Birdy

Publié le 04 octobre 2013 par Olivier Walmacq

genre: drame
année: 1984
durée: 2 heures

l'histoire: Birdy et Al, deux amis inséparables, sont revenus du Vietnam cruellement marqués. Al est prêt à tout pour sauver Birdy qui poursuit un rêve fou... voler comme un oiseau ! 

La critique d'Alice In Oliver:

Réalisateur phare des années 80, Alan Parker peut s'appuyer sur une filmographie quasi exemplaire. Au hasard, nous citerons Midnight Express, The Wall, Mississippi Burning ou encore Angel Heart. Avec Birdy, sorti en 1984, Alan Parker aborde à nouveau ses thèmes de prédilection, à savoir la folie, la liberté et l'amitié. Pour cela, le cinéaste peut compter sur un casting solide.
En effet, ce drame réunit Matthew Modine, Nicolas Cage, John Harkins, Sandy Baron, Bruno Kirby et Nancy Fish.

Pour l'anecdote, la musique de Birdy est la première bande originale de film signée par Peter Gabriel. Alan Parker fera appel au célèbre compositeur pour créer une atmosphère étrange, lyrique et poètique, à base de chants d'oiseaux mixés avec des rythmes indiens.
Birdy remportera également le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes en 1985. Difficile d'imaginer Nicolas Cage dans un drame. Pourtant, l'acteur trouve ici l'un des meilleurs rôles de sa carrière et voit sa belle gueule largement défigurée pour l'occasion.

Attention, SPOILERS ! Deux amis d'enfance, Birdy et Al Columbato, reviennent de la guerre du Vietnam marqués à jamais: Birdy entame un long séjour à l'hôpital et ne sort plus de son mutisme. Prostré, isolé, il passe des heures à fixer le ciel et à rêver de pouvoir voler comme un oiseau.
Son ami Al, qui a perdu son visage dans cette guerre, décide alors d'entrer dans son jeu pour l'aider à sortir de son mutisme. De nombreux films américains ont abordé des héros traumatisés par la Guerre du Vietnam.

Le sujet de Birdy n'est donc pas nouveau. Néanmoins, c'est le traitement opéré par Alan Parker qui fait la différence. A l'origine, Birdy est l'adaptation d'un roman de William Wharton paru en 1978. A l'époque, le Vietnam est évidemment un sujet douloureux, qui va largement inspirer le cinéma et plusieurs réalisateurs de renom. Curieusement, Birdy est rarement cité parmi les références.
En même temps, Birdy n'est pas un film sur la guerre du Vietnam, mais plutôt sur ses conséquences post-traumatiques.

A partir de là, le scénario de ce long-métrage s'appuie sur une grande histoire d'amitié entre deux copains de longue date, Al et Birdy, qui ont fait ensemble les "quatre cents coups". De retour du Vietnam, Al est sujet à de nombreux cauchemars. Il a aussi le visage bandé et mutilé.
Il rend régulièrement visite à son meilleur ami, désormais enfermé dans une chambre d'isolement et réfugié dans une sorte d'état catatonique. Le film fonctionne alors par des successions de flashbacks, Alan Parker se concentrant sur les souvenirs d'Al Columbato.

Les scènes se déroulant au Vietnam sont rares mais apparaissent de temps à autre via de courtes séquences, la plupart du temps extrêmement violentes. A travers cette histoire d'amitié, Alan Parker aborde deux autres thèmes: la liberté et la folie.
Traumatisé par ce qu'il a vécu, Birdy a décidé de se réfugier dans ses propres rêves et de voler comme un oiseau. Face à l'horreur de la guerre, le jeune homme choisit le rêve comme un moyen d'évasion.

Seul problème, Birdy finit par perdre tout contact avec la réalité. En ce sens, le cas atypique de ce jeune homme ressemble à une sorte de psychose post-traumatique. L'envol vers des cieux plus cléments semble être son seul échappatoire.
Paradoxalement, cette passion extrême pour les volatiles n'a rien de nouveau. Ce cas de psychose trouve ses origines et ses fondements dans les souvenirs de lycée. Déjà, à l'époque, Birdy était considéré comme un jeune homme à part, vivant presque exclusivement à travers ses rêves.

Fort d'une réalisation solide et de deux acteurs magistraux, Birdy reste un drame assez particulier, qui traite d'un sujet douloureux. Seul petit bémol, le film a parfois tendance à s'égarer dans des sujets futiles. C'est par exemple le cas lorsque Nicolas Cage entretient une relation avec l'infirmière de son meilleur ami. Cette pseudo idylle est totalement inutile, d'autant plus qu'elle ne sera plus abordée par la suite.
Mais ne soyons pas trop sévère, dans l'ensemble, Birdy reste un très beau film, un de plus pour Alan Parker.

Note: 16/20