Vivre son rêve ou rêver sa vie : passer sa retraite à Bali !

Par Balisolo @balisolo
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Né d’une rencontre sur le web au début des années 2000, le couple Al-Fanfan s’était promis de commencer une vie totalement nouvelle dès leur retraite. Adorant tous deux les voyages et la plongée, rencontrer des gens et prendre le temps de vivre, c’est donc tout naturellement qu’ils ont choisi Bali pour vivre cette seconde vie au soleil. Je vous propose de découvrir leur mode de vie balinais d’Alain, ex-prof de gym et fana d’internet qui partage avec nous infos très pratiques et anecdotes bien choisies. Bonne lecture !

Quand on s’est rencontré, Françoise m’a prévenu : « Je ne vais jamais 2 fois de suite au même endroit« . Je connaissais l’Indonésie et Bali depuis 20 ans, mais nous y sommes retournés plusieurs fois ensemble. Mon rêve était de quitter la France à l’heure de la retraite et, pour moi, c’était naturellement Bali. Par chance Françoise avait le même rêve que moi.

Pourquoi as-tu choisi Bali pour y passer ta retraite ?

De par sa culture et sa religion, Bali est unique au monde. Les balinais sont les gens les plus adorables à travers toute l’Asie. Le climat, la faune et la flore, la mer à 30 degrés, la qualité de vie, la très grande diversité des paysages malgré la petite taille de l’île, l’ambiance insulaire, son emplacement permettant d’explorer davantage l’archipel indonésien (les vols intérieurs étant très bon marché)… bref, tout un tas de raisons qui font que nous y sommes heureux. Notre vie est définitivement ici aujourd’hui et c’est ici que nous mourrons (évidement le plus tard possible).

A ton avis, quels sont les critères de choix pour s’installer à Bali ?

Pour les éventuels candidats à la retraite à Bali, voici notre propre expérience :

  • English speaking : si vous n’êtes pas à l’aise en Anglais, parlé -écrit : OUBLIEZ !
  • Apprendre à connaître Bali : venez déjà y passer des vacances pour tâter le terrain, le rêve ne doit pas être une utopie.
  • Anticiper le coût de la vie : même si le pouvoir d’achat à Bali avec une retraite française est intéressant, il faut tout de même être vigilant…
  • La relativité du temps : le « rapport au temps » en Asie est une chose essentielle à comprendre et accepter d’emblée et particulièrement à Bali où nos mentalités occidentales sont diamétralement opposées à celles des balinais. A Bali, demain … n’existe pas ! Planifier, prévoir, organiser est totalement impossible pour eux. On vit au rythme du soleil et tout se fais très lentement (pelan pelan). Une fois ce rapport au temps admis, Bali n’est pas désagréable pour le rythme de la retraite car on baisse de plusieurs crans ses ambitions occidentales.
  • La bureaucratie indonésienne : toute démarche administrative est longue et peut parfois prendre des heures d’attente… mais au bout d’une minute un ou une Balinaise entame toujours la conversation :

D’où viens-tu ? Où habites-tu ?

Ce n’est pas de la curiosité, c’est naturel, et c’est ainsi que le temps passe plus vite…

  • Se déplacer à Bali : tout déplacement sur l’île (quel que soit le moyen de locomotion) se calcule en temps (30 km= 1h). La circulation est dense, la conduite est proche d’un jeu vidéo « anarchique », parfois dangereuse, mais j’aime la conduite ici malgré la vigilance nécessaire de chaque instant.
  • La conduite : pour le balinais (et les indonésiens), le permis de conduire s’achète, pas de formation, pas de code de la route, ils sont seuls rois  sur la route. Aucune anticipation, ils font naturellement ce qu’ils veulent : devant, c’est là où ils vont, derrière, ça n’est pas leur problème ! Aux clignotants, préférez le « Coucou » balinais, un  geste de la main très gracieux qui rappelle celui des offrandes ; le warning quant à lui sert tout simplement à indiquer que l’on va tout droit !

