Le grand livre de la Chine

Publié le 15 septembre 2013 par Egea
  • Chine
  • Livre

Voici un livre dont le titre fait « grand public ». Toutefois, on voit aux sous-titres les trois catégories de sujets auquel l’ouvrage s’intéresse : Histoire et géographie, Civilisation et pensée, Economie et géopolitique. On comprend mieux alors de quoi il s’agit : d’un texte intermédiaire entre le texte «très grand public » et l’ouvrage spécialisé. Il s’adresse à celui qui connaît un peu de choses sur la Chine, parce qu’il a été à l’école, qu’il a lu des articles de journaux, qui a même lu un livre ou deux sur la question, mais qui veut aller un peu plus loin. Ou plus exactement : il ne s’agit pas d’un approfondissement, mais d’un élargissement. L’ambition consiste à faire « le tour du problème », pas de façon la plus audacieuse intellectuellement, mais solidement. Bref, une sorte de « Chine pour les nuls », qui ne soit ni un guide touristique, ni un livre de géographie.

En le lisant, je me disais qu’il s’adressait particulièrement à l’homme d’affaire qui veut aller commercer là-bas, et qui souhaite préparer son périple en ayant connaissance de l’environnement civilisationnel, économique et politique du pays. Bref, qui cherche à préciser ses opinions, ou tout simplement à en acquérir de façon sérieuse. Autrement dit : une entrée en matière. Qui fait 250 pages tout de même.

Les auteurs sont Claude Chancel, agrégé d’histoire et ayant déjà écrit des ouvrages de géopolitique sur l’Asie orientale (je ne le connaissais pas), et de Libin Liu Le Grix, française d’origine chinoise qui dirige un cabinet de conseil sur les relations franco-chinoise. De ce point de vue, cette double écriture est heureuse.

La présentation est donc très claire, aérée, logique : le lecteur s’y retrouve et celui qui veut aller rapidement vérifier tel ou tel point s’y orientera rapidement. J’ai apprécié la première partie qui prend le temps du cadre géographique et historique. La Deuxième partie mêle, curieusement, la civilisation chinoise et la démographie. La troisième partie s’intéresse à la femme chinoise, à l’éducation, et à la démocratie : autant d’aspects sociétaux, peut-être moins convaincants. La Quatrième partie consacre 50 pages à l’économie, sachant que le sujet revient indirectement dans la dernière partie dite « géopolitique » : tout d’abord avec la question des ressources (énergie ; terres rares, terres tout court), ensuite avec une description des multiples relations bilatérales (avec trois pages seulement sur l’APL) souvent écrites sous le prisme de l’économie, enfin un dernier chapitre sur l’écologie.

Ainsi, les auteurs se placent délibérément sous une optique qui est plus géoéconomique que strictement géopolitique. On reste de ce point de vue un peu sur sa faim, tant pour ce qui concerne l’ordre intérieur que l’ordre international. Il reste que ces « limites » sont inhérentes avec un ouvrage généraliste qui se veut un premier abord du sujet. De ce point de vue, il est solidement construit et répond aux attentes.

Il est complété d’une chronologie, d’une bibliographie assez simple mais convenable, d’un index des noms propres et d’un index des notions.

Le grand livre de la Chine

  • Claude Chancel et Libin Liui Le Grix,
  • Eyrolles, 2013.

O. Kempf