Rien ne s’oppose à la nuit

Par Nelcie @celinelcie

J’ai découvert Delphine de Vigan grâce à son roman No et moi. Enfin non, ce n’est pas pas tout à fait exact. Car si j’ai vu le film, je n’ai en revanche jamais lu ce roman. Mais l’histoire m’avais plu, alors j’ai voulu lire quelque chose de cette femme.
Et mon choix s’est porté sur Rien ne s’oppose à la nuit.

Synopsis

« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

Mon avis

Ce roman a été pour moi une merveilleuse surprise, et même un coup de cœur.

Lorsque je me lance dans une lecture autobiographique, j’ai toujours cette peur de lire quelque chose de trop intimiste qui me laisse cette impression de voyeurisme. Et puis j’avoue que lire la vie malheureuse des autres n’est pas ma tasse de thé.
Or, Rien ne s’oppose à la nuit est justement un récit autobiographique loin d’être rose.

Alors, en commençant le livre je me suis dit « pourvu que ce soit pas un livre où la nana elle te sorte des « plaignez-mouaa » toutes les trois phrases ».

Mais ce livre est loin, très loin de cela. Car si ce livre est pour l’auteur une sorte de thérapie (et elle l’affirme elle-même), pour autant je n’ai pas eu l’impression de jouer les curieuses.

L’histoire est racontée de manière simple, aidée par une écriture très agréable. A de nombreuses reprises, Delphine de Vigan s’interroge sur le fait de raconter Lucile, sa mère, et d’une certaine façon interpelle le lecteur. Et c’est justement ces remises en question régulières qui font que j’ai accroché à ce livre.
J’ai aimé la manière dont l’auteur met en avant les relations entre les différents membres de sa famille.
J’ai aimé cette tendresse avec laquelle elle évoque sa sœur, Manon.

J’ai aimé l’émotion qui transparait lorsque Delphine raconte sa mère, dans ces moments où celle-ci se trouve au plus bas. On n’y sent beaucoup de souffrance, bien sûr, de la douleur morale. Mais on perçoit également l’amour d’une fille pour sa mère.

Rien ne s’oppose à la nuit est sans doute le premier récit biographique que j’apprécie vraiment.


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