Quelles sont les démarches pour s’installer à Bali ?

Les démarches se font en France et en Indonésie.

Les démarches françaises pour une retraite à Bali

  • Inscription à la CFE, la caisse sécurité sociale des français à l’étranger
  • Choisir une mutuelle internationale : nous avons opté pour WELCARE et cela nous coûte 900 à 1.000 €  par an et par personne
  • Ouvrir un compte dans une banque internationale : pour nous, c’est HSBC qui nous permet de faire des virements immédiats sans frais

Pensez à scanner tous vos documents importants et conservez-les sur votre ordinateur ou sur une clef USB. NDLR : Vous pouvez aussi les héberger sur votre boîte mail ou utiliser un service d’archivage sécurisé en ligne comme la Xambox.

Les démarches en Indonésie pour la retraite

A votre arrivée à Bali en Indonésie, il vous faudra un visa touristique. Puis, il faut vous inscrire au consulat, au registre des français à l’étranger). Puis, entamez immédiatement une demande de Kitas (permis de séjour) spécial retraite auprès d’un sponsor officiel  (sachez que de nombreux expats sont aussi sponsors et se gratifient au passage). Pour plus de renseignement, voyez avec l’Ambassade d’Indonésie en France.

Quels sont les conditions à remplir pour obtenir un kitas spécial retraite ?

  • Avoir un passeport en cours de validité
  • Disposer d’une adresse provisoire à Bali (en général un ami expat)
  • Justifier de revenus fixes
  • Justifier d’employer 2 locaux : une femme de ménage et un jardinier par exemple
  • Justifier d’une location ou de l’achat d’une villa

Après environ 1 mois, vous aurez votre Kitas valable 1 an qui vous donnera le droit d’ouvrir un compte en banque et d’acheter un véhicule, une maison, etc.

Le point de chute idéal trouvé, vous pouvez louer une villa à l’année, ou l’acheter. C’est pourquoi il est important de tâter le terrain avant de décider à s’installer à Bali, il s’agit trouver un lieu qui vous correspond. Pour nous, c’est Sanur, au sud de Bali.

Bon à savoir : en Indonésie les étrangers ne sont propriétaire que des murs, jamais du terrain. La formule du prête nom et « freehold » est courante à Bali mais totalement illégale. Il vous  reste le « leasing », location d’un terrain pour une durée de 25 ans renouvelable moyennant finance (à négocier au départ) jusqu’à 75 ans. Dans ces transactions,  soyez extrêmement vigilants car les plus grosses arnaques se font entre expats (agences ou free-lances) : vous payez et quelques temps après on sonne à votre porte et l’on vous dit que vous n’êtes pas chez vous ! L’Indonésie est un pays de non droit où règne une corruption démentielle à tous niveaux : les flics, notaires, médecins… achètent très cher leur « charge » (NDRL : droit d’exercer)  et il faut bien qu’ils se remboursent.

Choisissez donc un notaire balinais fiable et incorruptible. Heureusement, il y en a qui exigent les actes originaux et non les photocopies. Ici, un homme averti en vaut 2 !

Le coût de la vie à Bali

Posez le rêve et à vos calculettes…

Anticiper le coût de la vie :
Même si le pouvoir d’achat à Bali avec une retraite française est intéressant,
il faut tout de même être vigilant…

Ajoutez à cela les charges courantes comme les sorties, les vacances ou bien la nourriture. Sachez qu’on trouve de tout (ou presque) à Bali mais le traditionnel vin rouge fromage à la française sont hors de prix, évidemment. Si vous avez besoin de plus d’infos, je me tiens à votre dispo via le formulaire de contact de Balisolo.

Pourquoi avez-vous choisi de vous installer Sanur ?

