Les enfants, les parturientes, la divinité Thouéris et son culte officiel... ! (7) en Égypte ancienne !

Par Aimejc @aime_ankh

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Ta Ouret...

De son origine asiatique, elle en avait conservé, au Djebel Silsila, en Haute-Égypte, un rôle de maîtresse des eaux pures !

Voici donc un symbole...

Celui tout à la fois, paradoxalement peut être, de la fécondité ainsi que la férocité !

Férocité d'une mère qui défend sa progéniture...

Elle fut adorée du peuple avec une grande ferveur !

Thouéris "La Grande"...

La netjeret hippopotame !

Musée du Louvre.

© Dr Aly Abbara

Les enfants furent certainement une garantie du maintien des traditions familiales !

Une main d'œuvre supplémentaire...
Ils furent probablement considérés comme une priorité, du moins pour le couple !

Représentés sur les murs des hypogées, nous pourrions même avancer que nos anciens aimaient beaucoup leurs progénitures !

- Fils de fonctionnaires,

- De boulangers,

- Filles de paysans,

- ... Tous n'avaient pas les mêmes chances, ni les mêmes droits, encore moins les mêmes destinés !

Les uns avaient une véritable instruction !

Les autres, la majorité d'entre eux, étaient formés par leurs propres parents et cela dès l'âge de cinq ans...

Certains seront respectés...

D'autres seront asservis durant leur vie !

Quant à la netjeret Thouéris elle fut cette déité hippopotame dont le nom signifiait "la Grande" : mais elle n'était pas la seule à avoir été symbolisée par cet animal, souvenez-vous des netjerout Tawaret,... !

Elle semble avoir été introduite tardivement dans le panthéon égyptien et avoir été surtout en faveur des gens du peuple !

On la vit au Nouvel Empire...

Très populaire donc...

Protectrice...

Elle fut bien liée au monde de l'enfance !
Elle devait veiller sur cet évènement qui nous toucha tous un jour, la naissance !

Ainsi la maternité !

Voilà ce qu'incarnait Thouéris aux yeux de nos anciens !

La poitrine pesante...

La netjeret hippopotame donnait une image bien rassurante du principe maternel, ce qui fit d'elle une divinité aimée, vénérée au cœur même des foyers, bien plus que dans les temples officiels...

Vase en forme de femme agenouillée avec un enfant...
Nouvel Empire, 18e dynastie, vers 1550 à 1295 avant notre ère...
Terre cuite rouge et noire.
h. : 1,6 cm

- Sur les femmes enceintes,

- Mais aussi sur les mères,

Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet !

→ Article n°1 : la naissance, l'allaitement...

→ Article n°6 :
une divinité bien domestique qui pénétra les hypogées...

Statuette tardive...

Turin, Museo Egizio.

S'il existait vraiment un animal sacré en terre de Kemet !

L'hippopotame en fut bien un !

Les grecs ne le nommèrent-ils pas le "cheval du Nil" ?

- "Hippos" signifiait bien cheval,

- Et "potamos", le fameux fleuve...

Et elles furent portées par les femmes enceintes en guise d'œil prophylactique.

En fait, comme vous le savez, ce ne fut pas seulement une netjeret que nos anciens vénéraient ainsi, mais bien plusieurs, Thouéris étant la plus fameuse !

Et si l'hippopotame mâle, animal du netjer Seth, fut toujours perçu comme étant une bête maléfique, la femelle quant à elle, coutumière des berges du Nil fit au contraire toujours l'objet d'une indiscutable bienveillance de la part de nos anciens !

Si sa tête et sont corps furent bien ceux du mammifère nilotique, sa poitrine quant à elle, lourde du lait maternelle, fut bien celle d'une femme qui nourrissait son enfant au sein !

Ses pattes antérieures se terminaient par des mains...

Ses pattes postérieures, celles d'une lionne.

Son dos empruntait visiblement son aspect à celui d'un autre animal, le crocodile !

Adulé, sous sa forme femelle et bienveillante : la netjeret Thouéris...

Car bien souvent le mâle fut considéré quant à lui comme Typhonien, Séthien si vous préférez... !

Corps d'hippopotame,

Tête de crocodile,

Pattes de lion...

Ce classement tenait aussi compte, entre autre chose :

- De la taille de l'animal...

- De sa couleur,... Il fut ce véritable ennemi des netjerou...

Animal considéré même comme maudit, sous cette forme maléfique de Seth :

- Chaos, tant redouté...

- Le tonnerre...

- Les forces naturelles et violentes...

Quant aux mâles blancs...

Il fut bien le mal, dans toute sa splendeur ! A Edfou, la ville d'Horus, ils furent même "exterminés" par des harponneurs choisis par pharaon...

Nonobstant, les hippopotames devaient bien ravager les cultures !

De fait, même avec peu d'imagination, il est aisé de concevoir le fait que les paysans devaient les maudirent à plus d'un titre : même aujourd'hui ils sont connus quant à leur pouvoir ravageurs...

anciens osaient-ils vraiment les chasser au moyen d'harpons ?

En tout état de cause, cette chasse prit une tournure symbolique et devint même pratiquement un rituel !

