Le peintre de la vie bourgeoise

Publié le 28 septembre 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Élève de Charles Gleyre, Auguste Toulmouche est un peintre de la seconde moitié du XIXème siècle aujourd’hui totalement oublié. Il est retenu par l’histoire de l’art comme le peintre de la Parisienne : Émile Zola parle des "délicieuses poupées de Toulmouche".

Son nom apparaît seulement dans les biographies de Claude Monet. Curieusement, Toulmouche, peintre de la vie mondaine, est lié avec Claude Monet : la tante de celui-ci, parente par alliance de Toulmouche, lui a confié son neveu,"racheté" après un an de service militaire en Algérie, en 1862. C’est donc Toulmouche qui accueille le jeune peintre à son arrivée à Paris et le dirige dans ses premiers apprentissages en lui conseillant de suivre l’enseignement de son maître, Charles Gleyre.

Pourtant, Toulmouche fut un peintre célèbre pendant tout le Second Empire pour ses toiles décrivant d’élégantes jeunes femmes bourgeoises.

Auguste Toulmouche est né à Nantes en 1829 où il commence à étudier la peinture avec un ancien élève de Delaroche. Élève de Charles Gleyre depuis 1846, il se lie d’amitié avec le peintre néo-grec Jean-Louis Hamon en 1847 qui partage alors son atelier avec Jean-Léon Gérome.

Il expose pour la première fois au Salon de 1848 et obtient une médaille de troisième classe au Salon de 1852. En 1853, l’impératrice Eugénie et la Princesse Mathilde achètent les deux toiles qu’il expose au Salon, respectivement Les Premiers pas de l’enfance et Après déjeuner.

L’Exposition Universelle de 1855 consacre le succès de Toulmouche qui a deux tableaux, La Terrasse et La Leçon de lecture d’inspiration, néo-grecque.

Ces œuvres, comme celles de Jean-Léon Gérome, sont régulièrement reproduites par le marchand de tableaux Adolphe Goupil mais elles sont également copiées par le peintre qui doit satisfaire une clientèle de plus en plus nombreuse à chaque Salon !

Désormais, le peintre marche d’un pas sûr vers la gloire : il obtiendra le grade de chevalier de la légion d’honneur en 1870.

Il faudra attendre les années 80 et les premiers balbutiements de la victoire impressionniste pour que Toulmouche sente décliner sa renommée et sa fortune.

Lorsqu’en 1874 il expose au Salon Le livre sérieux et La Réponse, Émile Zola raille ces "délicieuses poupées" qui font partie des "œuvres les plus regardées" :
Je vous signalerai encore quelques œuvres qui me paraissent devoir être les succès du Salon. D’abord, les trois toiles de Carolus-Duran, un portrait charmant de sa fille, un portrait plus discutable de la comtesse de Pourtalès, et une grande femme nue, au milieu de feuillages trempés de vapeur, qu’il a intitulée : Dans la rosée. Ensuite, deux pendants de Duez, un peintre dont le nom va devenir populaire : une fille à cheveux rouges, superbe de crânerie, et une vieille chiffonnière, la hotte au dos ; le titre Splendeur et Misère suffit à faire comprendre l’antithèse. Puis je cite en tas le grand christ jaunâtre de Bonnat, les portraits élégants de Cabanel, les délicieuses poupées de Toulmouche, les figures charbonnées de Ribot, les saintetés au miel de Bouguereau, les très beaux panneaux décoratifs de Puvis de Chavannes, toutes les gloires plus ou moins solides qui font le plus bel ornement du Salon depuis des années.

Pourtant, ces délicieuses poupées vont faire le bonheur de nos lectrices qui y verront une source d’inspiration pour leurs prochaines créations.

A découvrir également, ce site entièrement consacré à la biographie et l’œuvre de ce peintre méconnu :

Auguste Toulmouche (1829-1890)Peintre de la vie bourgeoise au temps de l’Impressionnisme