Malgré mon expérience et ma connaissance de Bali, le point de chute n’était pas évident à trouver. Les critères du rêve étaient la plage au bout du jardin, une vue imprenable sur les rizières… tout ça s’est avéré avoir un surcoût financier et nous éloignait des commodités (hôpitaux, achats de nourriture et divers,  sorties concerts…)

Kuta, Seminyak, Canggu ne nous plaisaient pas (c’est bon pour les fêtards). Nous sommes restés un mois à Ubud, là encore un peu déçus, du moins pour y vivre. Puis nous sommes allés au consulat à Sanur (ou nous n’étions jamais allés auparavant) et là, coup de foudre !

Sanur fût la première station balnéaire balinaise il y a 30 ans et rien n’a changé : de grands arbres séculaires, une ambiance vacancières calme et paisible (le maire y interdit toute boîte de nuit) en sécurité, front de mer parcouru par une petite allée (vélo, rolliers, piétons) de 7 km, la plage y est protégée par la seule barrière de corail de l’île donc la baignade est tranquille mais on peut tout de même y pratique du surf, du kite, de la planche à voile, du kayak, etc. Les balinais y sont plus nombreux que les touristes et ici, il n’y a pas ou peu de démarchage sur la plage. Plus au sud de la plage, il y a des petits cabanons ou l’on peut déguster poissons et fruits de mer à l’ombre des arbres, omniprésents. Bref, on peut tout faire à pied ou en vélo, courses, plage, restos, shopping, un atout majeur quand on ne rajeunit pas !

Heureux retraités à Bali, quel est votre quotidien ?

Est-ce le climat ou la retraite on procrastine beaucoup ! On admire son jardin et bien qu’étant en zone urbaine, la végétation y est luxuriante (une véritable jungle où tout pousse à vue d’œil), les animaux sont nombreux et peu sauvages (écureuils, tourterelles, oiseaux, etc.). Nous sommes assez contemplatifs. Une démarche ou shopping par jour, pas plus. On s’occupe aussi de nos 2 chiens Kintamani, une race endémique. On va à la plage ou l’on fait trempette dans la piscine.

Sur le plan domestique, nous n’avons rien le droit de faire ….mais on s’y fais très vite ! J’adore cuisiner et, tel les grands chefs, je ne fais que la partie noble, finis épluchage et vaisselle,  finie la corvée de lessive, repassage ou ménage ! Tout ça est fait par notre intendante.

Et puis, il fait chaud, parfois très chaud et chaque geste vous demande un gros effort et se solde par quelques litres de sueur. Concernant la santé au sens large, il nous a fallu un an d’adaptation au climat, aux nouveaux fruits et légumes et maintenant quand il fait 25 degrés, Françoise a froid et met des chaussettes !

Il y a des jours où nous sommes tellement bien chez nous que nous n’avons pas envie de sortir, de même que nous sommes tellement bien à Bali que nous n’avons pas plus envie de retourner en France. Ne rien faire sans scrupule, c’est tellement bon ! Fini le temps où l’on était météo-sensibles. Pour nous, la retraite devait être une rupture totale de vie et non une continuité, un train-train qui mène trop facilement à la déprime…

Ah oui, il pourrait y avoir le problème de la famille et des amis restés en France,  et bien ils viennent en vacances ICI et puis il y a Skype pour se voir et se parler régulièrement.

Quels sont vos projets à Bali ?

  • Plonger et encore plonger…
  • Faire une croisière dans les îles de la Sonde,
  • Visiter la Sulawesi et Sumatra en 4X4,
  • Aller à Bornéo et en Papouasie,
  • Découvrir les Philippines et pourquoi pas l’Australie ou Nouvelle Zélande !

Se la couler douce à Bali

Conclusion : vivre ou pas à Bali ?

La vie est douce à Bali si tant est que l’on ne tente pas, vainement, de recréer le standard d’une retraite française à Bali mais que l’on s’ouvre assez pour prendre le meilleur de ce que la vie insulaire a à nous offrir et que l’on se blinde administrativement pour que le quotidien soit agréable. Je ne sais pas pour vous mais moi, je m’y vois bien dans cinquante ans !

N’hésitez pas à partager votre expérience de retraite à Bali en commentaire ci-dessous