La situation de l’UMP dans l’Opinion

Publié le 18 septembre 2013 par Delits

Cette rentrée 2013 constitue incontestablement un tournant pour l’UMP. Si elle souhaite remporter de nombreuses villes face à un Parti socialiste omniprésent au niveau local et à un Front National qui semble être en mesure de jouer les trouble-fêtes, elle doit faire des choix électoraux, idéologiques et politiques mais aussi, dans un premier temps, dresser le bilan de  sa situation.

 

Un parti impopulaire

L’impopularité actuelle de l’exécutif conduit corollairement le Parti socialiste au désamour de la part des Français (34% de bonnes opinions dans la dernière livraison du baromètre politique TNS Sofres pour le Figaro Magazine). Mais, malgré l’état peu enviable de son adversaire, l’UMP ne parvient pas à séduire (32% de bonnes opinions) et réussit même l’exploit d’être devancée par le Parti socialiste.

 

Un chef devancé par ses concurrents internes…

Son chef, Jean-François Copé, est, quant à lui, toujours éconduit par les Français. Avec 37% de bonnes opinions dans le dernier tableau de bord politique d’Ifop pour Paris Match, il est nettement devancé par les autres grandes figures de l’UMP : Alain Juppé (65% et François Fillon (62%). L’impopularité chronique de Jean-François Copé est-elle la cause ou la conséquence de l’impopularité du parti qu’il préside ? Difficile d’y répondre mais tant que l’un ne séduira pas, l’autre non plus. Cette situation est même accrue au sein d’un parti dont la culture requiert un chef incontestable et incontesté.

… et moins bon opposant au pouvoir en place que Marine Le Pen

Plus fâcheux encore pour l’UMP, Jean-François Copé n’est pas perçu comme le meilleur opposant à François Hollande et au gouvernement. Dans un sondage BVA pour Itélé-CQDF et Le Parisien-Aujourd’hui en France dans lequel étaient proposés les chefs des cinq principaux « partis d’opposition » (J-L. Mélenchon, F. Bayrou, J-L. Borloo, J-F. Copé et M. Le Pen), il est nettement devancé par la présidente du Front National à la fois auprès de l’ensemble des Français (36% contre 23%) mais aussi et surtout auprès des sympathisants de droite (48% contre 30%).

 

Nicolas Sarkozy, l’ombre qui plane

Si aucun chef ne semble en capacité d’assoir son autorité, c’est parce que l’ombre de Nicolas Sarkozy constitue aujourd’hui une barrière à l’émergence d’un chef incontestable. Ainsi, parmi une liste de 9 personnalités de l’UMP testées par CSA pour atlantico en juillet l’ancien Président écrase toute concurrence chez les sympathisants UMP (67% contre 12% à François Fillon, son dauphin) lorsqu’il s’agit de choisir leur candidat pour 2017.

Un horizon qui semble bien trouble

La situation de l’UMP n’est certes pas nouvelle – le parti n’a pas dépassé les 36% de bonnes opinion dans le baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine depuis l’été 2009 – mais elle ne semble pas être en voie d’amélioration. D’après un sondage BVA pour Itélé-CQFD et Le Parisien-Aujourd’hui en France publié le 7 septembre dernier, soit nettement avant la polémique autour de la déclaration de F. Fillon, la situation de l’UMP n‘est pas apaisée pour les deux tiers des Français. Pire encore, les sympathisants UMP sont une courte majorité (56%) à juger la situation apaisée alors qu’en janvier dernier, soit quelques semaines après la crise de l’automne, les trois quarts d’entre eux répondaient par l’affirmative. Nul doute que les propos de F. Fillon et les réactions qui s’en sont suivies n’amélioreront pas l’image d’unité du parti.

 

Affaiblie et en manque de chef incontesté, l’UMP ne parvient plus à fédérer autour d’une ligne politique qui rassemble à la fois ses dirigeants, ses élus, ses militants et ses sympathisants, notamment sur le grand sujet du moment : la montée du Front National. Preuve en est la réaction des sympathisants UMP à l’égard des propos de F. Fillon sur la stratégie à adopter en cas de duel PS-FN au second tour : d’après un sondage  BVA pour Itélé-CQFD, 72% d’entre eux approuvent ces propos, un chiffre qui contraste nettement avec la réaction des leaders de l’UMP.