COCAÏNE: L'exposition in utero laisse des marques au cerveau – Biological Psychiatry

Publié le 27 septembre 2013 par Santelog @santelog

L’exposition à la cocaïne dans l’utérus de la mère peut modifier la structure du cerveau, en particulier la matière grise, la partie du système nerveux qui traite l’information. Or ces déficits dans la matière grise sont associés à de nombreux autres troubles, comme la schizophrénie, l’anorexie, les troubles de l’attention. Cette étude de la Yale, publiée dans Biological Psychiatry, délivre à nouveau, un message d’alerte aux femmes enceintes qui consomment de la cocaïne.

De précédentes études sur l’animal ont montré que l’exposition à la cocaïne in utero entraîne de nombreuses perturbations dans le développement normal du cerveau et affecte négativement le comportement de la naissance et jusqu’à l’âge adulte. Si des études similaires chez les humains sont difficiles, pour des raisons éthiques en particulier, certaines recherches ont néanmoins déjà suggéré que les enfants exposés avant la naissance à la cocaïne présentent des déficiences dans l’attention, la maîtrise de soi, la régulation des émotions et la mémoire. D’autres recherches suggèrent que ces enfants peuvent être plus fortement prédisposés à expérimenter l’usage de drogues.

Ces chercheurs de la Yale School University of Medicine, dirigée par le Dr Rajita Sinha, ont évalué les différences de matière grise et de probabilité de consommation de drogues chez 42 adolescents, âgés de 14 à 17 ans, exposés avant leur naissance à la cocaïne vs 21 témoins non exposés.

Les participants ont subi des examens de neuro-imagerie, des analyses toxicologiques d’urine et répondu à des questionnaires portant sur l’usage de toutes sortes de drogues illicites. Les chercheurs constatent que,

·   les adolescents exposés à la cocaïne in utero présentent un volume de matière grise plus faible dans les régions clés du cerveau impliquées dans l’émotion, la récompense, la mémoire et les fonctions exécutives, par rapport aux adolescents témoins.

·   Or le volume de matière grise est également associé à l’usage de drogues de manière dose-dépendante :

·   Chaque réduction de 1 mL en volume de matière grise augmente le risque d’usage de drogues de 69,6 % à 83,6 % selon la région du cerveau concernée.

Des résultats qui appellent une stratégie à long terme sur la prévention prénatale des risques associés à l’exposition du fœtus à la cocaïne. Même si dans cette étude, les auteurs précisent, qu’aucun des participants exposés n’avait de maladie physique ou mentale grave.

 

Source: Biological Psychiatry 1 October 2013 doi:10.1016/j.biopsych.2013.04.030 Prenatal Cocaine Exposure and Gray Matter Volume in Adolescent Boys and Girls: Relationship to Substance Use Initiation (Visuel © fotomaximum – Fotolia.com)

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