L'héroïne, Miss Katherine Stephenson, n'a que douze ans et pourtant elle est rusée, finaude, intrépide et épatante. Tout ça, tout ça. Elle va même tenter de sauver sa famille, en empêchant le mariage prévu entre sa sœur aînée et un vieux monsieur bourré de sous. Cela ne se peut pas, Kat décide alors de mettre un peu de magie dans sa vie, sans baguette, ni poudre de perlimpinpin. En fait, elle a juste besoin des livres de sa maman, qui était une sorcière, eh oui. Hélas, c'est sa sœur Angéline qui les garde jalousement, bien planqués dans sa chambre.
Angéline est une chipie, elle a un caractère trempé, elle est mesquine, a la langue fourchue, ne se laisse pas conter des sornettes, elle a l'esprit aiguisé et détecte les mensonges à des kilomètres à la ronde. Elle prétend protéger sa petite sœur, elle aussi une chipie, parce qu'elle n'est encore qu'une enfant, voyons. C'est sans se douter que la petite Kat a été honorée d'un héritage qui va peser lourd, lourd sur ses épaules. Car le sens de la famille est essentiel chez les Stephenson, certes les filles supportent une belle-mère acariâtre avec diplomatie et bienséance. Pourtant, elles rêvent de bichonner les souvenirs de leur maman, d'alimenter la flamme.
La famille est au bord du déshonneur ? C'est une question de point de vue. Avec son innocence, sa fraîcheur et sa vivacité, Katherine va plonger dans une folle aventure, avec des histoires de bal à la campagne, d'un bandit de grand chemin, d'amour véritable qui surgit de l'autre bout du pays, de sorciers fourbes et d'un ordre secret qui veille au bon grain de la magie... C'est un roman qui mélange les genres, pour notre plus grand plaisir. L'auteur a puisé son inspiration dans ses lectures de prédilection (Jane Austen ou Georgette Heyer) en y intégrant une touche de fantaisie fort appréciable. Vous obtenez une lecture papillonnante, avec de l'esprit, de l'humour, des aventures insensées et des personnages tous très attachants. Souhaitons que la suite soit traduite prochainement.
Kat apprentie magicienne, par Stephanie Burgis (Seuil jeunesse, mai 2013 - traduit par Rosalind Elland-Goldsmith)
ill. de couverture : Alexandra Huard