de Pompidou, est aujourd'hui chargé par Nicolas Sarkozy de la réforme des institutions. Alain Geismar, un des leaders estudiantin est entré au gouvernement Rocard, puis Cresson. Henri Weber, (cofondateur de la LCR) et aujourd'hui sénateur PS, Serge July nous a donné pendant trente ans des leçons de morale via Libération (je suis volontairement iconoclaste), il est aujourd'hui éditorialiste sur RTL. Hervé Chabalier (le patron de Capa), fournisseur exclusif de Canal + tant en docu qu'en fictions, nous inculque la pensée politiquement correct depuis vingt ans, Georges Wolinski à l'origine de Charlie Hebdo et qui travaille maintenant pour Match : toujours aussi sulfureux ?

1968 les a érigé en héros, ils ne veulent plus descendre de leur piedéstal.
Et pour ne plus en descendre ils nous entretiennent dans une infantilisation. Nous les "petits" des générations suivantes qu'avons nous fait pour le bien-être de la société ? Qu'avons nous arracher avec les poings ?
Euh...

  • Avoir vingt ans dans les années 80, ça a donné quoi ?
  • - "Touche pas à mon pote" et la mort d'un étudiant, Malik Oussékine. 
  • Avoir vingt ans dans les années 90, ça se résumait à quoi ?
  • - La chute du mur de Berlin et l'effondrement du communisme. La révolte était ailleurs.
  • Avoir vingt ans dans les années 2000, ça s'est résumé à :
  • -L'effondrement des tours jumelles, et le déclin de l'empire américain. La révolution est tailleur (et pas que sur mesure !)

C'est vrai qu'avoir vingt ans en 68 (en plein boom économique) ça a donné mai 68 et la liberté d'expression.
Et quarante ans plus tard en 2008, un collector, un must have (dixit le magazine Elle), le Liberthé de chez Fauchon au prix de 15€ les 100g.


On est d'accord, c'est cher. Mais la liberté, comme "nos vieux nous l'ont bassiné", ça n'a pas de prix justement !