Alors là, c’est très étrange.
Je découvre un peu par hasard l’existence de ce livre, The Queen is Dead, d’une certaine Aurélia Bonnal. Ce nom fait tilt. Je cherche des images sur internet. Et oui, c’est bien elle. Une amie fugitive. Une camarade de fac. On a bu des cafés, discuté longuement d’écriture et de soupes de nouilles, il y a très longtemps et pendant pas très longtemps. On s’est bien aimées puis on s’est perdues de vue. Mais je n’ai pas oublié ce visage, cette voix, cette douceur, ce monde en elle, mal caché par un sourire. Je découvre qu’elle est devenue écrivain et que son livre a connu un net succès critique. Qu’elle a été prof de lycée, qu’elle a deux filles, qu’elle a tenu un blog, animé des ateliers d’écriture pour enfants. Je dirais, à première vue, qu’elle a bien tourné. Elle a l’air follement créative et heureuse. Ça me fait plaisir. Je me précipite pour acheter son roman qu’on qualifie de “générationnel”. Des rêves qu’on avait toutes les deux. Ou plutôt chacune. Elle les a réalisés. Moi pas. Pas encore dirons-nous (on positive). Je découvre que ça me réjouit au lieu de me dévorer de jalousie. Vite. Je le lis et je vous en parle.