Love illumination

Publié le 28 septembre 2013 par Euphonies @euphoniesleblog

Deltron 3030 - Event II

Tiens j’avais presque fini par les oublier ceux-là. Pourtant l’intro du premier album nous avait prévenu quand Teren Jones lâchait dans un souffle « Always coming back ». Eh oui Deltron 3030 revient. Wouah, ça fait tout drôle : c’est sans doute l’album que j’ai le plus écouté en 2000. Laissez-moi vous raconter pourquoi il est si important. Pour moi. Et pour l’histoire du hip-hop.

Jeune mélomane mal dégrossi, j’attaquais l’université l’ego au pinacle mais le portefeuille en berne. Dans ma petite chambre d’étudiant s’entassaient les cds de Radiohead, Pulp, R.E.M. Autant de trésors dégotés au feu Virgin Megastore de la rue Le Bastard, me condamnant à manger des pâtes au beurre le reste du mois. Le soir, alors que mes Farfalle s’épanouissaient dans la casserole maternelle, je regardais pensif par la fenêtre les avions atterrir à St Jacques en écoutant Help the Aged. Pour moi il n’y avait rien de plus essentiel que la pop et le rock, qu’une chanson qui résume mon moral en berne, mon spleen au pinacle. 


Jusqu’au jour où.

Invité à un week-end entre amis, j’entamais un débat sur le stéréotype hip-hop et la somme de caricatures dont j’étais la victime. Vulgarité des meufs, des bagnoles, de l’ostentation. Pas de ça dans le rock. De Love me Do à Ok Computer, que de sentiments purs et d’envolées lyriques. Alex me regarda dans les yeux, le sourire au bord des lèvres. Et ça ?


Puis, dans un geste solennel il lança sur la platine Deltron 3030. Badaboum. L’OVNI. La

déterritorialisation à la Deleuze, mâtinée d’une première gorgée de bière. La claque, l’évidence. 3030. Things you can do.



Spéciale dédicace...

 Plus tard pour digérer, le salopard dégaina Endtroducing de DJ Shadow. Deux albums fondamentaux. Le génie au pinacle, les convictions en berne. Je venais de changer de braquet. La marque des doigts sur la joue.


Si j’ai beaucoup parlé dans ces pages du cas Josh Davis, je crois que Deltron 3030 mérite tout autant. Album, fou, libre, jouissif. La réunion de trois dingos. Dan the Automator, sublime producteur de Gorillaz et génialissime créateur avec cet autre taré de Mike Patton de Music to Make Love to Your Old Lady By


(merci Aznavour, nostalgie)


Et puis Del the Funky Homosapien, chanteur producteur, qui donne aussi de la voix sur le Clint Eastwood de Gorillaz.


Et Kid Koala, jeune champion du turntablism.


Dans quelques jours sort le deuxième essai de Deltron 3030. Et c’est comme si l’an 2000 était encore à nos portes. En 3030. J’ai écouté cette deuxième promesse. Dieu que c'est bon. Ce son ample, ce retour aux sources. Pas de révolution. Mais qui résistera à What is this loneliness ? (feat. Damon Albarn) ou My only love  (feat. Emily Wells)  ? Le talent au pinacle, la morosité en berne. Brillant !

Look across the sky : (titre vénéneux, absolument addictif)


City rising from the ashes (feat. Mike Patton)