Une réécriture moderne et dérangeante du Petit chaperon rouge pour cet album angoissant à souhait. Ce n’est plus en forêt mais en ville que l’enfant chemine. Une mégalopole sombre et immense remplie de dangers. La naïveté de Sophia lui fait faire de bien mauvaises rencontres dans cet enfer urbain de pauvreté, de violence et de solitude.
Cet album fascinant est à la fois un récit d’initiation et une réflexion politique sur notre société actuelle. Surconsommation, pollution, fracture sociale, délinquance, les choses sont montrées sans fard et poussent à la réflexion.
Un coup de cœur et un coup de poing comme on en voit peu en littérature jeunesse, à réserver néanmoins aux lecteurs ayant suffisamment de maturité pour l’aborder avec le recul et la sérénité nécessaires.
La petite fille en rouge de Roberto Innocenti et Aaron Frisch. Gallimard jeunesse, 2013. 32 pages. 13, 90 euros. A partir de 8-9 ans.