Exposition « CROWDS » Juan GENOVES Àcentmètresducentredumonde | Perpignan

Publié le 04 octobre 2013 par Philippe Cadu

http://www.acentmetresducentredumonde.com/fr

du 11 octobre au 20 décembre 2013

Vernissage vendredi 11 Octobre

« J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas de raison pour que la peinture soit exclusivité d’une élite, mais, au contraire, qu’elle devait servir à entrer en contact avec les gens. C’est ce que j’aimais dans le Pop Art, mais en même temps je voulais faire un art critique et socialement engagé »Juan Genovés.

Le premier contact de Juan Genovés et de ses contemporains avec le Pop Art, une exposition à l’ambassade Américaine de Madrid au milieu des années 60, a dû être un défi considérable, avec ses tons édulcorés et cet air arrogant. Comment ce nouvel art, tellement fascinant et séducteur pouvait-il cadrer personnellement et politiquement avec  le contexte d’une génération dont le tempérament social et artistique s’était forgé sous la répression et les privations du régime franquiste ? Si par hasard cela avait été possible, quel élément du Pop aurait pu utiliser un jeune artiste espagnol aux idées avancées, pour représenter une expérience tellement différente d’un point de vue plus engagé ?

Quelques artistes, au vu de la brillante enveloppe du Pop se sont peut-être sentis attirés par les possibilités qu’offrait l’utilisation de cette nouvelle esthétique comme instrument pour dénoncer la réalité de l’Espagne franquiste – et de fait, ils l’ont fait. Mais Genovés, assurément un des artistes le plus raisonnable de sa génération, bien qu’attiré par l’énorme popularité du mouvement Pop, a opté pour une optique plus élémentaire – envisageant un avenir à plus long terme. Déjà immergé dans une série naissante de tableaux consacrés à la « foule » il a commencé à développer une thématique et une méthode avec lesquelles il irait au-delà de la rapide éclosion du phénomène Pop.

Quand on regarde les œuvres les plus précoces de cette exposition, nombreuses datent du milieu des 60, ce qui attire l’attention en tout premier lieu, est la façon dont les scènes  de multitude de Genovés, sans perdre leur actualité, semblent transcender leur propre cadre espace –temps. « Objetivo » (1968) réalisé dans un ton gris-verdâtre avec une couche superposée d’un viridian plus sombre créant un cercle central en forme de mire télescopique d’où l’on observe un défilé de figures qui semblent fuir un adversaire inconnu,  indubitablement Genovés nous parle de l’agitation de cette époque-là, mais sans se centrer sur une histoire concrète. De même, son « Estudio de la calle » (Étude de la rue) (1969), avec ses divisions horizontales comme s’il s’agissait d’un film photographique illustrant un récit de contestation et de répression violente capte un tel vécu qu’aujourd’hui encore il invite à la réflexion. Lire la suite…

Àcentmètresducentredumonde 3, Avenue de Grande Bretagne – 66000 PERPIGNAN- 04 68 34 14 35