C’est alors qu’il me semblait opportun d’ajouter mon grain de sel : « Oui, ma chère petite Elsa, tout cela est pure vérité mais, reconnaissons le, aujourd’hui, d’une banalité affligeante.
Nous autres, au Mouching , avons, je vous l’affirme des années-lumière d’avance sur cette pratique quelque peu primitive. En effet, à l’heure où je te parle, nous ouvrons en plein centre de Paris un bassin d’eau douce habité par une famille de très grosses carpes. Pourquoi faire me demandez-vous ? La réponse est d’une simplicité et d’une évidence remarquable.
Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que ces charmants poissons sont dotés d’une bouche et surtout de lèvres de couleur rosée et violacée dont la ressemblance troublante avec celles des poupées gonflables de nos pauvres aïeuls nous donna cette idée merveilleuse.
En effet, il suffit de se plonger nu comme des vers dans l’eau de ces bassins pour qu’immédiatement les carpes, prenant certainement votre pénis pour un asticot, viennent goulûment y téter. Quel plus merveilleuse fellation que ce jeu innocent ? Je vous le demande un peu ? »
A peine avais-je terminé mon exposé que la petite Elsa s’emporta : « Et voilà encore une fois la démonstration de l’égoïsme masculin. Tout pour les hommes et pour les femmes désireuses de plaisirs exotiques, peau de balle et balais de crins, comme disait le regretté Alphonse Allais ! »
« Ma chère Elsa, répliquai-je, tu te trompes lourdement. Sache que nous avons, au Mouching, pensé également à la sexualité féminine. En effet, nous avons mis à la disposition de nos délicieuses amies du sexe faible un autre bassin rempli cette fois d’anguilles de la famille dite ‘VM » ce qui signifie en langage scientifique » vibromasseur « et je peux t’ assurer que les gloussements, petits cris d’extase et soupirs orgasmiques s’entendent jusque dans les banlieues éloignées ! »
Ah, cher Flèche, sans hésitation, on peut donc affirmer qu’au Mouching vous avez plusieurs longueurs d’avance ( comme disait la jeune mariée !) sur les Thaïlandais ! »
« Je te le fais pas dire, chère enfant.