Fut-elle une façon physique, comme une autre d'ailleurs, de démontrer son invulnérabilité en tuant cet animal féroce ?

Dès lors, l'hippopotame fut mis à mort rituellement par pharaon ! Nonobstant, le contraire pouvait d'ailleurs s'avérer aussi vrai : sommes-nous là véritablement dans un contexte d'harmonie ? Ou l'équilibre des forces demeurait, c'est-à-dire symboliquement bien sûr, entre le bien et le mal ?

Je subodore que nos anciens évitaient de l'affronter tant sa puissance et son caractère pouvait être redouté !

→ Est-ce que cela faisait suite, comme à leur habitude d'ailleurs, à leurs observations... ?

→ Est-ce suite au fait que même pharaon pouvait se trouver mal à partie face à lui ? Souvenez-vous de Ménès, "premier" pharaon, qui mourut dans un combat avec cet animal Typhonien !

Détail quant à Ménès...

Il semble être le fondateur de la légendaire cité de Memphis, cité qui devint une capitale économique après ! Et, le culte du crocodile semble de plus être dévoué à Ménès...

Après son trépas, il fut d'ailleurs représenté, à la manière probablement d'un symbole, au moyen d'un crocodile ayant dans sa grande gueule un hippopotame !

Protectrice de la maternité...

De la grossesse...

De l'accouchement...

De l'allaitement...

La netjeret Thouéris...

26e dynastie...

Source

Un culte qui véritablement quotidien...

Elle était bien la protectrice du foyer. Elle fut plus encore la compagne des parturientes, la bonne fée sur le berceau du nouveau-né !

Avec Thouéris, la vie débuta sous de bons auspices à la manière des contes de fées !

A cette grande popularité...

Semble s'opposer sa discrétion dans les cultes officiels !

Rares furent les temples à lui avoir été consacrés. Et lorsqu'un lieu de culte lui était dédié, ce fut souvent parce que Thouéris y était associée, voire assimilée à une autre divinité.

Son culte fut visiblement attesté à Thèbes, la capitale du royaume. Là encore la netjeret partageait l'adulation qu'on lui portait avec Hathor et Nout !

- Ainsi qu'à Louxor, dans ce dernier cas, ce fut Ipet-Thouéris qui y fut adorée !

Comme on le voit, Thouéris ne fut jamais vraiment honorée pour elle seule ! Il faut remonter plus en amont sur le Nil pour trouver quelques lieux de culte à lui être entièrement consacrés : à Redessiyeh, au Gebel-Silsileh...

En hiéroglyphe = Ta Ouret = La Grande...

La Blanche...

La Patronne des femmes enceintes...
Ipet-Thouéris...

La constellation Reret...

La "grande" dame...

Tȝ-wrt...
Imyt-nenoun (Sa forme humaine)...

Alors que Thouéris fut très populaire, il touchait le domaine des enfants...

Il y eu très peu de temples qui lui fut consacrés !

Statue datant 26e dynastie...

Amulette en forme de Thouéris...

Reret...

Sur son dos, parfois, la carcasse d'un crocodile !

Période Saïte.

Circa 664 - 525 avant JC.

Période Saïte.

Circa 664 - 525 avant JC.

- Thouéris et son culte officiel,

- Les "stèles du Nil" du Gbel-Silsileh,

- La seule fête connue de Thouéris,

- Thouéris la bonne petite fée,

Collection "Passion de l'Égypte" Editions Atlas 2003.

"La mère, l'enfant et le lait en Egypte ancienne : traditions médico-religieuses : une étude de sénologie égyptienne" (textes médicaux des Papyrus Ramesseum nos III et IV ean, Richard-Alain; Loyrette, Anne-Marie. 516 pages, ISBN 9782296130968, collection KUBABA.


Aquarelle de J. Vandier d'Abbadie

(ostracon Deir el-Médîna)

Erman, Adolf et Hermann Ranke (1994 (1948)).
La civilisation égyptienne, trad. de l'allemand par Charles Mathien, Paris, Payot, 749 p.

"LA VIE DES ENFANTS DE L'ANCIENNE EGYPTE", Viviane Koenig, Le Sorbier, JEUNESSE

Christie's Paris. Ancienne Collection Charles Gillot (1853-1903) . 4-5 mars 2008

Félix Guiraud, Joël Schmidt "Mythes, Mythologie , Histoire et dictionnaire" Larousse-Bordas - 2006.

Nadine Guilhou, Janice Peyré "La mythologie égyptienne" Marabout - 2005.

Aude Gros de Beler "Mythologie égyptienne" Molière 2004 - Paris - Succès du livre.

Maurizio D amiano-Appia "L'Egypte : dictionnaire encyclopédique de l'ancienne Égypte et des civilisations nubiennes" Gründ - 1999

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Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

"Se connaître soi-même est une grande chose ;

c'est le commencement de la personnalité.

[...]

vivant souvent en tête-à-tête avec elle-même,

toute personne [individuelle ou collective] se doit de se connaître afin de devenir une vraie personne,

une personne consciente de ses devoirs

de ses actes."
Youssouf Tata Cissé, in La notion de personne en Afrique Noire...

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