[Critique] ENGLISH REVOLUTION

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : A Field in England

Note:
Origine : Angleterre
Réalisateur : Ben Wheatley
Distribution : Michael Smiley, Julian Barratt, Richard Glover, Peter Ferdinando, Ryan Pope, Reece Shearsmith, Sara Dee…
Genre : Épouvante/Guerre/Comédie
Date de sortie : 15 septembre 2013 (disponible en VOD sur iTunes)

Le Pitch :
Pendant la guerre civile, un groupe de trois soldats prennent la fuite et désertent. Capturés par deux hommes qui les forcent à chercher un trésor enterré dans un champ, ils sont drogués à leur insu et sombrent dans la confusion et la paranoïa…

La Critique :
En ce samedi 14 septembre, et toujours dans le cadre de L’Étrange Festival, nous nous apprêtons à nous délecter de English Revolution du brillant Ben Wheatley. En achetant nos places, nous n’aurions pas pu prévoir que nous serions parmi les rares chanceux en France à avoir eu l’opportunité de voir English Revolution sur grand écran.
Les producteurs du film ont en effet décidé de sortir le film directement (et dés le lendemain) en VOD et de le diffuser dans le même temps à la télévision anglaise. Il n’y aura donc aucune sortie en salle pour ce film…et c’est vraiment, vraiment dommage.
Si je suis content d’avoir vu ce superbe film sur grand écran. Ça fout quand même bien les boules de voir que des films de cette qualité ne sortent pas en salle. La faute au téléchargement illégal selon les producteurs… Ah, monde de merde…

Car oui, English Revolution est une bombe… Le genre de film qui est fait pour être vu au cinéma et qui perd beaucoup dès lors qu’il atterrit sur un écran de télé. Car si j’ai parlé de film, c’est plus ici d’expérience sensorielle qu’il est question.
Le réalisateur nous avait prévenu l’année dernière (lors du dernier festival de l’étrange) : « English Revolution sera un film halluciné, psychédélique…et très particulier…c’est un projet qui me tient beaucoup à cœur ! »
Déjà remarqué pour les excellents Kill List et Touristes, Ben Wheatley enfonce le clou avec ce film audacieux, original et particulièrement immersif. On savait Wheatley talentueux, on sait maintenant (passez-moi l’expression) qu’il ne manque pas de couilles.
Entièrement tourné en noir et blanc, difficile d’accès et complétement tordu, English revolution est visuellement impeccable, d’une personnalité unique et d’une noirceur dantesque. Inutile d’essayer de tout comprendre, il faut se laisser porter par la folie du réalisateur qui laisse son impeccable technique cinématographique aider au développement progressif de la confusion psychotique dans lequel plonge nos protagonistes. Se permettant ce que très peu de réalisateurs osent, Wheatley arrive à faire peur tout en faisant éclater de rire, le tout sans qu’on quitte une seule seconde l’état halluciné dans lequel le film nous plonge peu à peu. Très flashy, ce n’est peut-être pas le film à conseiller aux épileptiques, ni à ceux qui essayent de rationaliser tout les films qu’ils voient.

Alors certes, il y a la technique impeccable, l’inventivité au niveau des plans et l’impeccable photographie…et puis il y a le casting. Quel bonheur tout d’abord de retrouver Michael Smiley, un des acteurs fétiche de Wheatley, déjà présent dans Kill List et dans Abc of death. Acteur de grand talent à la gueule burinée et au jeu versatile, on le retrouve ici dans le rôle d’un enfoiré de première. Son personnage, O’Neil étant le sinistre inquisiteur des tortures dans lesquelles il plonge le malheureux groupe de déserteurs.
Si Smiley crève l’écran, la très belle interprétation de Julian Barrat (qui balance deux/trois vannes super marrantes) est à remarquer, et bien sûr, comment oublier l’étonnant Richard Glover qui propose avec le rôle de Freund, une complexe composition de pleutre qui pète les plombs et vire au rouge vif !

Une fois encore, Wheatley confirme qu’il fait partie des grands. Une fois encore, Smiley offre à son personnage une envergure confortable et pour finir enfin, et une fois de plus, il est RAGEANT de voir que ce film ne sera pas proposé au public français quand un nombre important de réalisateurs sans idées et sans talent squattent le haut des affiches de tous les cinémas de France et de Navarre….sad but true.

@ Pamalach

Crédits photos : Wild Side