Fast Feed Nation – Internet souffre d’obésité

Publié le 19 septembre 2013 par We Are The Words Waw @wearethewords

Mon feed Internet est devenu un Fast Food. Contenus réchauffés, vite partagés et encore plus vite oubliés. Chaque article doit donc être votre création.

Avant d’écrire un article pour le Web on m’a souvent conseillé de me demander quelle en serait la valeur ajoutée. Je pense que l’auteur doit en faire partie. Cela par son point de vue, sa réflexion et aussi son identité, son style, sa plume quoi.

Ces trois points devraient être les premières sources de valeur ajoutée. Aujourd’hui les contenus sont copiés-collés, trop nombreux, redondants et en plus, ils ne sont même pas toujours lus (juste retweetés)

L’appétit vient en mangeant

Si votre lecteur aime la tournure de ce qu’il scanne, il finira bien par vous lire.

À mon sens, voilà ce qu’il manque sur le Web : des auteurs qui rédigent comme ils sont. Souvent parce que sur le Web, on écrit pour les autres. Bien sûr, on n’est jamais aussi intéressant qu’en ajustant son propos à ses intéressés. Mais il n’empêche, il est aussi bon de savoir rester soi-même.

Concrètement, voici 3 questions à vous poser avant de penser à écrire votre article:

  • Quel est mon point de vue sur la question ? Cela doit déterminer votre angle d’attaque. En traitant chaque sujet personnellement, vous faites de chaque article un objet unique. Si vos lecteurs ne sont pas d’accord avec vous, cela vous fera sûrement plus de commentaires…
  • Quelles sont les informations qui me permettentd’argumenter ? Si vous n’oubliez pas de vérifier vos sources, ces informations seront ce pour quoi votre article sera consulté. Cela ne veut pas dire que votre article sera lu.
  • Quels arguments, métaphores ou comparaisons, blagues, etc. puis-je utiliser ? Dans cet article par exemple, j’utilise une comparaison entre le contenu et la nourriture pour exprimer mon point de vue : Internet était grand, il est devenu gros (ou gras).

Quand l’appétit va à tout va

Hubspot a chiffré le taux de clics sur les articles les plus retweetés du Web. D’après cette étude, beaucoup de ces contenus comptent plus de partages que de clics.

D’autres études ont suivi et démontré que le public partage plus qu’il ne lit. Dans ce contexte, est-ce l’information ou l’éditeur qui devient la première valeur ajoutée ? Je pense que la crédibilité de l’éditeur ou de l’auteur peut parfois avoir plus d’impact que la valeur ajoutée du contenu. Peut-être parce que dans le petit village du Web, une bonne information devient rapidement redondante.

Si par malheur vous avez de la visite, c’est bien la présentation qui donnera envie d’avaler ce que vous dites.

Internet était grand, il est devenu gros.

90% des contenus du Web ont été publiés ces 2 dernières années. Juste parce que c’est devenu de plus en plus facile. Quand avant, on publiait ses plus beaux clichés sur Flickr, aujourd’hui on poste une photo de ses nouvelles baskets bleues fluo (sauf que ça se voit pas très bien à cause du filtre) ou de son steak-frites sauce au poivre sur Instagram.

La quantité a donc raison de la qualité, et le mieux est devenu l’ennemi du vite. Si bien que d’après Plagtracker, 44% des contenus actuels sont des copiés-collés.

Bref. Un bon scoop devient vite du réchauffé. Et face à l’opulence d’informations dont il dispose, l’utilisateur final n’a souvent plus grand-chose à apprendre de vous(il aura parfois déjà lu votre écrit sur un autre blog).


Pour quelles raisons êtes-vous fidèles à un blog ?

A propos de Loïc Blandin

Tous les jours, je lis: les sous-titres de mes séries préférées, le nom des playlists Spotify avant de les écouter, l’objet de mes spams avant de les supprimer, les messages d’erreurs de Microsoft Word, l’alerte quand mon macbook n’a plus de batterie, au moins 3 sms, 8 notifications et 5 messages sur Facebook, mon nouveau meilleur score à Angry Birds, et l’un des livres qui s’empilent sur ma table de chevet... Comme je lis beaucoup de choses, j’en écris plein d’autres pour compenser.

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